Ce roman connaît un vif succès un peu partout depuis des mois… maintenant, je sais pourquoi !
Allan Karlsson s’apprête à fêter ses cent ans dans une maison de retraite suédoise. Contre toute attente et faisant un pied de nez à tous ses invités, Allan s’enfuit par la fenêtre en pantoufles ! Ne supportant plus la vie réglée de la maison de retraite et l’acariâtre sœur Alice, il s’en va. Sa cavale commence mal. Il veut prendre le train et se rend donc à la gare. Peu importe la direction qu’il prendra. Oui, mais en pantoufles, il risque fort d’attirer l’attention. Il emprunte donc discrètement la valise d’un jeune portant un blouson avec l’inscription « Never again » et prend un bus, au hasard. Ce qu’il ne sait pas encore, c’est que le propriétaire de ce fameux blouson qui est resté aux toilettes trop longtemps est un gangster et que la valise ne contient que des gros billets de banque ! Traînant cette grosse valise avec lui, le centenaire débarque, encore une fois par hasard, chez Julius. Julius n’est plus tout jeune non plus, il vit seul parce qu’il arnaque tout le monde. Réussissant à ouvrir la valise, les deux hommes se mettent d’accord pour partager les millions. Le jeune qui s’était fait piquer sa valise retrouve Allan mais est vite neutralisé puisque Julius l’enferme dans sa chambre froide (dont l’électricité est payée par les voisins…) et qu’il oublie de couper le courant, justement. Les vieillards doivent fuir. Rejoints par un vendeur de hot-dogs puis par une fermière grossière surnommée Ma Belle et propriétaire de Sonia, une éléphante, Allan et Julius vont sans cesse esquiver la police et se prendre du bon temps.
Parallèlement, des retours en arrière nous permettent de comprendre la longue vie de ce fantasque Allan, un expert en explosifs, qui a croisé les plus Grands du XXème siècle : Harry Truman, Mao, Staline, De Gaulle, etc. Son talent pour les explosifs mais surtout une chance extraordinaire et un culot hors du commun lui ont permis de connaître de près les grands événements du siècle : Hiroshima, l’ascension de l’Himalaya, mai 68 à Paris,
Un parcours atypique pour un bonhomme un peu foufou, une vie vraiment bien bien remplie et des personnages colorés, voilà le programme tout à fait sympathique de ce roman que j’ai eu la chance de découvrir en livre audio. C’est léger et drôle mais aussi assez subtil et parfois même carrément lourdaud. Que c’est bon de revoir l’Histoire modifiée, ornementée de sourires et de couleurs ! Allan, nous dit-on, a changé le monde sans le faire exprès, ses bonheurs, ses chances et ses malheurs semblent tous avoir été de beaux cadeaux que la vie lui a faits. Un vrai et grand plaisir, accentué par la remarquable lecture de Philippe Résimont.
Je sais que beaucoup ont pensé à Paasilinna en lisant ce livre, moi, j’ai retrouvé le loufoque et le déluré de Meurtre dans un jardin indien, excellent aussi.