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10 mars 2010 3 10 /03 /mars /2010 15:32

 
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        Tout est dans le titre ! Non bien sûr ! Le drame de la pièce, l’angoisse du personnage principal est bien lié à cette superstition : être 13 à table. Sauf que, pour corser le tout, il s’agit du Réveillon de Noël, dans une famille bourgeoise, et Madeleine Villardier, la maîtresse de maison, ne se rend compte de cette aberration (il y a 13 invités !) que quelques instants avant de passer à table…

Quelle solution ? Inviter quelqu’un à la dernière minute ! Mais qui est libre un soir de Noël à 10h ?

        L’autre alternative serait d’insister lourdement pour que l’invité qui est retardé par les mauvaises conditions climatiques ne vienne pas du tout !

Et qui est cette Consuela Koukouwsko qui vient déranger ce petit monde en remuant le passé de Monsieur Villardier ? Si on l’invitait ?

Lorsque Madeleine réussit à rajouter une personne sur sa liste de convives, c’est une autre qui se décommande, et le chiffre fatidique reste le même : 13 !

 

Une pièce à rebondissements, mêlant comique et policier, et légèrement saupoudrée de tragique.

Contrairement à certaines pièces de boulevard contemporaines, celle-ci est bien écrite. Les jeux de mot de l’auteur sont savoureux, les retournements de situation à la fois réalistes et pétillants.

 

         Une pièce jouée dans quelques jours et pour quelques soirs par une troupe d’amateurs trop peu célèbre… ... vous l’aurez compris, j’en suis ! (dans le rôle de la vengeresse au sang chaud, la croustillante Consuela)

  

 

 

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30 décembre 2009 3 30 /12 /décembre /2009 16:47

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Du Eric-Emmanuel Schmitt comme je l’aime !

Une courte pièce réunissant deux personnages, un homme (Gilles) et une femme (Lisa), le mari et l’épouse.

   Gilles a perdu la mémoire suite à un accident. Il se souvient de ses tables de multiplication ou de ses déclinaisons latines mais il a oublié quel type d’homme il était et avec qui il vivait. « Il y a un univers, bien plein, bien riche, qui a l’air cohérent, mais j’y erre sans y trouver mon rôle. Tout est consistant sauf moi. Moi a disparu. »

Le rideau se lève sur le retour du couple dans leur appartement.

Gilles s’inquiète de savoir quel homme il a été, Lisa le rassure en lui disant qu’il frôlait la perfection , il était fidèle, aimait faire les boutiques avec sa femme, n’avait que très peu de défauts ; le couple s’aimait et était heureux. Pourtant, Lisa semble gênée par une chose qu’elle ne parvient pas à exprimer.

Au détour d’une conversation, Gilles fait une boulette et Lisa comprend qu’il a retrouvé la mémoire. Le lecteur, lui, comprend qu’elle avait profité de l’amnésie de son mari pour enjoliver le passé du couple : « Je sculpte un homme meilleur que celui que j’ai connu, j’efface tes défauts en te les cachant, je te prête ces qualités qui te manquaient, je te refaçonne pour un couple parfait, celui qui me convient. En ce moment, j’aménage ma vie conjugale, je garde la même façade et je rénove l’intérieur. Je m’amuse férocement ! Je réalise le rêve de toute femme : dresser son mari après quinze ans de vie commune. »

Gilles a menti mais Lisa, elle aussi, a caché la vérité : c’est elle qui a provoqué l’accident de son mari : elle voulait le tuer ! Pourquoi ? Parce qu’elle l’aimait trop !

S’ensuivent des réflexions sur l’amour à long terme, sur la vie de couple, sur l’usure des sentiments. Le texte est drôle, vrai, vif, ponctué, comme souvent chez E.-E. Schmitt, d’aphorismes, de jeux de mots et de pensées diverses :

-          « A vingt ans, on peut négliger les années ; à partir de quarante ans, l’illusion tombe ; l’âge d’une femme lui apparaît à l’instant où elle découvre qu’il y a plus jeune qu’elle. »

-          A propos du genre policier : « Comme ce sont majoritairement des femmes qui lisent et qui écrivent des romans policiers, tu prétends que c’est un genre féminin où les femmes, lassées de donner la vie depuis des siècles, s’amusent virtuellement à donner la mort. Le roman policier ou la vengeance des mères… »

-          « Un ange passe  ... Il serre les fesses ».

-          «  Un homme prend une maîtresse pour rester avec son épouse tandis qu’une femme prend un amant pour quitter son mari ».

-          Au sujet de l’amour dans le couple : « Alors pour que ça dure, il faut accepter l’incertitude, avancer dans des eaux dangereuses, là où l’on ne progresse que si l’on a confiance, se reposer en flottant sur des vagues contradictoires, parfois le doute, parfois la fatigue, parfois la sérénité, mais en gardant le cap, toujours ».

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