Sept ans que Sylvain Tesson en rêve : partir s’isoler loin, très loin. Il réalise son souhait en s’installant dans une cabane au pied de la taïga, face au lac Baïkal, en Sibérie. Seul, de février à juillet. Lisant, s’adonnant à la contemplation, pêchant, marchant dans la neige, buvant (beaucoup !), allant à la rencontre de quelques voisins très éloignés, l’écrivain s’adapte à un temps qui a pris une autre dimension. Il écrit face à une fenêtre, il joue avec ses chiens, il pense à sa famille, il compare sa vie à celle des citadins, il repense à son passé…
Dur, dur de lire une adaptation BD d’un roman qu’on a adoré ! Dans les forêts de Sibérie m’a durablement marquée, il était donc très agréable de retrouver cette histoire complètement dingue de vie en solitaire dans ce froid glacial. Les dessins réalistes m’ont plu, j’ai aimé mettre des images sur ce que j’imaginais (et bien sûr, ça ne colle pas du tout avec ce que j’avais en tête mais ce n’est pas grave…) mais je n’ai pas été envoûtée. J’ai apprécié la variété des couleurs (merci de ne pas avoir fait un album en noir et blanc !) mais j’aurais voulu un dessin à la Emmanuel Lepage avec des planches immenses et grandioses, des envolées lyriques, des images qui font rêver. Bon. Si ça donne envie aux lecteurs d’aller découvrir le roman, je suis ok.
« Cette vie procure la paix. La lecture, l’écriture, la pêche, l’ascension des versants, la flânerie dans les bois… »
Et toujours, l’humour de Sylvain Tesson : « Rien ne vaut la solitude. Pour être parfaitement heureux, il me manque quelqu’un à qui l’expliquer. »
« La pluie a été inventée pour que l’homme se sente heureux sous un toit. »
« Étrange comme le temps vous retire son amitié. Hier encore, il glissait, soyeux. Chaque seconde, à présent, une aiguille. »