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23 juillet 2013 2 23 /07 /juillet /2013 12:30

 

Comme j’avais hâte de me retrouver dans ce petit village de Notre-Dame-des-Lacs !

C’est la fin de l’hiver qui signifie aussi le retour des hommes. C’est avec stupéfaction et indignation qu’ils découvrent la présence de Serge et l’existence d’un restaurant. Les femmes redécouvrent la rustrerie de leurs maris et la comparent au charme et à la finesse d’esprit de Serge. Jaloux, les hommes boycottent à la fois le restaurant et le Magasin Général. Lorsque Serge se prend un gnon, il veut partir mais Marie refuse et désespère.
Deux clans s’opposent au village : les hommes et les femmes. Par chance, Gaëtan a appris à cuisiner aux côtés de Serge et nourrit les hommes.

Rien ne va plus : la cabane où vivait Serge a été mise à sac et le curé avoue à Noël, celui qui se construit un bateau, une crise de vocation devant l’éparpillement de ses ouailles. Lorsque Serge secourt une femme sur le point de mourir, il remonte dans l’estime des villageois, mais la fin de l’album révèle  à Marie une surprise de taille.

Le deuxième tome était un conte de fée, l’arrivée de ce Serge improbable, sa générosité, son envie de faire découvrir un ailleurs aux habitants du village ont donné un élan de vie, contrarié, dans ce tome-là, par le retour des hommes et leur refus de voir un étranger s’imposer parmi eux. Que de « Hostie ! » et de « Tabarnak ! » prononcés ! Chacun se fâche, revendique ses droits… sauf ce doux Serge, qui cache bien son secret !

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17 juillet 2013 3 17 /07 /juillet /2013 21:31

 

Deuxième tome de cette série québécoise. Je précise qu’on peut lire ce tome magnifique indépendamment du premier même si les personnages sont les mêmes.

            Marie a hébergé un « survenant ». Un homme à moto venu de Montréal est resté coincé par la neige dans le petit village. Marie lui a tout naturellement offert l’hospitalité mais les bigotes du coin jasent. En attendant que la route soit à nouveau accessible, c’est dans la remise que Marie installe son protégé, Serge Brouillet. Le nouvel arrivé n’hésite pas à mettre la main à la pâte et se porte volontaire pour tuer le cochon. Il faut dire qu’en tant que vétérinaire, il sait y faire.

Pourtant, les animaux ne sont pas la passion première de Serge. Il continue à épater les habitants du village en leur concoctant de petites merveilles dignes du Maxim’s parisien dont le chef est d’ailleurs son meilleur ami. Marie n’en revient pas qu’on s’occupe d’elle pour la première fois de sa vie, qu’on la fasse rêver.

De plus en plus proche de Serge, Marie accepte de le soutenir dans son projet fou : créer un restaurant ! « La Raviole » est prête à accueillir du monde et, puisque personne n’a jamais mis le pied dans un restaurant, les habitants sont tirés au sort et c’est à tour de rôle qu’ils sont invités à déguster foie gras, croquants de l’empereur, grignotins des anges ou encore charlotte au chocolat. Les plats sont accompagnés des vins les plus fins. Tout le monde se régale et s’extasie devant ces nouveautés.

On sent bien qu’entre Marie et Serge il y a un début de quelque chose. La tenancière du Magasin général prononce d’ailleurs cette très belle phrase : « Vous savez, Serge… j’ai passé une journée… j… je… Quand j’étais une petite fille, les journées étaient de même. » Feu son mari guette et c’est en voix off qu’il la rouspète « Tabarnac ! Où est-ce qu’on s’en va, là !?! Tu l’as laissé faire son restaurant dans mon magasin général ! »

C’est un COUP DE CŒUR ! Ces gens qui découvrent la finesse de la gastronomie française et québécoise, ce cocon enneigé qui semble inattaquable, cette histoire d’amour balbutiante et pudique, ce patois si adorable… Bon sang, mais que c’est bon !

Après des mois de désert où plus aucune lecture ne m’enthousiasmait, je sens que je tiens le bon bout ! Alors, pourquoi ne pas attribuer la note de 20/20 ?! C’est partiii !

 

»   20/20   »

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8 juillet 2013 1 08 /07 /juillet /2013 20:12

Depuis le temps que je voyais se multiplier des billets sur la blogosphère au sujet de cette série… l’été se prête très bien à la lecture de séries BD, donc allons-y !

Dans ce premier tome, on s’embarque dans un petit village québécois, Notre-Dame-des-Lacs. Félix vient de mourir. Félix, ce n’était pas n’importe qui puisqu’il était gérant de la seule épicerie du village, le « Magasin général ». C’est donc sa veuve, Marie, qui reprend le flambeau, qui « chauffe » le camion alors que son mari ne lui avait montré qu’une seule fois comment faire, qui approvisionne le magasin, qui subvient aux besoins de tout le monde (des craies et de l’encre pour l’institutrice, du tissu pour une villageoise, des clous, du fil de fer et du grillage pour les bricoleurs du coin, …). Elle a du mal à suivre la cadence et demande de l’aide au simplet du village, Gaétan.

La cadre spatio-temporel fait tout l’intérêt de cette BD. Ce magasin est le pilier du village, le centre névralgique d’un endroit qui fleure bon la rusticité et l’authenticité. Chevaux, canards, chapeaux de paille, maisons faites de quelques planches, linge qu’on lave à la rivière… Les personnages, aussi, sont attachants. Hormis Marie la courageuse, il y a le nouveau curé qui ne fait pas la morale à ceux qui ne viennent pas à l’église, il y a Alice, enceinte, qui attend son draveur de mari, il y a encore les poivrots du village qui profitent du camion de Marie pour aller se saouler à la taverne de la ville.

C’est un bien beau voyage que nous proposent là Tripp et Loisel. Les dessins reproduisent bien cette vie à la campagne québécoise, le trait est précis et soigneux, les visages plutôt rudes et disgracieux, les couleurs assez ternes, comme pour montrer que la vie ne fait pas de cadeau à ces Québécois.

Une belle découverte qui n’est qu’un début puisque trois autres tomes m’attendent !

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2 juillet 2013 2 02 /07 /juillet /2013 15:36

Je m’étais promis de lire la suite d’ Autobio 1  : c’est chose faite !

L’auteur nous raconte toujours et encore ses déboires face à l’envie plus ou moins grande d’être écolo. Il évoque aussi son premier tome, l’accueil qui en a été fait et les séances de dédicace.

            Pedrosa fait les courses au supermarché bio et après avoir gardé son calme devant les « soya saucisses, les saucisses cocktail au soja », il ne s’énerve pas en payant 143.09 euros ses quelque cinq, six produits… Les mauvaises herbes l’embêtent toujours autant et il teste l’eau bouillante pour les éradiquer. Entre le gîte qui ne fonctionne qu’à l’électricité et dont le spa est bourré de produits toxiques et le paysan qui vend d’étranges radis poilus que personne ne sait comment cuisiner, notre dessinateur est un peu perdu. Etre écolo, c’est cher et même si son premier chèque lui permet de se payer un superbe matelas « fabrication artisanale, latex naturel, coutil en coton bio, laine non traitée pour la face hiver », il commet le péché absolu d’aller au Portugal en voiture.

J’ai lu la BD d’une traite, les petites histoires et les illustrations m’ont encore amusée, mais j’ai moins bien aimé cet opus et peu ri. C’est un peu caricatural et même si je sais que la BD ne milite pas non plus pour les Verts, elle fait des écolo des gens un peu abrutis ou en tous cas, bien « à part »…

J’ai bien aimé la dernière planche, Pedrosa discute avec son fils :

« Ben si tout change, que plus personne ne pollue ou ne détruit l’environnement, t’auras plus rien à raconter…

Oui, ça n’aura plus aucun intérêt

Et tu n’auras plus de travail ?

Je ferai autre chose… Mais tu sais, la « société écolo », c’est pas pour demain. T’inquiète pas. Euh… Mais qu’est-ce que je viens de lui dire, là ?? »

 

»   15/20   »

 

 

 

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23 juin 2013 7 23 /06 /juin /2013 21:42

Premier tome d’un  dyptique d’un auteur qu’on m’a recommandé maintes fois. Ah, je n’ai pas regretté le déplacement !

L’auteur-narrateur évoque sa vie d’écologiste. Quand on est écolo, on l’est tout le temps, aussi bien quand il s’agit de se déplacer (vélo hollandais), quand il s’agit de manger (légumes non traités et même repas sans lait de vache), quand il s’agit de jardiner (arracher les mauvaises herbes à la main est bien plus écolo que d’utiliser des produits chimiques).


             On sent bien qu’il a vraiment l’âme écolo notre Pedrosa mais que la route est longue et semée d’embûches ! Non seulement, il est difficile de convaincre les non-écolos mais il est parfois bien ardu de respecter sa propre ligne de conduite. Donc, Pedrosa dit non au poney qui tond le gazon à la place de sa tondeuse polluante, il ne peut se passer des saucisses cocktails qu’il aime tant, il se goinfre de fromages quand sa femme, bien plus coriace que lui encore, a le dos tourné.

C’est drôle et ça rend un sujet devenu délicat plutôt léger, ce qui n’est pas pour me déplaire… Dans la presque même veine, j’avais lu le très intéressant livre d’Iegor Gran,  L’écologie en bas de chez moi, qui m’avait fait presque autant rire que cette BD. Et on rit, c’est vrai. L’auteur se ridiculise, pointant du doigt son absence de répartie et ses petites faiblesses. Il a, par exemple, recueilli un chaton pour le plus grand plaisir de ses enfants. Il l’a baptisé Sardine. Par sa faute, le félin s’est échappé et le voilà qui fait le tour du quartier sur son vélo en hurlant des « Saaaaardine » désespérément. « les voisins vont penser que je vends du poisson ».

J’ai hâte de lire le tome 2 ! A suivre, très bientôt !

« Ce fut comme une révélation… Après toutes ces années militantes, il fallait se rendre à l’évidence. J’étais incapable de répondre à ces trois questions fondamentales de l’écologie : 1. Faut-il vraiment enlever les putains de bouchons de bouteilles en plastique pour les recycler ? 2. Peut-on oui ou merde jeter les bouteilles d’huile avec les autres bouteilles en verre ? 3. Faut-il mettre à plat le papier dans ces saloperies de poubelles jaunes ? »

»   17/20   »

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17 juin 2013 1 17 /06 /juin /2013 21:17

 

Comme l’indique le titre, l’auteur nous présente le dernier vol d’un pilote japonais, américain, allemand puis russe pendant la Seconde Guerre Mondiale. Moments qui devraient touchants puisque c’est le pilote qui s’exprime. Le Japonais explique qu’il a accepté de faire le kamikaze pour « porter un coup violent à cet ennemi qui viole la terre de notre patrie », l’Américain se fait toucher à la jambe et ne volera plus, l’Allemand considéré comme « l’expert » n’est pas si invincible que ça et le Russe meurt en délaissant une compagne enceinte…

Les illustrations sont très belles, la beauté des explosions sur fond de ciel bleu, les avions qui planent, volent et tourbillonnent… On sent que le dessinateur s’est fait plaisir. Pour le reste… ces quatre exemples de la stupidité militaire très vite expédiés m’ont laissée sur ma faim. On a juste envie de dire à ces mecs qu'ils l'avaient bien cherché... Je crois bien que j’avais trouvé cette BD classée dans un top des meilleures BD… bof, bof, bof. Faut-il être gros macho et/ou militaire pour apprécier ce genre d’ouvrage ? Pour ma part, tout ça est passé à côté de moi à la vitesse d'un Messerschmitt BF-109 G-10 (attention, vitesse de pointe exceptionnelle) ! 

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5 juin 2013 3 05 /06 /juin /2013 20:55

Premier tome et donc, première découverte de cet adorable poussin nommé Abélard.

Abélard vit dans le marais, un endroit paisible. Même si son copain lui répète que leur marais est l’endroit le plus agréable au monde, Abélard rêve d’ailleurs. Lorsqu’il rencontre la jolie Epilie, il lui offre une fleur mais on se moque de lui en disant qu’il faut offrir la lune à une femme, ou « au moins un bouquet d’étoiles ».  Quand le petit poussin naïf entend qu’en Amérique, on a inventé « une machine capable de voler comme un oiseau », il voit ça comme une chance de décrocher lune et étoiles pour sa bien-aimée. Il prend son petit baluchon et sa guitare, et s’en va.

Les rencontres se multiplient, bonnes et mauvaises ;  un groupe de musiciens tziganes que rejoindra notre petit poussin ou un certain Gaston, pochtron à ses heures et qui lui dit connaître Epilie.

On s’attache tout de suite à ce petit poussin qui brille par sa candeur et son enthousiasme à séduire Epilie. Les dessins sont magnifiques même si j’ai trouvé les couleurs un peu ternes. Une BD qui met en valeur de petits êtres perdus au milieu de notre grand univers, dans la lignée de Mamette ou Pico Bogue, une belle harmonie de poésie et de philosophie pour un personnage dont la principale qualité pourrait être l’innocence…

Parole d’un tzigane : « La pluie, c’est la poussière des étoiles qui se transforme en eau quand elle traverse les nuages. Tu vois, Gadjo, chaque goutte d’eau est l’enfant d’une étoile. C’est pour ça que les lacs et les rivières scintillent, même la nuit. »

»   18/20   »

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30 mai 2013 4 30 /05 /mai /2013 16:53

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Voilà une BD qui dormait dans ma très très maigre (maigre ? que dis-je quasi inexistante !) PAL de BD depuis quelques mois.

Alice est malencontreusement tombée dans le pays des singes, une jungle bien étrange où on la prend pour Tarzan. Eddy le Mandrill la prend sous son aile en se pliant en quatre pour l’aider à rentrer au « pays des merveilles ». Son langage fleuri et sa maladresse conduiront les deux personnages à braver les dangers les plus fous (un assaut de crabes casse-noisettes, une invasion de chauves-souris, une attaque de serpent-dodo ou encore celle du tigre qui veut être le seigneur de la jungle.)

Les références aux contes sont nombreuses et l’univers dans lequel on s’embarque sans ceinture de sécurité est désopilant et surprenant à chaque planche –planche, qui, souvent, occupe deux pages. Les illustrations sont toutes aussi colorées que les aventures des personnages, les vignettes aussi chargées que l’humour omniprésent. Une parodie, une réécriture qui frôle le surréalisme ; des personnages bien croqués (j’ai adoré la plante carnivore qui n’en est pas une parce qu’elle est devenue végétarienne et qui a besoin d’un pot pour se déplacer). Un beau moment de lecture qui pourra captiver petits et grands.

»   16/20   »

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21 mai 2013 2 21 /05 /mai /2013 22:12

 

Marie est une femme mariée, prof et mère d’un petit garçon prénommé Martin. Elle en marre, marre de son mari, de ses élèves, parfois même de son fils. Et un jour, sur le trajet des vacances, sur une aire d’autoroute, elle prend la poudre d’escampette. Elle couche avec le premier routier qui passe et qui l’emmène à Nice. Là-bas, vidant son compte en banque, elle boit, dépense sans compter et rencontre Lestaque, un peintre richissime. Elle pose nue pour lui avant de partir en prenant soin de lui piquer une somme rondelette pour fuir en Italie. Les rencontres se suivent, rien ne dure, seul  le mot « liberté » persiste…

 

De son côté, se remettant douloureusement de la « fugue » de sa femme, le mari délaissé refait sa vie. Marie, elle, finit par attendre, rongeant son frein sur l’aire d’autoroute qui l’avait vue disparaître…

 

Même si le sujet est similaire à celui de Lulu femme nue de Davodeau (et que de ressemblances !  le thème de la nudité, la solitude, les errances sur la plage, l’apparente absence de regrets), il m’a encore une fois fort intéressée. Ne nous voilons pas la face, chacun de nous a eu envie, ne serait-ce que quelques secondes, de partir, fuir, tout oublier de sa vie, de son passé. Si l’héroïne s’éclate quelque temps, on comprend qu’elle s’ennuie aussi très vite et que les relations basées sur le mensonge (parce que, bien sûr, elle n’avoue à personne qu’elle a quitté mari et enfant sur un coup de tête) n’ont pas la vie dure.

 

Un thème intéressant, des cases qui bien souvent se passent de texte, une sensibilité délicate pour des images parfois crues : j’ai bien aimé ! Petit bémol : ces rencontres avec des millionnaires qui paraissent si faciles… et peu crédibles ! Et il y a encore de quoi faire avec ce thème de la femme qui fuit son foyer !

 

Un petit extrait où Marie explique qu’elle ne comprend pas un mot d’italien : « que dalle ! mais tu sais quoi ? Hé ben, c’est génial, de pas comprendre, ça me berce. […] J’adore qu’on me parle sans que la signification des mots puisse m’atteindre, celle logorrhée qui résonne à mon esprit comme la carte d’une pizzeria. Je ne veux surtout pas comprendre. »

 

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15 mai 2013 3 15 /05 /mai /2013 21:43

Depuis que j’ai lu Lydie que j’ai adoré au point de nommer l’album Mon Album Préféré d’entres tous, le nom de Zidrou m’attire forcément. Et pourtant, j’ai retardé cette lecture par peur, justement, d’être déçue.

Le Sénégal. Il était une fois est le nom d’un marionnettiste qui va de village en village pour raconter des histoires d’amours, de monstre, de jalousie, de vengeance. Il a la particularité de ne plus avoir de main et il est accompagné d’un petit singe blanc. Ce singe, Toubab, était autrefois un redoutable et gigantesque yéti. Souffrant d’être seul, il a parcouru de nombreux pays chauds qui l’ont fait petit à petit fondre, avant de trouver en la personne de Il était une fois, un ami pour la vie.

Si Il était une fois n’a plus de mains, c’est parce qu’elles lui ont été coupées par le chef de la police qui sévit dans sa région à la manière d’un dictateur. Ça ne lui plaisait pas qu’on raconte des histoires sur la place du village… Inconscience ou conviction ? Il était une fois revient sur les lieux du drame et tente de refaire vivre ses marionnettes. Le chef de la police lui coupe les pieds. C’est son ancien amour qui va soigner et s’occuper de Il était une fois. Autour d’eux, les personnages se succèdent, se présentent pour raconter leur vie.

On est en Afrique noire, l’imaginaire a une place prépondérante (les vautours se tapent la discute avec un squelette, par exemple), il est associé aux démons et aux angoisses qui hantent les habitants qui savent pourtant aussi profiter de chaque seconde de la vie. Entre vie et mort, cet album fascine par son pouvoir surnaturel ; les couleurs chaudes permettent un voyage instantané au pied du baobab, auprès du jeune Golkiper et de son petit engin fabriqué à partir de canettes Sprite. La tragédie côtoie l’amour sur fond de peurs ancestrales.

Cet album, très original, rend hommage à l’Afrique et se distingue par son dessin sublime, ses paysages éclairés par un soleil de plomb. J’y ai même retrouvé un morceau de la magie qui m’a tant plu dans Lydie … je ne vous en dis pas plus mais il est question de vie après la mort et d’immortalité…

Un petit extrait qui m’a fait rêver :

«  Il était une fois un éléphant qui, plus que tout, aimait contempler le monde qui l’entourait. Il regardait les nuages paresser dans le ciel… il regardait le vent chatouiller les herbes de la savane, le soleil suer dans le ciel… il les regarda tant qu’il finit par prendre racine. Ses pattes, sa queue, sa trompe même, s’enfoncèrent dans le sol. Son corps massif se fit tronc. Ses oreilles se firent branches. La prochaine fois que ta route croisera celle de l’un de ces éléphants très lents que l’on appelle « baobab », colle ton oreille contre son flanc. Tu entendras, son sourd d’un lourd tambour, battre le cœur de l’éléphant qui aimait tant regarder passer le temps. »

»   17/20   »

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