Liv Maria est la fille de Thure, un homme grand et gros venu de Norvège et d’une « brindille », Mado, une femme bretonne tenancière d’un café. L’un parle et lit beaucoup, l’autre se tait souvent mais les deux s’aiment profondément. Liv Maria est née sur une île, doux cocon permettant une enfance idyllique au milieu des livres et de l’amour de ses proches mais un incident va décider sa mère à l’envoyer à Berlin pour une année, chez sa belle-sœur. Liv Maria va mûrir d’un coup au contact de Fergus, un professeur d’anglais d’origine irlandaise, avec qui elle va vivre une histoire d’amour passionné qui la marquera toute sa vie. Une tragédie va cependant ramener Liv Maria sur son île et du haut de ses dix-sept ans, elle va devoir affronter la solitude, l’exil encore, connaître l’Amérique du Sud, les bracelets en or, les chevaux, l’amour et le sexe, les margaritas, le pouvoir de l’argent, la solitude encore, avant de rencontrer le doux Flynn avec qui l’envie de fonder une famille naîtra.
J’ai lu ce livre presque d’une traite tant il nous emporte vite dans l’univers de cette fille à part, romanesque et héroïne de tragédie à la fois, forte et parfois énigmatique dans ses décisions. Rien ne l’arrête, rien de l’effraie, sauf peut-être le souvenir de cette première histoire d’amour. Il y a beaucoup de sensibilité dans ce roman et j’ai aimé les nombreuses évocations, par petites touches, à ses parents. J’ai beaucoup aimé les différentes strates de cette vie qui parfois ne sont pas si compatibles les unes avec les autres. J’aurais pu aller au coup de cœur mais certaines invraisemblances, des ruptures dans le rythme de la narration (les choses se règlent parfois très vite, trop facilement) m’ont un peu contrariée. J’en garderai néanmoins un très bon souvenir avec une envie de suivre cette autrice d’origine bretonne.
C’est stimulée par l’enthousiasme d’Antigone que j’ai eu envie de lire ce roman, merci à elle !
« Cette surprise que les autres manifestaient devant ses parents, Liv Maria la balayait sans une hésitation. C’était évident. Son père était un lecteur, et sa mère était une héroïne. Son père aimait les histoires, et sa mère était un personnage. Jane Eyre, Molly Bloom, Anna Karénine, et Mado Tonnerre dans son café, telle que son père l’avait vue pour la première fois, le jour où il y était entré pour passer le temps jusqu’à l’arrivée du ferry qui devrait le ramener sur le continent. »