Liz, Marty et Jules vivent à Munich. Ils ont tous autour de 10-12 ans mais leur vie ordinaire est brisée par la mort de leurs parents, dans un accident de voiture. Placés dans un internat, ils tentent de continuer à vivre, chacun à sa manière. Jules, le narrateur, tombe amoureux d’une Alva qui restera son amie jusqu’aux années fac. La vie va les éloigner puis les réunir à nouveau. Marty est l’intello scientifique pour qui les tocs de vérification sont intégrés à son quotidien. Liz, très belle, joue avec les hommes et prend rapidement la fuite. Ces jeunes adultes vont se rapprocher et se parler, bien plus qu’ils ne le faisaient ados. Alva, meurtrie par la perte d’une sœur, va devenir un personnage central à son tour.
Ce récit bouleversant aborde aussi bien le thème de l’amour que de la mort, si étroitement liés. Comment grandir sans parents ? Comment vivre avec ce petit morceau de passé heureux détruit à jamais ? J’ai plongé dans cette histoire avec délectation, j’ai souri et pleuré ; elle est arrivée à un moment de ma vie où la question du deuil frappe à la porte sans qu’on veuille la faire entrer. Et pourtant, cette lecture m’a fait du bien. Elle m’a fait penser aux Garçons de l’été de Rebecca Lighieri où le thème de la fratrie adolescente est traité aussi mais je dirais que ce roman-là est largement un cran au-dessus. Je n’en fais pas un coup de cœur pour deux raisons : la première, complètement idiote, c’est que je n’aime pas qu’une lecture me fasse chialer, la deuxième c’est parce qu’il y a eu des accélérations et des sommaires dans le roman qui m’ont dérangée ; en gros, l’histoire aurait mérité un pavé d’au moins 500 pages ! Benedict Wells est un auteur allemand que je ne connaissais pas et qui a déjà été récompensé maintes fois pour son œuvre. Belle découverte.
« Pour découvrir son véritable moi, il faut remettre en cause tout ce qu’on a reçu à la naissance. Et même en perdre une partie, car c’est souvent dans la douleur qu’on comprend ce qui nous appartient vraiment… C’est dans les ruptures qu’on apprend à se connaître. »
« La vie n’est pas un jeu sans gagnant ni perdant. Elle ne nous doit rien et les choses arrivent comme ça. Parfois c’est juste et tout a un sens, et parfois tellement injuste qu’on doute de tout. J’ai arraché son masque au destin et, en dessous, je n’ai trouvé que le hasard. »
« La mémoire est un patient jardinier et la minuscule graine que j’ai plantée dans ma tête ce soir-là, à l’internat, s’est épanouie au fil des saisons en un splendide souvenir d’été. »