Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
7 juillet 2018 6 07 /07 /juillet /2018 19:46

Résultat de recherche d'images pour "princesse sara alwett tome 1"

tome 1 : Pour une mine de diamants

             C’est les vacances ! Pour fêter cela, Danaé, ma petite choupette de 9 ans -boulimique de lecture- vous présente un de ses coups de cœur BD. Lorsqu’elle m’a dit « Maman, il faut absolument que tu la lises, celle-là, elle est trop bien », je me suis dit que je ne pouvais pas faire l’impasse.

            Danaé vous résume la BD : Sara habitait en Inde mais un jour, son père veut que son éducation soit parfaite, alors, il décide de l’envoyer en Angleterre dans le pensionnat de Miss Minchin. Comme le père et la fille vont se quitter, ils font les boutiques avant d’aller au pensionnat. A Londres, il y a beaucoup d’automates qui peuvent danser, chanter et même s’occuper d’enfants, il faut simplement les remonter avec une clé dans le dos. Sara et son père sont très riches parce que le père gagne beaucoup d’argent dans son entreprise d’automates. Sara est tellement gâtée que Miss Minchin et la plupart des pensionnaires pensent qu’elle est très capricieuse mais, en réalité, elle est très studieuse, toujours fourrée dans les livres, tolérante et très généreuse. Sa beauté rend même plusieurs filles jalouses. Avec son oiseau mécanique, elle envoie des messages à son père qui ne lui dit pas la vérité : il est gravement malade et les mines de diamants dans lesquelles il a investi, ne valent rien.

Le tome 2 n’augure rien de bon…

L’avis de Danaé : J’ai beaucoup aimé les automates tellement perfectionnés, c’est incroyable ! L’histoire a un côté fantastique mais c’est quand même dans le monde réel. Sara est vraiment très gentille, généreuse, c’est vraiment un bon exemple pour tous les enfants. Tout est joli, les automates, les belles robes, le luxe, tout ça fait rêver. La fin est triste mais j’ai envie de lire la suite car c’est justement les fins tristes qui laissent du suspense. Je pense que Sara ne va pas se laisser faire par les menaces et les punitions de Miss Minchin.

Mon avis : La richesse et le luxe dans lequel vit Sara contrastent avec ses qualités morales, elle a tout pour elle mais évidemment, ça ne peut pas durer. L’ancrage dans l’époque victorienne nous permet d’admirer robes et coiffures des jolies demoiselles. Les dessins précis et ciselés rendent la plupart des pensionnaires sublimes (un peu trop à mon goût !) mais finalement, je n’ai pas grand-chose à reprocher à cet album. Ma fille est ravie : il reste neuf tomes à découvrir !

Résultat de recherche d'images pour "princesse sara alwett tome 1"

Partager cet article
Repost0
18 juin 2018 1 18 /06 /juin /2018 19:42

Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent.

               Si le tome 1 de ces portraits de femmes hors du commun m’a convaincue, cette suite m’a totalement subjuguée !

              Je ne vous présente que quelques destins, il faut absolument lire la BD pour découvrir tous les quinze !

               Sonita Alizadeh naît en Afghanistan, un pays où être femme est considéré comme « un poids financier ». A 9 ans, elle évite de justesse un mariage (forcé, évidemment) et la famille se réfugie en Iran. Sonita est accueillie dans un centre pour enfants réfugiés où elle fera la bonniche mais où elle entendra pour la première fois « une musique inouïe, qui lui fait l’effet d’un énorme gifle » : le rap. Elle écrit en cachette, chante du rap pour ses copines mais sa mère veut la vendre pour que son frère puisse « se payer une femme ». Une réalisatrice iranienne filme Sonita qui chante « Mariées à vendre » et grâce au succès de la vidéo diffusée sur Youtube, Sonita se rend aux Etats-Unis où elle fait des études et lutte encore aujourd’hui pour les droits des femmes.

               Thérèse Clerc est un visage connu, pourtant, elle a mené une petite vie banale de mère de famille et d’épouse rangée jusqu’à ses 40 ans, en mai 68, où elle découvre des notions comme l’émancipation, le féminisme, le plaisir sexuel. Elle plaque tout, tombe amoureuse d’une femme et, des années plus tard, fonde une « anti-maison de retraite », la Maison des Babayagas, où des femmes cohabiteraient et continueraient, malgré le grand âge, à sortir, avoir une vie culturelle et intéressante, à s’autogérer.

               Comment ne pas évoquer Phulan Devi, native de l’Uttar pradesh dans une famille très pauvre et qui a vécu des cauchemars toute sa vie, maintes fois violée, battue, mariée de force, emprisonnée. Ses lueurs d’espoir : la rencontre avec Vikram, le seul homme qui la respecte et l’aime… et son désir de vengeance. Surnommée la « reine des bandits », elle torture et tue ses anciens bourreaux mais, plus généralement, défend les opprimés. Elle finit par entrer au Parlement en 1966, fait voter des lois pour la protection des femmes et des pauvres mais en juillet 2001, elle meurt de deux balles dans la tête par ses ennemis.

                  Citons encore Nellie Bly, première femme journaliste d’investigation ou encore Katia Krafft, Alsacienne comme moi, qui, par sa passion des volcans, a su sauver des milliers de vies. Ou encore Peggy Guggenheim que je connaissais un peu pour avoir vu son musée à Venise, animée d’une ferveur incroyable pour le surréalisme et l’art abstrait.

                 Des portraits tantôt ahurissants, tantôt très émouvants de femmes portées par un élan de courage inégalable, une envie de secouer les traditions sclérosés et les esprits étriqués. L’humour et les dessins rendent ces grandes femmes plus accessibles. Bravo à Pénélope Bagieu d’avoir pris le temps de rendre hommage à ces femmes précieuses. Je ressors de cette lecture toute chamboulée. Coup de cœur évident !

Résultat de recherche d'images pour "culottees 2 bagieu"

Partager cet article
Repost0
9 juin 2018 6 09 /06 /juin /2018 16:24

Image associée

Des femmes qui ne font que ce qu’elles veulent.

            Tout est dit dans le sous-titre de cette BD à la fois drôle, instructive et édifiante. Pénélope Bagieu nous présente des mini-biographies de femmes exceptionnelles qui sont allées à contre-courant de ce qu’on attendait d’elles.

           Clémentine Delait est la première femme à assumer sa pilosité du menton et à ouvrir un bar où on peut boire un coup mais aussi admirer la « femme à barbe ». Margaret Hamilton fait de sa laideur et de son pouvoir à terrifier les autres une force qui la classera parmi les actrices les plus douées. Delia Akeley a perfectionné ses connaissances africaines en suivant son taxidermiste de mari ; une fois délaissée par lui, elle décide d’entreprendre sa première expédition en solo et devient la première femme à avoir traversé l’Afrique d’Est en Ouest. On connaît tous la formidable Joséphine Baker qui est passée des revues nègres de Broadway à une homosexualité revendiquée et à une défense acharnée de la lutte contre les discriminations raciales. Je ne vais pas raconter toute la BD, elle est suffisamment délicieuse pour que chacune et chacun s’y plongent mais mon portrait préféré est celui de Tove Jansson, une Finnoise. Elevée dans un univers d’artistes, Tove parcourt le monde pour étudier les Beaux-Arts dans les années 20 où le milieu reste encore bien macho. Elle crée alors Les Moumines, un livre illustré pour enfants (personnellement, je ne connaissais pas !) où elle se raconte de manière très implicite. Le succès retentissant l’enfermera dans une prison dorée, et heureusement, elle refusera une collaboration avec Walt Disney. Sa rencontre amoureuse avec une autre artiste finnoise, Tuulikki, mais aussi la mort de sa mère adorée, lui feront abandonner les commandes et les obligations. « Elle recommence à écrire par plaisir, sans enjeu […] et passe le restant de ses jours à écrire, peindre, à fumer, à voyager, et à profiter de Tuulikki. »

                 J’ai adoré cet album frais, féministe (of course), tendre et survolté à la fois. On se rend compte, encore une fois, qu’aux quatre coins du monde, les femmes doivent se battre au quotidien pour sortir la tête de l’eau, s’émanciper, assumer leurs choix, être autre chose qu’un être obéissant, une mère pondeuse ou une bonne ménagère. Elles sont des championnes, en fait !

Un livre à mettre entre toutes les mains !!!

Résultat de recherche d'images pour "Culottées – tome 1 – de Pénélope Bagieu"

Partager cet article
Repost0
29 mai 2018 2 29 /05 /mai /2018 14:59

Résultat de recherche d'images pour "Julien Neel chaque chose"

            Le nom de ce dessinateur vous dit quelque chose ? Mais oui, c’est celui de Lou !

            Un narrateur -adulte-  quitte sa famille pour retrouver son père malade, couché dans un lit d’hôpital, sur le point de mourir. Le même narrateur enfant accompagne son colosse de père qui s’apprête à accepter un boulot (il est prestidigitateur) agrémenté de vacances : finalement, il endossera un énorme costume d’ours pour une campagne de publicité. Dans ce récit qu’on devine un brin autobiographique, un homme se souvient de ces vacances hors du commun où père et fils ne roulaient pas sur l’or mais connaissaient des moments simples et heureux. Le petit garçon a grandi plongé dans les aventures de super-héros, il a bu son premier café, il a eu son premier gros cadeau, il a vécu  sa première frayeur. Et on le retrouve quelques décennies plus tard, aussi penaud et démuni que lorsqu’il était enfant avec cette même volonté de croire aux miracles ou à la magie… Quand les premières fois deviennent des dernières fois, l’émotion est forcément au rendez-vous mais l’auteur nous réserve aussi quelques surprises pour la fin de l’album.

            Deux récits en parallèle, le bleu et le verdâtre pour le présent, le brun et des couleurs plus chaudes pour le passé et, de chaque côté, la même douceur, la même tendresse. Julien Neel préfère suggérer et effleurer du doigt des thèmes universels par le biais de son histoire personnelle. Rien de transcendant ni de bien novateur mais une authenticité et une simplicité qui touchent.  

Partager cet article
Repost0
19 mai 2018 6 19 /05 /mai /2018 16:38

Résultat de recherche d'images pour "déconfiture seconde partie rabaté"

            Après avoir adoré la première partie, il me tardait de lire la suite.

            On retrouve nos soldats français là où on les avait laissés à la fin du 1er tome : prisonniers des Allemands, ils avancent dans la cambrousse, mal nourris, maltraités, dormant à même les prés. Certains échafaudent des plans d’évasion, d’autres ne supportent pas cette vie, l’un va jusqu’à se pendre. Leur malheur est entrecoupé de moments de trêve : la baignade dans un ruisseau, un taureau qui attaque un cavalier allemand (« un Teuton mis à terre par de la viande français ! ») mais la foule des Français grossit et les Allemands n’hésitent pas à utiliser leurs armes pour faire taire les rebelles. Quatre soldats parviendront à s’échapper et c’est le parcours de Videgrain que le lecteur suivra jusqu’à la dernière planche.

             Le second volet de ce diptyque tient ses promesses : j’ai encore beaucoup aimé cet univers tragique où Rabaté, pour permettre aux soldats de tenir le coup, pratique une sorte d’ « humour de survie » : des remarques acerbes, une ironie à couper au couteau, des phrases dans l’argot du début du XXème siècle. La figure de l’Allemand est finalement peu présente mais cette mini-société de Français reproduit à l’identique ce qu’il se passe à plus grande échelle : sans manichéisme, on trouve les sympas, les traîtres, les racistes (le Sénégalais en prend pour son grade !), les généreux, les pingres, les homos, les trouillards, les malins. Les dessins, en noir et blanc, souvent muets, retransmettent encore une fois parfaitement la dimension absurde, tragi-comique, picaresque de cette situation d’une armée déchue. Une belle réussite !

Ce défilé de soldats français est comparé à une chenille « La chenille est de plus en plus grande. Elle grossit encore. Il y a peu de chances qu’elle devienne papillon. »

Résultat de recherche d'images pour "déconfiture seconde partie rabaté"

Partager cet article
Repost0
9 mai 2018 3 09 /05 /mai /2018 14:43

Résultat de recherche d'images pour "Calypso de Cosey"

            D’après une idée originale de François Mattille

            J’avoue avoir été faible et uniquement avoir choisi cette BD à cause du bandeau « Grand Prix du Festival d’Angoulême 2017 ».

             Gus et son acolyte Pepe sont de modestes ouvriers bossant sur un tunnel près du lac Léman. Un soir, dans l’auberge du coin, le film Calypso est rediffusé. C’est à ce moment-là que Gus révèle son histoire d’amour avec Georgia Gould, l’actrice principale, liaison qui a duré deux ans lorsqu’ils étaient ado et qui a été brusquement interrompue lorsque Georgia – Georgette de son vrai prénom- a été repérée par un réalisateur américain. C’est dans le journal que Gus découvre que Georgia a été placée dans un établissement médical pour soigner ses addictions, dans la région lémanique. Les anciens amoureux se retrouvent et Georgette, diminuée, avoue que le Dr Beat, directeur de la clinique et amoureux de la star, gère sa fortune et lui interdit de quitter les lieux. L’actrice décrépite propose alors à Gus un étrange marché : simuler un kidnapping pour récupérer sa fortune et enfin être libérée de cet escroc de Beat. Ce subterfuge, s’il réussit, permettra surtout de lever un voile sur le véritable état de santé de Georgette et de découvrir un pan ignoré de son passé.

            J’ai aimé sans plus. Ça se lit bien, c’est agréable mais un peu longuet et un poil trop romanesque. Je n’avais jamais rien lu de Cosey mais son dessin tranche avec le scénario, je trouve. Avec ces traits noirs et épais, on s’attend à quelque chose de plus vif et de plus mordant que cette bluette qui se termine par un happy end trop prévisible. Restent les planches pleine page qui sont magnifiques et nous plongent dans un univers montagnard et isolé.

Résultat de recherche d'images pour "Calypso de Cosey"

Partager cet article
Repost0
30 avril 2018 1 30 /04 /avril /2018 09:29

Leïla Slimani et Laetitia Coryn - Paroles d'honneur.

           Acheté très tôt, cet album a finalement fait une longue sieste sur la minuscule étagère consacrée à ma PAL BD.

            Dans la préface déjà, une phrase a fait mouche : Leïla Slimani et sa collaboratrice de dessinatrice, Laetitia Coryn, ont voulu sortir les femmes « de l’ombre où on les confine trop souvent. »

             A Rabat, après une séance dédicace de son premier roman, Leïla Slimani rencontre Nour, une femme habillée à l’occidentale qui lui raconte sa vie qui ressemble à celle de tant d’autres Marocaines : ne connaissant rien de la sexualité jusqu’à un âge avancé, elle se fait traiter de pute par son père parce qu’elle s’épile les sourcils. Violée par deux hommes, elle devient la honte de son quartier. Elle refuse de se marier et fuit ses parents trop traditionnalistes. Son récit en engendrera d’autres, encore des femmes bafouées, humiliées, rejetées ou contraintes de se cacher.

             Un mot résume parfaitement la situation des femmes au Maroc : hypocrisies. Se promener en jupe peut être passible d’arrestation, une femme seule gagnant correctement sa vie a un mal fou à trouver un appart, ben oui, sans doute va-t-elle faire entrer des hommes chez elle ou ouvrir une maison close… Il faut être vierge le jour du mariage, un homme même moderniste et ouvert ne veut pas épouser une non vierge. De nombreuses femmes violées sont obligées d’avorter dans des conditions sordides ou d’abandonner leur bébé. L’article 449 punit « de 1 à 5 ans de prison toute personne ayant provoqué ou tenté de provoquer un avortement. » « Une récente fatwa a interdit aux femmes de toucher aux bananes et aux concombres parce qu’ils ressemblent au sexe masculin. » Et les filles continuent de tomber enceintes contre leur gré… Heureusement, rajoute la nounou de Leïla, « certains hommes préfèrent voir d’autres filles du quartier et laissent leur femme tranquille. » mais la prostitution n’existe évidemment pas au Maroc… Finalement, la femme reléguée au deuxième plan, revêt une importance extrême puisque tout tourne autour d’elle. Si on lui foutait simplement un peu la paix et qu’on la laisse vivre ?

             J’ai beaucoup apprécié cet album qui fait froid dans le dos malgré la beauté des paysages, des maisons maghrébines, des couleurs lumineuses. Un passage me semble encore plus important que les autres, c’est une citation de la journaliste Mona Eltahawi : « L’émancipation est d’abord conscientisation. Si les femmes n’ont pas pris la pleine mesure de l’état d’infériorité dans lequel elles sont maintenues, malheureusement, elles ne feront que perpétuer encore et encore. » Si ce constat résonne tant en moi, c’est que je retrouve cette résignation ou cet aveuglement dans les milieux ruraux où je vis… dans une moindre mesure, heureusement. Un livre à lire et à mettre entre toutes les mains !

Résultat de recherche d'images pour "Parole d’honneur de Leïla Slimani et Laetitia Coryn"

Partager cet article
Repost0
20 avril 2018 5 20 /04 /avril /2018 14:14

Résultat de recherche d'images pour "Paroles sans papiers  - dirigé par Alfred et"

                Cette BD engagée comporte neuf témoignages de réfugiés dessinés par neuf illustrateurs de BD différents (Kokor, Gipi, Pedrosa, Alfred, entre autres). Une femme congolaise volée et violée pendant son douloureux exil, un Marocain errant dans le désert, une femme tchétchène punie d’avoir aidé les autres, une jeune Congolaise contrainte de se prostituer, un petit Brésilien qui rêve d’être architecte, une Sénégalaise devenue esclave en France, un Marocain qui, au bout de presque 25 ans court encore après ses papiers, une Tchéchène malade d’entendre sans cesse « La France ne peut pas accueillir toute la misère du monde » et un Algérien pour qui « solidarité » n’est pas un vain mot.

             Evidemment louable, cette entreprise a le mérite de mettre en avant la parole de ceux qu’on n’entend jamais, de ce qu’on fait taire (comme le prouve la 1ère de couverture).  De nombreux points communs entre les histoires mettent en avant la réputation de la France vite salie par un accueil dégueulasse, la peur –omniprésente- de se faire arrêter, cet écrasement de l’être qu’on rend inférieur. Si l’album date de 2007, il est on ne peut plus actuel et rappelle douloureusement les défaillances des lois françaises en matière d’immigration.

 Un parallèle qui se passe de commentaires :

"Les personnes juives ou non juives qui hébergent des Juifs à quelque titre que ce soit devront faire au commissariat de police une déclaration spéciale (...) Cette déclaration devra être faite dans les 24 heures de l’arrivée du Juif (...)"
(article 5 de l’ordonnance du 10 décembre 1941 de Vichy relative au contrôle
des Juifs)

"Toute personne ayant signé un certificat d'hébergement et hébergé un ressortissant étranger, dans le cadre d'une visite privée au sens du présent article, doit informer la mairie de sa commune de résidence du départ de l'étranger accueilli (...)"
(article premier du projet de loi Debré sur l'immigration, novembre 1996)"

Résultat de recherche d'images pour "Paroles sans papiers  - dirigé par Alfred et"

Partager cet article
Repost0
10 avril 2018 2 10 /04 /avril /2018 17:13

Résultat de recherche d'images pour "Marilyn, de l’autre côté du miroir de Christian de Metter"

               New York, en novembre 1959. Norman Wells, un journaliste et écrivain en devenir, tombe par hasard sur le grand Truman Capote dans un bar de la ville. Timide et rouge d’admiration, il l’épie, lui et sa compagne brune. Lorsqu’elle s’effondre, ivre, quelques heures plus tard, Norman propose de ramener le couple à leur hôtel. Ce n’est que le lendemain que Norman découvre un escarpin oublié dans la voiture, et, par la même occasion, que la jolie brune pompette n’était autre que Marilyn Monroe alors affublée d’une perruque. Quelques jours plus tard, quelle veine, Marilyn appelle Norman et lui propose une virée loin de New York. Coincée dans la neige, la Peugeot 203 ne veut plus démarrer. Perdu au milieu de nulle part, le couple veut rejoindre le village le plus proche quand une petite fille les hèle. Sa petite robe rouge légère surprend Norman et Marilyn mais ils la suivent, elle les mène à une grande demeure au milieu de la forêt puis disparaît. Là, une gouvernante noire les accueille froidement, le garde-chasse ne paraît pas plus aimable : ils ne sont pas les bienvenus mais on leur offre tout de même gîte et couvert. Alors que les deux invités s’installent, méfiants, un horrible cri résonne dans l’ancienne et vaste bâtisse. Norman et Marilyn enquêtent, rencontrent le maître de maison dans des circonstances étranges et quittent une maison finalement vide. Une serveuse d’un café voisin leur raconte que cette demeure est à l’abandon « depuis les événements » …

               Christian de Metter a un talent incroyable ! Jamais aucune de ses BD ne m’a déçue mais là, il frappe encore plus fort. Non seulement, il arrive à capter tout le charme et le mystère de Marilyn dans ses portraits parfaitement exécutés mais son intrigue, entre romanesque et fantastique, tient le lecteur en haleine du début à la fin. La personnalité de Marilyn, entre candeur, craintes et séduction renforce cette intrigue finalement passionnante. On a presque l’impression que cette histoire de fantômes ne pouvait seoir qu’à cette jeune femme étrangement si belle, paradoxalement si seule. Un très très bel album que je vous conseille vivement !

« Ce que j’apprécie chez toi, c’est que tu me regardes vraiment. Je veux dire, les autres hommes me dévorent des yeux. Toi non. J’ai l’impression d’être à nouveau Norma Jane et pas Marilyn. »

Résultat de recherche d'images pour "Marilyn, de l’autre côté du miroir de Christian de Metter"

Partager cet article
Repost0
31 mars 2018 6 31 /03 /mars /2018 14:14

 

           Je crois que je ne serais pas tombée sur ce roman graphique si on ne me l’avait pas offert pour mon anniversaire. Merci à elle ;)

           Catel, dessinatrice d’origine alsacienne rencontre Benoîte Groult lorsque Libé lui donne carte blanche pour une double page et lui permet de choisir son héroïne. Le coup de foudre entre les deux femmes que 44 ans séparent est évident.  Catel fait la connaissance d’une dame qui a déjà  88 ans, une pêche admirable mais qui ne connaît, de l’univers de la BD, que Bécassine ! Tout en douceur et en sincérité, Benoîte Groult va se livrer à celle qui passe ses journées à dessiner.

           Benoîte Groult est la fille de Nicole Poiret, femme séductrice et extravertie, amante de Marie Laurencin pendant la Première guerre, et d’André Groult célèbre pour ses créations de meubles.  Enfant et ado, Benoîte se sent incomprise de sa mère qui est aux antipodes de la fille disciplinée, intellectuelle et soumise qu’elle est. Elle se sent plus proche de son père : latin, discrétion et pêche sont leurs points communs. Veuve à 24 ans, Benoîte se dégage petit à petit de la pression familiale et épouse Georges de Caunes avec qui elle aura deux filles. Elle le quittera parce qu’il « est juste resté un homme de son époque », macho et possessif. Avec Paul Guimard, c’est différent : il la pousse à écrire sur le féminisme, partage avec elle le goût de la poésie et de la liberté conjugale. François Mitterrand deviendra un ami fidèle et fera de Paul son conseiller.

            La BD retrace ce passé tumultueux sur fond d’Années folles mais évoque aussi le présent d’une dame qui continue à écrire dans les années 2000, qui voyage et rencontre un succès mérité, évidemment surtout auprès des femmes qu’elle a aidées à émanciper. Le titre rend hommage au roman Ainsi soit-elle publié en 1975 et vendu à plus d’un million d’exemplaires.

             J’ai beaucoup apprécié cette lecture passionnante et instructive. J’ai adoré les passages évoquant le féminisme et la famille de Benoîte, ses parents valent déjà un livre à eux seuls ! Benoîte, par sa liberté, son absence de complexes, son hédonisme et son franc-parler devient un modèle de femme. La réhabilitation d’Olympe de Gouges par les deux femmes ne peut qu’inviter à lire leur livre respectif. Je ne sais pas si certains l’ont remarqué, j’ai toujours été réfractaire à la féminisation des noms, je ne suis pas une professeure mais un professeur, je n’aime pas qu’on modifie cette sacro-sainte orthographe que j’enseigne et que j’aime pour ses rigueurs et ses inepties. Et pourtant, je dois bien admettre que Benoîte Groult n’est pas loin de m’avoir convaincue, lorsqu’elle nous explique que Frédéric Mitterrand la nomme « commandeure » de la Légion d’honneur, la féminisation du mot prend tout son sens.

 

Benoîte Groult sceptique mais authentique au début de la collaboration avec Catel : « Tu vas écrire mes textes dans des petites bulles ? Tu vas réduire ma pensée dans des cases ? »

Petit rappel d’un extrait du Code civil de Napoléon : « La femme et ses entrailles sont les propriétés de l’homme » !

« Quand on pense que les Françaises n’ont eu le droit d’avoir leur propre compte en banque, d’utiliser leur chéquier et d’exercer une profession dans l’autorisation de leur mari qu’à partir de 1965, on réalise combien les progrès pour l’égalité sont lents ! »

« La maternité, c’est comprendre quelque qui ne nous ressemble pas. Nous nous apportons et nous éduquons réciproquement

Partager cet article
Repost0