Une fois qu’on a goûté aux talents de Lupano, on ne peut plus s’arrêter de le lire.
Nous sommes à Vienne en 1900. Deux dandys insolents et richissimes font un pari : l’un pense réussir à façonner un jeune homme pauvre à sa manière, « créer de toutes pièces un ennemi de la société à partir d’un être innocent. » Alec jette son dévolu sur Victor, un grand ado qu’il emmène voir des poules de luxe. Victor, battu par son père et contraint par lui de devenir tailleur de pierres profite pleinement de ces jolies femmes et s’amourache rapidement de la belle Mathilde. Ses copains pauvres comme lui voient d’un mauvais œil cette générosité gratuite. Et en effet, du jour au lendemain, Alec lui interdit l’accès au bordel à Victor qui commençait à y prendre ses habitudes. Victor ne l’entend pas ainsi, il vole un revolver et agresse les clients d’un restaurant chic et tire sur tout ce qui bouge demandant des comptes à son « bienfaiteur ».
Alec a-t-il donc réussi son pari, transformer en un tournemain un gentil garçon un peu veule en un dangereux bandit ? La réponse ne figure pas dans ce premier tome !
L’intrigue signée Lupano brille par son suspense, ses personnages bien campés, son rythme trépidant. J’ai souvent pensé à L’homme qui n’aimait pas les armes à feu. Lupano semble friand des histoires de banditisme, de western, il aime aussi jouer avec les limites entre le bien et le mal. Il me tarde de connaître la suite de cette série qui compte trois tomes !
"18/20"