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9 novembre 2009 1 09 /11 /novembre /2009 14:32

    Il s'agit du 2ème volet de Effroyables jardins.  Le narrateur est le même, ce petit garçon devenu grand, le fils du clown. Michel Quint nous ressert les ingrédients de son premier opus. Et recourt, une fois encore au retour en arrière : c’est sur la tombe de son père que le jeune homme lui raconte et se remémore les rencontres qui l’ont marqué. D’abord Inge, cette Allemande au comportement si ambigu dont il s’éprend dès le premier regard. Puis ce soldat allemand qui s’avère être le tortionnaire de son père, celui qui l’avait arrêté puis déporté.
     On tangue sans cesse entre culpabilité, pardon, rancune, rancœur, souvenirs. Le narrateur est si humain, plein de défauts, manquant de courage, ne se défendant pas et n’osant défendre son père face à l’ancien soldat allemand : « Il en riait presque… Et revenait à ton aventure, me regardait, cherchait à retrouver tes traits d’autrefois sur les miens… Il t’avait condamné à mort puis gracié et envoyé vers une autre mort, la déportation, il avait eu ce pouvoir exorbitant sur ta vie et en parlait comme d’un souvenir tendre… »

      Les passages à vide sont plus nombreux que dans Effroyables jardins, en tous cas je l’ai vécu comme ça. Mais tout s’explique à la fin, et le dénouement est fait de surprises et d’émotions. L’écriture de Quint nous colle à la peau, épouse le rythme des battements du cœur. Phrases nominales, phrases courtes et hachées. Langage oral mais soutenu à la fois. J’aime beaucoup. Il réussit avec brio à nous transmettre l’intensité des personnages, les caprices du destin, les blessures de l’Histoire. Tout est si vivant sous sa plume !

    La rencontre avec la famille qui héberge le narrateur : « Theodor est un castard à tête carrée, un type en granit, tu le croirais d’un bloc, buté-borné. Sinon qu’il vient à toi, mains tendues, avec une modestie de geste, une retenue de consolant. Et attentif à autrui. D’évidence, pas faiseur pour deux sous. Gertrud, houlàlà, c’est indiscutablement pas la walkyrie que tu imagines ! Une musaraigne, un animal des bois, une gerboise, une gerbe de blé brun plantée sur le crâne, des yeux de joujou en faïence, toujours à caqueter qu’on n’y comprend rien et à rire rien que par-devers elle et qui te sort de nulle part, sans que t’aies rien vu arriver, quel que soit le lieu de l maison où tu la croises, une assiette de gâteau et un verre de vin du Rhin, pour une petite ripaille impromptue ! »

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