Patrick tient une boutique de farces et attrapes, vous savez là où on vend des objets rigolos et inutiles : des tabliers avec des seins, des fausses crottes, des masques de président,… L’humeur et l’état d’esprit de Patrick ne cadrent pourtant pas du tout avec l’endroit : il est dépressif, des dépressifs qui aiment s’enfoncer dans leur situation de looser. Il refuse les invitations de ses amis, se plaît à mal manger, à boire du mauvais vin, à ressasser ses malheurs…, il veut « déprimer tranquille ». Sa femme l’a quitté, et comme il le dit à son frère : « je suis l’homme d’un seul vagin ».
Si Patrick décide de végéter dans sa dépression, Clarisse en a décidé autrement : acrobate, elle l’invite à voir son spectacle au cirque et en profite pour le draguer. Patrick s’ouvre petit à petit mais lorsqu’il s’agit de s’engager un peu plus, c’est Clarisse qui se braque : le manque de confiance de son nouveau compagnon lui fait peur. « Apprends à t’aimer un minimum, la charge est trop lourde pour moi. » Patrick replonge mais la déprime sera de courte durée, il a retenu la leçon de vie de Clarisse qui l’a plus aidé en le quittant qu’en restant.
Cette BD est un vrai bonheur, l’histoire est simple mais optimiste. Ce que j’ai le plus apprécié, c’est ce décalage entre la dépression de Patrick et les objets qui l’entourent : il dort sur une couette à l’effigie de Bob l’éponge, il prend son bain avec un pénis flotteur, il porte des immenses pantoufles roses. Si le ton est léger et farcesque, le lecteur pourra y trouver une petite morale qui consisterait à choisir le rire aux pleurs, la joie à la tristesse.
Les couleurs sont plutôt pastel et l’auteur a choisi un ton par page, tantôt le jaune, tantôt le rose, tantôt le bleu.
Une belle découverte d’un auteur que je croyais avoir lu (mais non !) et qui est célèbre pour Les Petit Ruisseaux.