Après mon engouement pour Les Falsificateurs, quoi de plus logique que de lire le tome 2 de la trilogie ?
Sliv, agent spécial du Consortium de Falsification du Réel (CFR), cette institution secrète qui contourne le réel, qui invente des événements historiques, des personnages, des faits, continue de voyager à travers le monde. Après avoir assisté, au Soudan, au mariage plus que polémique de ses meilleurs amis, il va résoudre la question du Timor-Oriental : il s’agit de négocier l’admission à l’ONU de ce petit pays asiatique. Sliv retrouve la belle et sévère Lena, collègue, rivale et bientôt amie qui fera encore parler d’elle dans la suite de l’histoire. Le CFR a sa part de responsabilité dans les attentats du 11 septembre mais souhaite éviter l’attaque imminente de l’Irak. Sliv ne sait plus sur quel pied danser d’autant plus que son ami Youssef menace de révéler au grand public l’existence du CFR.
J’ai souvent soupiré en lisant ce gros volume, certains aspects politico-historiques me sont complètement passés au-dessus de la tête. Pourtant, ce tome est intéressant dans la mesure où il évoque (enfin !) les origines du CFR, son dessein initial et son objectif ultime, ses finalités, interrogations qui perturbaient légitiment notre cher Sliv. Il gravit les échelons notre bonhomme timide, il prend de l’assurance et va même jouer un grand rôle dans l’organisation. Revivre le 11 septembre depuis le Soudan où la plupart des islamistes acclament la catastrophe, la « punition » infligée aux Etats-Unis, fait froid dans le dos et permet cependant d’expliquer la suite des événements. Au final : un roman qui souffre de longueurs (qui plairont peut-être aux férus de géopolitique) mais qui reste intéressant et captivant. Je ne lirai pas le 3è opus (oui, j'arrive à m'arrêter au tome 2 d'une trilogie, oui, oui, oui...!) Je recommande, toujours et encore les passionnants Falsificateurs, le tome 1.
« — J’ai trois dossiers qu’on peut regrouper sous le thème « Réforme du capitalisme », continuai-je.
— Là, tu m’intéresses davantage, déclara Gunnar en s’avançant dans son fauteuil pour se resservir une tasse de thé.
— Verplanck crée de fausses pièces à charge dans le procès en abus de position dominante que l’Union européenne intente à Microsoft ; Karvelis aide le syndicat des créateurs d’œuvres artistiques à obtenir une extension de vingt ans de la durée des copyrights ; Verplanck, encore lui, émeut l’Amérique avec trois cas — fabriqués — d’enfants morts faute de soins médicaux, qui accélèrent le passage du State Children’s Health Insurance Program. »