Ted McKay, 38 ans, s’apprête à se suicider dans son bureau quand on frappe à la porte avec insistance. Il s’agit d’un certain Justin Lynch que Ted ne connaît pas. Etrangement, l’intrus sait que Ted veut se donner la mort mais lui demande deux faveurs avant de passer à l’acte : tuer un criminel non puni par la justice et éliminer un homme suicidaire. Lynch fait partie d’une organisation qui utilise les prétendants au suicide pour accomplir quelques actes importants avant de mourir. Ted accepte sans broncher, va tuer ce fameux Blaine qui avait assassiné sa femme et Wendell, un homme très riche. Des éléments étranges, notamment l’apparition récurrente d’un opossum rose absolument terrifiant ébranle les certitudes de Ted. La même scène se répète, Ted serait-il fou ? Il se rappelle avoir voulu se suicider parce qu’il avait une tumeur au cerveau, mais comment peut-il abandonner sa femme Holly et ses deux fillettes ? Heureusement que le Dr Laura Hill, jeune psy énergique qui donnerait tout pour son patient, est là pour le mettre doucement sur la voie de la vérité. Ted a-t-il réellement une tumeur ? Quel est son passé qui aura maculé à ce point sa vie d’adulte ?
Mais quel bouquin ! Beaucoup l’ont comparé à Shutter Island, moi j’aime bien le comparer à un Antoine Bello dans un genre encore plus pêchu. Il faut se méfier des premières pages : Ted accepte, sans éprouver ni doute ni remords, de liquider deux types. A ce moment-là, on se dit : eh, si peu d’explications, zéro psychologie ? C’est petit à petit que le lecteur va découvrir toutes les nombreuses clés qui ouvriront des mondes insoupçonnés au départ. Par un effet de poupées russes incroyablement réussi, on se fait manipuler, on se laisse embarquer dans le vaste univers de la psychologie. C’est vertigineusement délicieux et passionnant à la fois ; quand on croit comprendre, tout est à reconstruire au chapitre suivant. Il est impossible de deviner le dénouement et l’ensemble, tellement intelligent, tellement ingénieux, m’a bluffée. Il fait partie des livres qui font trépigner d’impatience tant que la dernière page n’a pas été tournée. J’ai adoré !
Allez : coup de cœur !
Repéré - il y a belle lurette - sur le blog de nezdanslivres (que je remercie)