Un début prometteur, un petit brin de légèreté et de folie.
Une narratrice un peu fofolle qui s’oppose à une belle-sœur bien coincée. Au milieu, le frère (le mari de la coincée donc…) qui ne dit rien. Tout ça pendant un long trajet en voiture qui les mène à un mariage bourgeois. Ca s’annonçait bien, l’humour côtoie quelques piques bien placées, mais ensuite, que de clichés ! La fofolle Garance et le frère Simon prennent la poudre d’escampette, sèchent le mariage et sont rejoints par Lola la sœur aînée et Vincent, un autre frangin. Ils s’offrent une journée récréative, se roulent dans l’herbe, chantent, discutent, refont le monde. Participent à un autre mariage, version plouc cette fois-ci. Et la description de ce mariage campagnard est un florilège de stéréotypes et de caricatures. Les invités sont tous stupides, obsédés voire vulgaires, mais teeeeellement chaleureux, et teeeeellement sympathiques ! Mouarf mouarf mouarf comme dit la narratrice.
Les quatre Dalton sont à la fois au-dessus des bourgeois pincés et guindés et supérieurs aussi aux gais lurons de paysans. Pas de nuance chez Gavalda. La parenthèse qu’elle nous propose, cette éphémère crise d’adolescence de trentenaires en mal avec la société et leurs congénères, ne m’a pas touchée. Le plomb alourdit les portraits dessinés grossièrement : la belle-soeur archi chieuse, le frère qui est un saint, le pervers qui est un attardé, etc. Quant au vocabulaire, se voulant actuel et moderne, il est comparable à un plat de nouilles sans sel. La narratrice a une expression fétiche à son actif « J’hallucine » (et mois je dis « Whaouhhh »).
Déception donc. J’avais aimé Ensemble, c’est tout qui était plus subtil selon moi.
Un extrait … le fameux mariage campagnard et bourru !
« Après la macédoine à la mayonnaise dans sa coquille Saint-Jacques, et le méchoui dans ses frites à la mayonnaise, le fromage de chèvre (prononcer « chieub’ ») et les trois parts de vacherin, tout le monde s’est poussé pour laisser la place à Guy Macroux et son orchestre de charme.
Nous étions comme des bienheureux. L’oreille aux aguets et les mirettes grandes ouvertes. A droite, la mariée ouvrait le bal avec son père sur du Strauss à bretelles, à gauche les tontons commençaient à se bastonner méchamment à propos du nouveau sens interdit devant la boulangerie Pidoune ».