Lala est la fille de Brontë, un écrivain dépressif. Cette famille riche vit à Buenos Aires, dans une grande maison et Lin, surnommée la Guayi, une Paraguayenne de 17 ans, est la bonne à tout à faire dont s’est entichée Lala. Les deux femmes ont d’ailleurs prévu de s’enfuir pour vivre pleinement leur amour. Mais, lorsque Lala découvre que la Guayi est aussi la maîtresse de son père, elle empoisonne Brontë avant de fuir près du lac Ypacarai, là où la Guayi est née. Alors que Lala rencontre son grand-père et découvre le passé de son amante, la Guayi est accusée du meurtre de son patron.
Bon, c’est très particulier comme roman. J’ai bien failli tout abandonner à la vingtième page. Le narrateur, Serafin, est un chien, soit. Le fait qu’il soit omniscient est encore beaucoup plus dérangeant. Mais c’est l’univers un peu psychédélique, presque absurde, qui m’a surtout interloquée. Sans repère véritable ni principe, les deux femmes évoluent dans un monde où drogue et sexe dominent. L’apparition de cet enfant poisson, très brève, confère au roman des allures de conte, un conte déstabilisant où l’amour occupe tout de même une grande place. Un Bonnie & Clyde à la sauce sud-américaine assez glauque. Non, je ne dirais pas que j’ai aimé cette lecture mais elle était originale et dépaysante, c’est sûr.
Avant la tragédie : « Au petit matin, quand elles prenaient leur bain toutes les deux, Lala appuyait son dos contre les seins de la Guayi et l’écoutait parler du lac bleu d’Ypacarai. Comment elle nageait pendant des heures autour du canot de son grand-père, en regardant les maisons des riches tandis que le vieux pêchait. Elles restaient dans l’eau u bain, à faire des plans, jusqu’à ce que leur peau soit toute fripée. Elles achèteraient un bout de terrain au bord du lac. Et la Guayi dessinerait du terrain au bord du lac. »
Je participe ainsi au challenge latino-américain de Goran et Ingannmic !