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18 septembre 2011 7 18 /09 /septembre /2011 13:46

 

 

J’ai choisi cette BD parce que j’ai vu Teulé dans les noms des auteurs. J’avais aimé l’humour du Magasin des suicides et j’avais été choquée par le côté cracra de Darling. Un sacré mélange des deux dans cet album à ne pas mettre entre toutes les mains…

            Les parents de Jean-Charles ont honte de leur fils atteint de poliomélyte, ils le cachent sous la table quand du monde vient à la maison, l’engueulent quand il rentre avec des vêtements déchirés parce que des sales gosses se sont moqués de lui et lui ont cassé la figure. C’est la grand-mère, Goro-Goro, qui va s’occuper de lui un temps. Il marche sur les mains pour ne pas avoir à traîner une jambe malade et oublie ses malheurs en dessinant. Il entre dans l’univers de la bande dessinée en se faisant appeler Charlie Schlingo. Le reste de l’album est consacré à ses déboires professionnels, à une existence rythmée par des cuites, des parties de jambes en l’air, des passages en prison, des colères monstrueuses marquées par des vomissements et des jurons à n’en plus finir, des défaites et enfin, la solitude. En mode noir et blanc pour le graphisme.

            Que dire ? J’ai été tantôt choquée, tantôt amusée, tantôt révoltée, tantôt scandalisée, tantôt réjouie… L’humour crado à deux balles, ça va un moment mais 98 pages dans le même registre… pfff

Ca plaira sans doute aux passionnés de l’excès en tous genres…

            Ce n’est qu’en achevant ma lecture que j’ai découvert, sur la quatrième de couverture, que l’album était un hommage à Charlie Schlingo, véritable dessinateur ayant réellement existé, tout aussi frapadingue que le personnage de la BD. Je trouve ces vies-là plutôt pitoyables… ce n’est que mon avis.

 

Allez, deux petits passages qui m’ont faire rire :

-         une nouvelle idée de dessin : « on verra un gars monter dans un noyer et crier = « au secours, je me noix ! », alors un autre montera dans un abricotier et criera = « au secours, je me abricot ! »

 

-         « faut pas que je tombe, je vais salir le trottoir »

 

 

 

 

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13 septembre 2011 2 13 /09 /septembre /2011 09:21

          Pimprenelle ne m’en voudra pas (n’est-ce pas ?), je prends un peu d’avance et publie aujourd’hui une chronique d’une œuvre de Benacquista et le 15, une autre… oui, quand on aime, on ne compte pas !

logo-benacquista.jpg

          J’avais déjà lu une BD de cette série intitulée Dieu n’a pas réponse à tout (mais IL sait à qui s’adresser), je l’avais adorée, celle-ci est exactement de la même trempe. Dieu ne sait pas forcément résoudre les problèmes des Hommes seul, il fait donc appel aux habitants du Paradis, des morts illustres qui viennent sur Terre, le temps d’une mission, faire partager leur expérience aux âmes perdues…

            Freud vient donc aider un dépressif chronique, Marilyn Monroe redonne confiance à un homme bon et généreux mais peu sûr de lui, Homère épaule un démocrate afin de renverser la dictature en place, Louis XIV  conseille des SDF pour prendre le pouvoir (ce qui donne l’irrésistible « L’Etat, c’est nous… », «  je n’aurais pas mieux dit » réplique le roi Soleil !). Nous avons aussi un Al Capone qui a besoin de se racheter en aidant la police à déjouer la corruption ambiante – c’est le premier surpris. Enfin, un jeune Mozart déglingué et désinvolte fait comprendre au père d’un garçon que son fils est doué pour l’écriture et non pas pour la composition musicale.

            Très distrayant, frais, drôle, on ne peut qu’aimer ce Dieu bienveillant assisté de ses stars… Les dessins font sourire, un relooking s’impose à tous ces êtres venus d’ailleurs et Barral réussit sans mal à les faire revivre.

 

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3 septembre 2011 6 03 /09 /septembre /2011 09:51

            La BD s’inspire du roman de Daeninckx du même nom.

            1920. Eugène Varlot, détective privé, est appelé d’urgence par le colonel Fantin de Larsaudière qui lui demande d’enquêter sur des tentatives d’intimidation qu’il subit de la part d’un anonyme. Varlot doit trouver de qui il s’agit. L’affaire, très vite, se complique : le détective se rend compte que la femme de Fantin, Amélie, le trompe avec de nombreux aviateurs ; leur fille, Luce, se comporte comme une enfant de cinq ans… alors qu’elle en a vingt-cinq. Bref, tout porte à croire que Fantin mène Varlot en bateau, espérant voir mourir sa femme pour récupérer sa fortune et tentant de se faire, avec le détective, un alibi en béton.

            L’intrigue est un peu sinueuse, je ne vais pas vous le cacher, mais j’ai adoré l’univers des années 20 recréé, là, sous nos yeux. Paris et ses anciennes Peugeot, ses somptueux cinémas, ses extravagantes réceptions… et Paris avec les souvenirs très frais de la Grande Guerre. Varlot lui-même en subit les conséquences en faisant toutes les nuits le même cauchemar. Des êtres abîmés, voire, déchiquetés par les armes des tranchées errent dans les rues et les hôpitaux.

            La fin est surprenante et malgré les 80 pages et le noir et blanc qui peut faire hérisser les poils de certains lecteurs, j’y suis arrivée assez vite. Le langage est cru, fleuri, direct et incisif : « comment en vouloir à une jeunesse qui voit revenir son champion de polka en chaise roulante ?». J’ai même découvert une expression que je ne connaissais pas et que Daeninckx semble apprécier particulièrement : mettre les bouts (se tirer, se sauver).

            Tardi est fidèle à lui-même, tout en courbe et en rondeurs, il se fait le miroir d’une époque aux contrastes saisissants.

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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 13:59

            Première expérience de Bilal. Comme tout le monde, j’ai déjà vu son formidable coup de crayon, quelques-uns de ses dessins.

            J’ai été déroutée. On parle d’hybrides, de « coup de sang » qui correspond à un « dérèglement climatique brutal et généralisé qui s’est abattu sur la Terre. », d’épidémie foudroyante.

            Deux bateaux entrent en collision. Deux hommes se rencontrent, l’un vient de se métamorphoser, peu de temps avant il nageait dans la mer sous la forme d’un dauphin. Deux petits robots, un hippocampe et un homard, accompagnent les humains, leur servent de guides et de domestiques.

            Résumer l’intrigue ? j’en suis bien incapable ! Les dessins sont magnifiques, une case m’a particulièrement tapé dans l’œil, c’est la métamorphose de l’homme en dauphin, la peau transparente du mammifère marin laisse entrevoir l’homme en totale harmonie avec son nouveau corps. C’est du grand art. Les visages aussi sont très beaux mais pour moi, souvent presque identiques, d’où ma difficulté à comprendre l’histoire.

            Rendez-vous un peu raté donc mais à cause de mon état de novice en la matière, je pense. Sans doute faut-il pratiquer longuement le Bilal pour l’apprécier dans toute sa splendeur.
           

            J’avoue aussi que les futurs noirs, tristes et apocalyptiques me gonflent. Tout est gris dans cet album, mis à part les lèvres de Kim et le petit homard rouge qui danse dans les airs.

            Je n’abandonne pas pour autant cet univers mais la prochaine BD sera pour plus tard…

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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 07:45

            Je collectionne les découvertes étranges en matière de BD. Celle-ci brille par son originalité avec ses deux termes-clés : surdité et Louvre. Oui, déjà l’alliance des deux mots est surprenant.

            Bastien est un jeune sourd au look légèrement punk qui se cherche un boulot. Il attend dans une salle du Louvre une personne qui l’a convoqué pour un stage mais c’est Fu Zhi Ha, un Asiatique riant, sourd lui aussi, qui l’embrigade et s’exprime avec enthousiasme de son travail.

            Toutes les nuits, il est un gardien à qui revient une tâche plus qu’insolite : libérer les œuvres d’art, les faire vivre. Et cela se passe à gros coups de tambour qui endorment la vigilance des gardiens ordinaires, et aux heures nocturnes impaires. Le premier soir, le héros croit rêver en voyant une énorme statue voler dans les airs avant de reprendre sa place, comme si de rien n’était. Le soir suivant, c’est une statue d’Henri IV enfant qui galope dans les couloirs du musée, joue au Kawasaki entres les œuvres d’art du Louvre.

            L’idée, je le répète, est originale, mais des points d’ombre ont un peu gâché ma lecture. On ne comprend pas trop pourquoi c’est précisément Bastien qui a été choisi pour assurer la succession de Fu Zhi Ha : parce qu’il est lui aussi malentendant ? Et puis, j’aurais aimé que l’auteur insiste sur cette métamorphose remuante et nocturne, que justement « l’âme » des œuvres d’art soit valorisée. Enfin, les couleurs sombres tendant souvent vers le vert m’ont donné un mauvais goût dans la bouche.

            Les dernières planches m’ont toutefois fascinée : Bastien, contrarié, libère les statues le jour dans tout Paris et les images sont superbes. Les quais de la Seine sont ornés de reflets artistiques : La Joconde, Géricault, Delacroix… cette dimension onirique rattrape toutes les gaucheries de l’album.

 

            Quand Fu Zhi Ha explique sa mission : « Je soigne l’âme de chaque œuvre dans ce musée… je regarde au-delà du vernis, du marbre ou de la dorure. J’écoute tout ce qu’elles ont à me dire ».

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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 14:10

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            Le Japon est un des seuls pays du monde qui ne m’attire pas vraiment. Pourtant, si je devais retenir une image nippone que j’aime, ce serait celle donnée par cette bande dessinée. Sérénité, transmission, nature, calme, calligraphie, peinture, douceur, mesure pourraient être les quelques mots-clés de cette œuvre.

            Môhitsu, un calligraphe errant de village en village, prend une fillette sous son aile. Elle s’appelle Atsuko et ses dons en peinture poussent le calligraphe à la présenter à Nishimura, un peintre renommé, dans la grande ville d’Edo. Le long voyage à pied vers Edo liera le calligraphe et la jeune peintre à tout jamais.

            L’émotion traverse les planches où il n’est pas seulement question de calligraphie mais aussi de vie qui passe, d’inspiration et d’héritage spirituel. Les dessins sont très beaux, les couleurs sont sobres, le trait fuyant. Tout n’est que grâce et finesse. Une grande sagesse émane de ces parcours individuels.

Petite leçon de Môhitsu : « Le progrès en calligraphie consiste à créer une harmonie entre le parchemin, le pinceau et l’encre. Je pense qu’il en est de même en peinture. Je ne peux pas t’apprendre la peinture, mais la calligraphie t’aidera. L’une comme l’autre s’épanouissent dans la persévérance ».

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29 juillet 2011 5 29 /07 /juillet /2011 22:23

 

            Quelle étrange découverte que cet album en noir et blanc ! Il raconte une légende, celle de Luce de Mirail, qui, comme une certaine Antigone, fut « condamnée depuis sa naissance à un destin tragique ».

            « A 13 ans, Luce est mariée à Abélard de Mirail, fils aîné de Symphorien. Par cette union, les Mirail s’approprient Castel Djoubé et redeviennent seuls maîtres à Rocmirail. Un jour, Luce a 20 ans, Galéon s’invite à la fête et revendique le château des Dalmayrac. » S’ensuit un combat entre l’époux et le frère de Luce. Abélard, l’époux que Luce n’aimait pas, tue Galéon, le frère compréhensif qu’elle chérissait. Mais l’ennemi est Galéon et le patriarche, Symphorien, refuse qu’on lui donne une sépulture. Abélard meurt de ses blessures quelques jours plus tard. Luce, qui n’est pas venue voir son mari agonisant et qui a recouvert le cadavre de son frère de boue la nuit, en cachette, est recluse dans une pièce du château. Fière, elle ne se plaint pas, elle accepte la nourriture froide qu’on lui donne. Elle lutte, résiste jusqu’au jour où Thomas, le frère d’Abélard, revient au château et tombe amoureux d’elle. Elle répond à ses attentes, et, après une liaison secrète où les amants fuient chaque nuit, Thomas frappe son père car il refuse le mariage. Alors que Thomas disparaît dans le brouillard hostile des confins du Rouergue, Luce est accusée d’avoir ouvert la sépulture d’Abélard et dispersé ses restes. Elle mourra sur le bûcher, portant l’enfant de Thomas dans le ventre.

            C’est tragiquement beau. Luce apparaît comme une femme noble, orgueilleuse, revancharde ; solitaire dans un monde qui lui en veut, entourée de personnes malveillantes, elle respectera ses principes.

            Le graphisme a quelque chose d’effrayant quelle que soit la scène qu’il représente. Le noir est comme de la suie ou de la cendre qui tombe verticalement, le blanc se fait plutôt gris pour rendre l’ensemble très sombre. Il y a quelque chose de fantomatique là dedans, à juste titre.

            Les dernières planches sont magnifiques et fortes en émotion. « Des pèlerins toujours plus nombreux venaient planter une croix sur le lieu du martyre de Luce. Ainsi entra-t-elle dans la légende. » Un arbre se dresse encore aujourd’hui, seul, fier, sur la colline des mille croix.

 

            Cette BD a reçu le Prix Essentiel au festival d’Angoulême en  2009.

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21 juillet 2011 4 21 /07 /juillet /2011 16:41

 

Quatre récits graphiques plus ou moins longs qui s’apparentent fortement à des fables.

1)      Le Miracle de la dignité : l’oncle Amos, clochard, rencontre le riche cousin Irving dans la rue. Celui-ci, pris de pitié, veut lui donner 5 dollars. L’oncle Amos se vexe, veut d’abord qu’on l’aide à « retrouver ma dignité ! Je ne veux pas la charité ». A contrecœur, Irving lui fait un prêt de 10000 dollars et l’engage dans son entreprise.  Retournement de situation : quelque temps plus tard, l’entreprise d’Irving fait faillite et c’est Amos qui passe pour le grand nabab de la famille et se voit donc contraint de payer les études de Julius, le fils d’Irving. Nouveau basculement lorsque Julius, désormais adulte et notaire, rachète l’affaire d’Amos qui périclitait. Amos est à nouveau dans la rue. « De temps en temps, la famille se réunissait et parlait de collecter des fonds auprès des parents pour aider l’oncle Amos à repartir de zéro. Mais personne n’osait aller lui faire une telle proposition… Franchement, on avait peur de le vexer… C’était, après tout, un homme d’une si grande dignité. »

2)     Magie de rue ou comment un gamin évite le guet-apens tendu par la racaille de son quartier.

3)     Un nouveau dans le bloc : Un jeune apparaît dans le « bloc », quartier juif où tout le monde se connaît. Sa langue est incompréhensible, il semble sauvage, ni éduqué ni civilisé et, surtout, complètement perdu. Ses disparitions et réapparitions successives rythmeront la vie des habitants du bloc.

4)     Une bague de fiançailles spéciale : mon « miracle » préféré. Deux voisines veuves arrangent le mariage de leur enfant respectif : Reba, la sourde-muette, épousera Marvin, l’infirme à qui il manque une jambe. Contre toute attente, le couple est très heureux et leur bonheur est attribué à la bague de fiançailles un peu sépciale selon le bijoutier, si spéciale que son affaire connaît un énorme succès jusqu’à ce qu’il se fasse tuer au cours d’un cambriolage. Le miracle se prolonge, Reba retrouve la parole mais Marvin n’est plus assez bien pour elle, elle a envie d’aller danser et de sortir. Jusqu’au jour où… elle perd la vue. Marvin lui pardonnera son rejet et reviendra vers elle. Le conte de fée reprend.

 

            On baigne dans la culture judaïque, et ne la connaissant que très peu, cet aspect m’a beaucoup plu. J’ai d’abord trouvé les histoires racontées un peu légères et très simples. Pourtant, une fois ce roman graphique refermé, elles m’ont poursuivie quelque temps et m’ont fait réfléchir. Un peu de jugeote, beaucoup de compassion, des élans de tolérance et de reconnaissance, voilà ce que constituent les « petits miracles » version Eisner. Tout est dans la simplicité, dans la délicatesse. Je connais le succès et la renommée de ces récits graphiques et même si je les ai trouvés tout à fait plaisants, cette effervescence m'a surprise. Ca reste moralisateur et de forte influence judéo-chrétien : fais le bien et on te le rendra… d’où le religieux du titre.

 

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 10:57

            J’avais touché du doigt l’univers de Will Eisner avec  Moby Dick qui m’avait déçue. Je n’allais pas rester sur cette mauvaise impression, sachant que certains considèrent Eisner comme un des meilleurs. J’ai bien fait !

            Impressionnant, fascinant et effrayant sont les trois adjectifs qui me viennent spontanément à l’esprit trois secondes après avoir fermé cette grosse BD qu’on appelle plutôt « récit graphique». Will Eisner a entrepris un travail titanesque de fouille et de recherche pour nous présenter une œuvre mettant à jour un faux.

            Fin XIXème siècle, un certain Mathieu Golovinski, sans foi ni loi, vénal mais habile écrivain, est recruté par Ratchkovski, chef de l'Okhrana, les services secrets de la Russie impériale pour rédiger, imaginer un « document qui prouvera à notre tsar que les Juifs sont derrière la révolte imminente ». Il rédige ainsi les fameux Protocoles des Sages de Sion qui ne sont rien d’autre qu’un vulgaire plagiat d’un pamphlet satirique, Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu de Maurice Joly. Les Protocoles se promènent rapidement de pays en pays, contribuant à enfler la haine antisémite. En 1914, les loyalistes parlaient déjà d’un « complot juif » mais les Protocoles continuent à être publiés et à se vendre. En 1921, la comparaison entre les Protocoles et le Dialogue aux enfers de Joly dénonce le délit de plagiat sans aucune ambiguïté, pourtant le faux circule toujours. En avril 1935, un procès condamne les Protocoles et la BD nous apprend qu’en 2004, les Protocoles  « continuent à se vendre en librairie à travers le monde. »

            Comment le mensonge et la supercherie peuvent-ils mener à la haine, au sang et à l’extrême ? Ce livret mérite qu’on s’y attarde car il démantèle le complot au fil des ans, expliquant l’antisémitisme qui a sévi lors de la Seconde Guerre mondiale et qui, hélas !, sévit encore aujourd’hui.

            Ce n’est pas le graphisme qui a retenu mon attention mais la parole véhiculée dans ces planches qui rend cette vaste mystification compréhensible et accessible. Voilà une œuvre nécessaire, que tout le monde devrait lire.

J’ai encore un Will Eisner sur le feu, j’ai hâte de le découvrir !

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30 juin 2011 4 30 /06 /juin /2011 07:02

-         Arctic nation   -

            Pas la peine de tourner autour du pot pendant 100 ans, aucune déception pour ce tome 2. Les dessins m’ont régalée. Quelle magnifique personnification des animaux ; le dessinateur Guarnido (un génie !) les rend humains, réels, renforce leur personnalité au fil des planches. Quant à l’intrigue, je l’ai trouvée plus fouillée que pour le premier tome. Sur fond de ségrégation raciale, le beau chat nous emmène enquêter dans un quartier appelé The Line sur la disparition d’une fillette. Le quartier est particulier puisque n’y règnent que les Blancs : phoques, tigres blancs, renards blancs, ours blanc, etc. La métaphore est claire et des échos du fascisme ou du Ku Klux Klan sont récurrents. Les Blancs s’opposent aux autres animaux et Blacksad, avec son pelage noir et son museau blanc ne rentre dans aucune des cases.

            Si les dialogues me touchent légèrement moins que l’histoire, j’ai pu apprécier quelques jeux de mots bien sympathiques. Les qualités de cette BD sont inénarrables : cette série crée un univers si proche de nous, si éloigné aussi, si surprenant et si familier aussi ! Quel envoûtement encore cette fois-ci ! Je la conseille à ceux qui n’ont pas l’habitude de lire des BD, il y a de quoi faire un rapprochement express avec le genre.

            Mon billet est court, parfois on ne trouve pas les mots pour décrire le sensationnel.

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