Malo, 23 ans, et sa sœur Camille de 21 ans, participent, le temps d’un mois de septembre, aux vendanges champenoises. Malo a un curieux pressentiment : le patron et maître des lieux, Octave, épie étrangement sa sœur. Une aura de mystère plane au-dessus de la vaste maison de pierres. Et pour cause : Camille ressemble trait pour trait à Laure, la fiancée d’Andreas, le copain d’Octave. Tous les trois ont été victimes d’un accident de voiture, dix ans auparavant. Laure est morte décapitée et les deux autres ne sont plus que des épaves. Andreas se terre au 1er étage de la maison sans jamais en sortir, Octave boîte et une cicatrice le défigure.
L’ambiance singulière s’amplifie quand Malo disparaît. Un jeune garçon instable et impulsif qui flirte avec les jeunes filles et qui ne se présente pas un matin de vendange, ça n’inquiète personne. Sauf Camille. Elle sent bien qu’il est arrivé quelque malheur à son frère. Impuissante, elle va continuer son labeur, les jours vont défiler, Octave, ce Quasimodo parfois attirant, va se rapprocher d’elle de plus en plus.
Une tension omniprésente plane sur ce roman et la chaleur moite, la cueillette du raisin, les jeunes qui rient et s’amusent sont autant d’éléments qui accroissent, par un contraste saisissant, le noir de ce tableau. L’intrigue est drôlement bien fichue et la fin surprend le lecteur comme elle surprend Camille. Un très bon thriller psychologique, angoissant et morbide !
« Octave secoue la tête, essaie de faire tomber les pensées mauvaises. Elles se décrochent par paquets, au début comme des grappes serrées de petites personnes au-dessus d’un précipice, qui se cramponneraient aux branches tandis qu’il les agite pour les faire lâcher prise. Et puis comme des insectes lui remontant le long des tempes. Quand elles deviennent une simple poignée de poussière dont il se débarrasse d’un geste de la main, il exhale un profond soupir. »
