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J’ai relu cet album qui, comme toujours chez Fabcaro, frôle l’absurde, étonne et détonne.
Au début, on a du mal à saisir ce qu’il se passe, on découvre un personnage, ça ne dure même pas trois cases qu’on en rencontre un autre, sans lien apparent avec le début de la première histoire… puis on comprend qu’il s’agit du travail même du créateur d’albums. Comme tous les écrivains, il s’interroge sur ses personnages mais aussi sur le thème qu’il va aborder ou encore sur le genre qu’il va choisir. Il hésite, il tangue, et en même temps, il reproduit ces vacillations chez ses personnages. Un type sans travail ne fait pas de réels efforts pour en chercher (ou postule pour des boulots bien au-dessus de ses moyens : pilote de ligne, danseuse étoile… !), une fille célibataire ne tombe que sur des gars complètement loufoques, une petite danseuse se casse la figure en quelques cases… Il se dessine lui-même errant au milieu de ses personnages, nous livrant en direct ses incertitudes, ses doutes, ses choix validés puis vite balayés… et puis, surtout, il a du mal à se concentrer parce qu’il a une clôture à réparer et tellement d’autres trucs matériels, quotidiens, administratifs à gérer ! Pas évident de trouver l’inspiration dans ces conditions.
Un regard drôle et taquin sur la condition de scénariste-dessinateur BD. J’ai adoré, bien sûr ! Les personnages se mélangent, ils engueulent leur créateur, ils n’en font parfois qu’à leur tête, ils se révoltent. Bref, c’est jouissif et on en voudrait plus. Mais Fabcaro à sa clôture à finir…
17/20

