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23 septembre 2012 7 23 /09 /septembre /2012 13:17

 

 

Ce n’est pas dans mes habitudes de lire ce genre de BD mais, puisque les amateurs de vin pullulent à la maison (même les enfants, en fourrant le nez dans le verre de rouge s’exclament « fraise, framboise, cassis ! »), la BD est tout naturellement entrée chez nous…

N’auront plus de secrets pour vous : les origines de la vigne et du vin, leur histoire ; la dégustation du vin, les différentes appellations (AOC, « vin délimité de qualité supérieure », « vin de pays », « vin de table »), la décantation, les accords mets et vins, la conservation du vin (cave ou armoire à vin) ou encore un tour d’horizon des vins à travers le monde. Bien sûr, c’est loin d’être exhaustif (peut-on l’être dans ce domaine ?) mais c’est drôle et ça peut être une bonne approche pour qui veut commencer à connaître et apprécier les bons vins. Les jeux de mots foireux et les associations d’idées douteuses m’ont fait sourire plusieurs fois. Même si je n’ai pas appris grand-chose, la BD ne raconte pas n’importe quoi et le vocabulaire, en fin d’album pourra guider les plus perdus…

Y’a Dédé qui déterre la panneau « Pauillac » pour que ses vignes en fassent partie, y’a la petite ménagère de moins de quarante ans qui s’inquiète de ne pas voir de bac à légumes dans sa nouvelle armoire à vins, y’a ce couple de dégustateurs :

 « -   Alors, c’est lequel que tu préfères ?

-         J’sais plus… j’ai oublié l’goût du premier ! »

 

Tout le cérémonial et le vocabulaire qui entourent la dégustation du vin sont tournés en dérision… pour notre plus grand plaisir !

»   15/20   »

   

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17 septembre 2012 1 17 /09 /septembre /2012 21:55

            Le premier tome de ce diptyque racontait une histoire d’amitié entre quatre enfants et l’étrange lien qui les unissait.

Istanbul. Vingt plus tard, Lisa fait venir à elle les trois garçons. Tous plus ou moins amoureux d’elle, accourent au plus vite. Enceinte, elle vient de perdre son bébé et elle demande à ses amis de l’accompagner au Costa Rica pour retrouver son amant et père de l’enfant perdu, Thomas. Les trois hommes acceptent le défi sans bien comprendre de quoi il en retourne.

C’est un voyage dans le monde qui nous est offert avec ce grand périple dans la jungle sud-américaine mais aussi un voyage dans le temps. Il est question de vies antérieures, de liens très forts que peuvent tisser des personnes entre elles… par-delà les siècles. L’album est bouleversant, assez baroque et emprunt d’un surnaturel qui avait déjà été amené, doucement, dans le tome 1. Ce n’est pas la dimension tragique qui rend ces deux albums tristes mais l’imperturbable cycle de la vie, ce trop bref parcours… D’autres y verront peut-être un élan d’optimisme, un espoir.

Si je devais choisir entre les deux opus, mon cœur pencherait pour le premier avec ses rires, ses jeux et son innocence.

A lire en tous cas, rien que pour ces belles illustrations, pleines de couleurs (si je n’ai rien contre le noir et blanc -si présent en BD !-  mais qu’il est agréable de retrouver de belles couleurs, les nuances, le rouge qui représente les retours dans le passé, les différents teintes de vert de la forêt, le bleu de ce ciel immuable… J’ai pensé à Sambre  bien souvent !

 

»       17/20   »

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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 21:47

 

 C’est sur une terrasse ensoleillée que j’ai débuté la lecture de ce diptyque… endroit idéal pour s’imprégner du cadre et de l’ambiance estivale de ce premier tome !

1902. William, le narrateur, est un garçon d’une dizaine d’années qui débarque de Londres avec sa famille dans un petit village italien. L’endroit rappelle une station de vacances, le ciel est bleu, la mer côtoie montagnes et rochers. Le père de William a décidé d’acheter un gros bateau pour pêcher le plus de poissons possible au large. Mais les pêcheurs du village voient ça d’un mauvais œil, après des œillades menaçantes, une attaque de la voiture du père, le bateau est incendié.

William s’est épris d’une jeune fille de son âge, Lisa. Brune, jolie et sauvageonne, elle va l’intégrer dans son groupe d’amis. Etrangement, les quatre enfants sont nés le même jour et lorsqu’ils font une « réunion », ils sont souvent en proie aux mêmes visions inquiétantes. Pourtant, William est heureux.

L’album s’achève sur le départ de la famille de William. Le garçon quitte l’Italie mais il quitte surtout ses trois amis.

Un bien bel album, lumineux et frais qui sent bon le sud et le soleil et qui met en scène des amitiés enfantines. Des cases teintées de rouge sont annonciatrices d’événements plus noirs. J’ai tout lu d’un coup, avec plaisir et envie de découvrir le second tome…

 

»       18/20   »

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5 septembre 2012 3 05 /09 /septembre /2012 21:26

 

Après  Le Démon de Midi où une épouse voyait son mari partir pour une femme plus jeune qu’elle, nous retrouvons notre Noémie divorcée, mère de deux grands ados. Accompagnée de deux copines avoisinant elle aussi la cinquantaine, elle se remémore le temps passé, elle se plaint des ravages du temps sur son corps, elle parle mecs surtout, toujours et encore.

C’est la digne suite des premières aventures de Noémie, teintée de nostalgie, de souvenirs et même de rétrospective de l’histoire de la Femme : contraception, avortement, statut de la femme, ménopauses, etc.

Encore une fois, j’ai pris un grand grand plaisir avec cet album. J’ai rigolé, souri avec compassion et tendresse. Si je n’ai pas encore 50 ans, j’ai su percevoir l’authenticité des propos, comme on dit, « ça sent le vécu » !

Alors, si vous voulez faire la connaissance de la quinqua en jogging qui estime que la vraie liberté c’est de ne plus désirer et de ne plus être désirée, si vous souhaitez rencontrer la divorcée qui aimerait « bien être terrassée encore une fois par une belle histoire d’amour » mais qui doit se contenter d’écouter les frasques de sa fille de 20 ans au corps de rêve, si vous voulez découvrir la nana adepte des thérapies de couple, indulgente face aux liaisons extra-conjugales de son mari et qui reste avec lui… pour leur fille … qui a tout de même 25 ans…. Cet album est pour vous !

»       17/20   »

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30 août 2012 4 30 /08 /août /2012 11:10

 

Voilà un bien bel album qui mérite amplement le Prix du Public reçu en 2011 à Angoulême.

Clémentine est une jolie lycéenne dont la vie va être chamboulée par une rencontre : Emma. Une attirance irrépressible et surtout incompréhensible pour cette jeune adulte aux cheveux bleus l’empêche de vivre une histoire d’amour avec le beau Thomas. Clémentine se pose des questions, rejette ce qui, pourtant, saute aux yeux : elle est amoureuse d’Emma.  Se liant d’amitié avec elle qui a pour réputation de fréquenter le milieu gay, Clémentine va voir s’éloigner certains de ses amis. Emma a une amoureuse mais les sentiments très forts qui la lient à Clémentine vont dominer.

Lorsque les parents de Clémentine découvrent la liaison homosexuelle de leur fille, ils le renient et la chassent de la maison familiale. Elle n’a que 17 ans. Des ruptures et des réconciliations vont ponctuer la vie des deux jeunes femmes… jusqu’à l’annonce d’une maladie qui condamne Clémentine, à 30 ans.

La lecture de cet album est prenante, quasi magnétique. Les dessins très beaux aux traits précis mettent en valeur cette couleur bleue qui symbolise l’amour pour Emma mais peut-être aussi la différence que représente encore l’homosexualité. Malgré ses grandes qualités, je formulerai deux reproches : le premier concerne l’excès de pathos associé au choix du dénouement, le deuxième est beaucoup plus personnel : j’ai lu Macaron citron il y a peu de temps et l’intrigue, vraiment similaire, ne m’a pas tant séduite, ou disons que j’ai tout autant aimé le petit roman de Claire Mazard et qu’il a le privilège d’avoir été ouvert avant cette BD ! Pour ces raisons, j’attribue la note de :

»   16/20   »

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18 août 2012 6 18 /08 /août /2012 13:05

Ce titre bien étrange était en vogue sur la blogosphère à une époque. Je me suis donc précipitée dessus quand je l’ai vue à ma bibliothèque préférée.

Il s’agit d’un roman graphique qui, contrairement aux BD classiques, contient énormément de texte et sa lecture équivaut à celle d’un court roman.

Gemma Bovery est une Londonienne qui rencontre son futur mari, Charlie, lors d’une soirée où, plaquée par son petit ami Patrick, elle se réfugie dans une histoire de grippe pour pouvoir être hébergée par Charlie. Charlie et Gemma ne sont d’abord que de simples amis et petit à petit, la jeune femme s’éprend de ce restaurateur de vieux meubles, de « sa nonchalance, sa fierté professionnelle, son absence de matérialisme, l’odeur du vernis, la sciure dans ses vêtements, ses ongles endeuillés d’une crasse honnête ». Un os vient assombrir leur liaison : Charlie a été marié, il a deux enfants, et son ex-femme ne lui fiche pas la paix.

C’est lorsque Gemma arrive à le convaincre de partir vivre en Normandie, à Bailleville, qu’elle se sent réellement heureuse, amoureuse de la vie campagnarde. Evidemment, ça ne durera pas. L’ennui l’envahit, le côté rustre et malpropre de son mari l’horripile. Quand on a un nom qui ressemble tant à l’héroïne de Flaubert, quel autre choix que celui de prendre un amant ? Ce sera  Hervé, plus jeune qu’elle, qu’elle retrouvera dans une superbe villa qui appartient aux parents du bellâtre pour assouvir ses désirs. Pourtant, on l’épie : c’est Raymonde Joubert, le boulanger qui a remarqué les allées et venues du couple adultérin et qui, jaloux, tente à sa manière d’y mettre fin.

J’ai été captivée par cette histoire ! Subtile, drôle, riche, cet album atypique m’a complètement enchantée ! C’est à la fois une adaptation du célèbre Madame Bovary mais c’est aussi tout autre chose ! Je suis fan et je le clame bien haut, c‘est un coup de cœur !

»   18/20   »

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9 août 2012 4 09 /08 /août /2012 20:33

Je m’étais déjà régalée avec  Shenzen, ici le bonheur est encore plus grand parce qu’on a l’impression de pénétrer dans un antre interdit au monde entier, Pyongyang étant la capitale de la Corée du Nord.

Notre narrateur-auteur-personnage principal y passe deux mois. Bien sûr, il s’est préparé psychologiquement à vivre quelque chose de particulier mais les surprises sont grandes : voilà une ville où on ne flâne pas, où les portables sont interdits, les restaurants déserts, où les étrangers doivent se déplacer avec un interprète ou un guide, où la ferveur religieuse envers Kim Il-Sung, le « père de la nation », et son fils, est omniprésente, où le badge arborant l’un ou l’autre des deux communistes est obligatoire, où les habitants bossant 6 jours sur 7 et offrant un jour de volontariat au régime (repeindre un pont, par exemple) n’ont pas de temps libre. C’est toujours avec humour, autodérision et une sorte de naïveté qu’il nous décrit les coutumes d’un pays plus que surprenant aux yeux de l’étranger.

Autre côté intéressant de l’album : le travail de Guy Delisle. Il reprend et corrige des séquences de dessins animés et ça peut donner ça concernant le coucou du grand-père nounours, par exemple : « On a l’impression qu’il essuie une fenêtre avec sa main. Ou plutôt qu’il essaie de se gratter la tempe en ayant un bras dans le plâtre. Ha ha ! Non ! Ou mieux ! Il fait un salut militaire prenant une décharge électrique ! »

Deux autres passages qui m’ont marquée :

-          lors du seul pique-nique dans la campagne auquel participe le narrateur, il apprécie la vue, « un paysage qu’on pourrait rencontrer un peu partout dans le monde. Mais à part un détail… sur environ 50 mètres de hauteur, a été sculpté et puis peint en rouge, un slogan qui a dégouliné le long de la paroi rocheuse, défigurant à jamais l’ensemble de e site. Le nom de Kim Il-Sung restera gravé à jamais dans le cœur de son peuple. »

-         Alors que le dernier film du studio de cinéma appartenant à l’armée est projeté, un collègue de Delisle ne s’y rend pas : « J’aime pas les films qu’on produit ici. Je les trouve ennuyants. » Réaction du visiteur déjà habitué au fonctionnement de ce doux pays : « de tout mon séjour, c’est ce que j’ai entendu de plus subversif de la bouche d’un Coréen. Et vu le contexte, son propos m’est apparu comme un acte de bravoure inouï. »

N’hésitez plus et lisez ce récit autobiographique illustré ! Malgré l’épaisseur du livre, ça se dévore avec délectation !

 » 18/20 »

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2 août 2012 4 02 /08 /août /2012 08:07

C’est la première fois que ça m’arrive, mais voilà : je me suis arrêtée à mi-chemin de la lecture de cette BD qui compte 144 pages…  Les dessins en noir et blanc m’ont dérangée plus que jamais (j'ai découvert par la suite qu'une première version, en couleur, existait!) J’ai confondu les personnages, je n’ai pas compris où en voulait venir l’auteur, je n’ai d’ailleurs peut-être même pas compris l’intrigue que je vous résume du mieux que je peux : une famille de pauvres ignorants, mus par l’appât du gain, vivent dans une caravane et se disputent l’héritage d’un oncle avec un couple à peine mieux loti qu’eux. Il y a aussi le gars qui bat sa femme et, la tuant « par inadvertance », la traîne jusqu’au jardin où il tombe, comble de malchance, sur un obus qui fait tout exploser.

L’ensemble m’a paru décousu, l’univers où on plonge, complètement sordide et au final … c’est l’abandon. C’est peut-être l’effet vacances-plus-envie-de-faire-d’effort ?

Remarque en passant : ça m’arrive souvent de devoir m’abîmer les yeux parce que les textes des BD avaient une police difficilement lisible, que c’était trop petit. Petit coup de gueule envoyé.

L’album trouvera des amateurs pourtant, j’en suis persuadée !

»   8/20   »

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27 juillet 2012 5 27 /07 /juillet /2012 10:16

 

Jean Dupont se rend à l’Office Central de Contrôle et de Vérification. Chômeur, il a besoin d’obtenir un certificat de contrôle et de vérification. Il se heurte à une administration antipathique qui ne peut répondre à sa demande car « il est déjà dix-sept heures huit ».  Le bon citoyen implore la bonté du fonctionnaire, il doit revenir la semaine d’après,  et après quelques mois de supplications, reçoit enfin le précieux papier… qu’il se fait voler dans la rue. Jean Dupont pète un câble et séquestre sa femme de ménage pour obtenir un duplicata. Les forces de l’ordre se voient obligés d’incendier sa maison.

            Au ministère, c’est la séduisante et sexy Domitille qui est nommée pour redéfinir l’Office Central de Contrôle et de Vérification. Elle fait le choix de l’informatique (d’où le titre de l’album…), découvre des absurdités qu’elle compte bien réformer : les employés avaient l’habitude de se régaler pendant leurs longues pauses et de s’offrir un repas gargantuesques mitonné par le chef de l’Office lui-même. D’une main de fer, Domitille impose des nouveaux règlements mais la révolte gronde au sein de l’entreprise.

            Voilà une satire de l’administration bien corsée. Si les auteurs pointent du doigt la difficulté à moderniser certaines institutions, tout le système est mis à mal. On se croit parfois dans une science-fiction tout en sachant bien que la réalité actuelle n’est pas si loin…

            C’est drôle, sarcastique mais la fin est un peu fouillis-fouillis d’après moi. Les auteurs collent une histoire d’amour avec un stagiaire russe à la jolie Domitille et hésitent entre retour en arrière et vraie réforme durable.  Très hachuré et sombre, le dessin mime assez bien le côté délirant de l’intrigue.

 

»   13/20   »

 

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20 juillet 2012 5 20 /07 /juillet /2012 09:45

En gastronomie, on revisite le pot-au-feu ou les spaghettis bolognaises, en littérature, c’est la mythologie grecque qui est revue au goût du jour.

Lo est une jeune et jolie nymphe qui s’éprend d’un beau berger, Daphnis. Problème : Daphnis lui est reconnaissant de lui avoir sauvé la vie (elle a sucé le venin d’un serpent qui l’avait mordu) mais est amoureux de Chloé. Lo, souvent accompagnée de son ami, le satyre Pip, va tenter le tout pour le tout pour conquérir le cœur de Daphnis. Elle va adopter un chien violet, Chagrin (qui le suivra partout), elle rencontrera Bacchus ou encore Zeus qui tout en essayant de la séduire se rendra compte qu’il est le propre père de Lo, elle se fera aider de tante Isadora, qui lui donnera de la poudre d’Eros. « Une fois que la personne de  ton choix dort profondément, tu lui mets une pincée de poudre sur chaque paupière. Quand il se réveillera, il tombera amoureux de la personne qu’il verra. » Le plan fonctionne à merveille jusqu’au réveil de Daphnis qui se retrouve nez-à-nez avec Pip. Il tombe éperdument amoureux du satyre et Chloé, qu’il devait épouser le jour même, tente de se suicider.

On passe un bon moment avec cet album. C’est drôle, frais et ça nous permet de réviser notre mythologie. Les nymphes sont de sacrées coquines et les orgies de Bacchus s’apparentent à des parties de jambes en l’air collectives version toges et grappes de raisin. Malgré toutes ses qualités, je ne suis pas tombée sous le charme et je me demande si ce n’est pas dû au personnage central, Lo. Elle m’a trop fait penser à une héroïne de Pénélope Bagieu, très « girly »… Puisqu’on en est aux similitudes, le dessin de Lucie ressemble énormément à celui de Joann Sfar.

En résumé, pas de coup de cœur mais je suis persuadée que beaucoup adoreraient cette bande dessinée.

»   14/20   »

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