Lorsque j’étais en train de lire Un petit boulot, je savais que je ne lâcherais pas cet auteur de si tôt.
Snowe est un flic qui, du jour au lendemain, découvre qu’il sait lire dans les pensées d’autrui. Perplexe, légitimement décontenancé, il se sert de ce don au boulot, réglant les affaires en deux temps trois mouvements puisque les mensonges des prévenus n’existent plus pour lui. Un peu plus loin dans ce pays américain corrompu, Denny jouit également du même pouvoir surnaturel sauf qu’il croupit en prison et qu’il est destiné à mourir quelques semaines plus tard pour avoir tué un flic. Et pourtant, une nana du FBI, insolente, séductrice et courageuse, vient le recruter pour qu’il lise dans les pensées d’un chef d’état africain. Elle est une des seules personnes que Denny n’arrive pas à « lire », ses pensées lui sont inconnues à cause d’une opération du cerveau. L’affaire gardée secrète tourne au drame, Denny parvient à s’enfuir, blesse un flic, … et c’est Snowe qui va être embauché à va-vite pour retrouver Denny. Oui mais les deux télépathes, forcément, se comprennent parfaitement, s’interrogent sur leur don survenu si étrangement et vont finir par fuir, complices, à la recherche de la vérité.
A travers une satire de la société américaine, Iain Levison se moque surtout des flics, des services de renseignement et de leurs méthodes plus que douteuses. Dans un amusant road-movie qui mêle manipulations, espionnage et inefficaces surveillances, les hommes sont considérés comme des pantins qu’on prend, qu’on utilise, qu’on jette. C’est vraiment drôle et agréable à lire. Voilà vraiment un auteur à suivre ! Cerise sur le gâteau, pour moi qui me suis fixée un challenge SF, je crois bien que le bouquin peut entrer dans le genre de l’anticipation avec ces histoires de télépathie !
Denny, un peu plus avancé que Snowe en matière de télépathie, lit aussi dans les pensées des animaux : « Les animaux c’est sympa, continua Denny. Je ne me sens pas mal avec eux. Ils ne pensent pas beaucoup. Angela, c’est une fille bien mais merde, elle n’arrête pas de penser. On était en train de baiser l’autre soir et elle pensait à la vaisselle qu’lle avait laissée dans l’évier. Je te jure. »
« Quelques dizaines d’années avant qu’il entre dans la police de Kearns, un policier avait été tué alors qu’il enquêtait sur un cambriolage, et on utilisait souvent l’expression pour rappeler à tous de porter leur gilet pare-balles. « Enfilez ça pour qu’on ne donne pas votre nom à un pont. »