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21 mars 2020 6 21 /03 /mars /2020 08:22

 

Résultat de recherche d'images pour "La vie interdite de Didier van Cauwelaert"

       Confinement jour 6. Ce billet a été programmé il y a quelques semaines mais … comme ce titre résonne à nos oreilles actuellement! Prenez soin de vous et vivez !

         « Je suis mort à sept heures du matin. » : d’emblée le cadre est posé, Jacques, le narrateur – 34 ans -est mort mais il se voit, il observe la scène d’un regard extérieur sans avoir de corps, il se souvient de son passé, il passe d’un endroit de la ville d’Aix-les-Bains à un autre. Quincailler raté qui détestait son métier, marié à Fabienne qu’il n’aime plus mais qui, elle, adore la quincaillerie, Jacques dormait avec sa maîtresse au moment de sa mort. Vivotant et pas forcément fier de lui, il se rend compte que sa mort rend plutôt service à son entourage. Evidemment, sa sœur Brigitte fond en larmes mais son fils de huit ans va sans doute se mettre à idéaliser son père qui a tout raté de son vivant. Son père de cœur, Alphonse, lui parle encore tandis que sa veuve de femme, Fabienne, change étrangement de mode de vie. Jacques se plaît même à la découvrir autrement… ne l’aurait-il pas vraiment comprise de son vivant ? N’oublions pas Naïla, la maîtresse, la jolie vendeuse de voyages un peu menteuse et Odile, depuis toujours secrètement amoureuse de Jacques mais mariée à son meilleur copain.

        Je ne sais pas pourquoi ce roman dormait dans ma bibliothèque, comment il avait atterri là il y a fort longtemps mais, pour la petite histoire, il a été acheté en 2003 à 5.20 euros et il vaut maintenant deux euros de plus… Bonjour l’inflation. Parenthèse refermée.  Vous l’aurez compris, l’écrivain démarre son livre avec une accroche forte qu’on peut détester et qui sent le réchauffé et pourtant, ça fonctionne plutôt bien. On attend de voir la suite, la découverte de la mort, la réaction attendue ou non des proches, la fin de la mort - la fin de la fin en quelque sorte. Les personnages sont vraiment bien choisis, ils frôlent parfois la caricature mais on se croirait dans une comédie brillamment réussie où les êtres ont la faculté d’évoluer. Et, comme souvent chez Van Cauwelaert, l’humanité et la tendresse prennent le dessus et vous emballent tout ça dans un joli paquet cadeau. Une bonne pioche où se mêlent harmonieusement agréables moments de lecture et réflexions sur la mort et l’au-delà.

« Le Paradis n’est peut-être qu’un genre d’hospice, quand plus personne ne peut vous accueillir sur terre. »

« L’Enfer, c’est pour ceux qui n’ont jamais pris de risques. Qui se sont laissés vivre sans se remettre en question, sans rien faire, ou alors, comme mon père, en emmerdant les autres, en profitant d’eux. »

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17 mars 2020 2 17 /03 /mars /2020 13:34

Résultat de recherche d'images pour "Les jours de mon abandon d’Elena Ferrante"

       Olga, 38 ans, mère de deux enfants, reste à la maison depuis des années pour tenter d’écrire un livre, et son mari la quitte, brusquement et imprévisiblement, un après-midi d’avril. Commence alors la longue descente aux enfers. Mario, le mari, a quitté sa femme pour une jeune fille avec qui il entretenait une liaison depuis les 15 ans de Clara. Olga les imagine en train de faire l’amour, elle se néglige, délaisse ses enfants, son hygiène et son appartement turinois. Petit à petit, le père reprend les enfants le week-end mais ils reprochent à leur mère d’être choyés chez leur père, admiratifs de sa maîtresse. Et Olga plonge dans la dépression encore un peu plus. Désespérée, elle offre son corps au voisin musicien bien plus âgé qui ne comprend rien. L’acmé de cette crise qui dure des mois se situe un soir où le chien de la famille agonise dans une pièce pendant que le fils vomit et délire dans sa chambre, affaibli par un virus. Et Olga ne sait plus quoi faire, distraite par des pensées parasites, elle demande à sa fille de lui piquer la jambe, régulièrement, avec un coupe-papier. Elle a des hallucinations, se retrouve incapable d’ouvrir la porte d’entrée et de demander de l’aide.

       J’ai failli arrêter ma lecture, déstabilisée par le glauque, le sordide et le vulgaire de l’histoire de cette femme trompée, « rompue » (la référence vient de Simone de Beauvoir). Au début, j’ai même cru qu’il y avait une part d’ironique et de second degré avant de comprendre que je m’étais trompée. Ce qui m’a le plus dérangée, ce sont les répercussions sur les enfants, les obscénités et la folie dévastatrice de la narratrice. Alors pourquoi n’ai-je pas abandonné ? Sans doute que, derrière ce tableau apocalyptique, j’y ai trouvé une grande justesse dans la manière de dépeindre la détresse de la femme humiliée. On a envie de la secouer pour qu’elle lutte plutôt que de sombrer mais, heureusement, après cette nuit épouvantable, elle remonte doucement la pente. On est aussi amenés à s’interroger sur le coupable qui ne fait finalement que de maigres apparitions mais qui porte les responsabilités du chaos. Je reste très surprise de savoir que c’est la même Elena Ferrante qui a écrit L’Amie prodigieuse. Même si, en y réfléchissant bien, des points communs émergent : la mince frontière entre équilibre et folie, l’adultère, l’amour ou plutôt le désamour filial.  Je ne regrette pas cette lecture mais j’avoue l’avoir détestée par moments.

       Manou a sans doute plus apprécié que moi mais je me retrouve dans son billet et nous avons même une citation en commun.

« Tout était si fortuit. J’étais tombée amoureuse de Mario encore jeune fille, mais j'aurais pu tomber amoureuse de n'importe qui d'autre, d'un corps auquel nous finissons par attribuer je ne sais quelles significations. Un long lambeau de vie passée ensemble et on pense que c'est le seul et unique homme avec qui on aimera vivre sa vie, on lui attribue certaines vertus résolutoires, et c'est, au contraire, seulement un bois émettant des sons de fausseté, on ne sait qui il est véritablement, il ne le sait pas davantage lui-même. Nous sommes des occasions. Nous consumons et nous perdons notre vie parce que, en des temps reculés, tel ou tel a été gentil avec nous, il nous a élue parmi les femmes, tellement il avait envie de décharger son braquemart dans notre corps. Nous prenons son banal désir de foutre pour quelque gentillesse exclusivement adressée à notre personne. Nous aimons son envie de baiser avec nous, avec nous seulement. Oh oui, lui qui est si spécial et qui nous a reconnue "spéciale". Nous lui donnons un nom, à cette envie du braquemart, nous la personnalisons, nous l'appelons mon amour. Au diable tout cela, quelle foutue bévue, quelle flatterie dépourvue de fondement. »

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14 mars 2020 6 14 /03 /mars /2020 17:35

Résultat de recherche d'images pour "Dans la tête de Sherlock Holmes de Cyril Lieron et Benoît Dahan"

D’après Sir Arthur Conan Doyle

-L’Affaire du Ticket Scandaleux-

(Je vois à ce confinement forcé d'une tristesse sans nom deux points positifs : la diminution du taux de pollution et le renouveau de l'attrait pour la lecture - ma bibliothèque municipale a été dévalisée. Parenthèse refermée.)

       Un homme en chemine de nuit, blessé, hagard et ne sachant d’où il vient, est retrouvé dans une rue de Londres. Il s’agit d’un médecin qu’on amène immédiatement auprès de Sherlock Holmes et du Dr Watson. L’homme ne se souvient de rien mais il a été invité à un mystérieux spectacle d’un magicien chinois. D’autres personnes ont reçu un ticket semblable, ou presque identique…

       Bien sûr qu’on ne peut que tomber sous le charme de l’inventivité des dessins, de la minutie apportée aux détails, des courbes de la pensée de notre détective si astucieusement mises en scène. Plans, cartes, vues en coupe, grandes cases, il n‘y a pas deux planches qui se ressemblent et l’œil se régale à chaque page pour cet objet-livre à part. J’ai aussi beaucoup aimé notre Holmes, un grand bonhomme énergique et mince, au nez fin et pointu, une sorte de prestidigitateur de l’esprit. Après quelques jours de réflexion, j'ai enfin trouvé à quel personnage il me faisait penser : au Gainsbourg dessiné par Joan Sfar ( et présent dans son film)! J’aurais deux bémols à formuler : je n’ai pas tout saisi mais c’est mon petit cerveau qui est responsable… et, surtout, j’ai été très frustrée de découvrir, à la fin, qu’il y avait un tome 2 que je n’avais pas sous le coude !

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10 mars 2020 2 10 /03 /mars /2020 10:53

Résultat de recherche d'images pour "madeleine ferat zola"

       J’ai extirpé un des romans qui dort depuis longtemps dans ma PAL.

       Madeleine et Guillaume sont un jeune couple d’amoureux. Guillaume, traité de bâtard toute son enfance, abandonné par sa mère, élevé par la gouvernante, une vieille bigote, est d’un caractère doux mais faible. Madeleine, elle, a été obligée de se débrouiller seule et a vécu avec un homme, Jacques, sans être mariée, pendant un an. Les premiers temps de leur amour revêtent quelque chose de parfait et d’idyllique, ils se plaisent tant, se comprennent, se marient mais Madeleine, honteuse de son passé amoureux, en tait les détails que Guillaume préfère ignorer. Mais il se trouve que Jacques est le meilleur ami de Guillaume, un « frère » qui lui avait sauvé la mise lorsqu’adolescent, il se faisait conspuer par ses camarades. On apprend la mort de Jacques. Madeleine, catastrophée, tente de cacher le secret à son mari mais quelques événements fâcheux vont la contraindre à tout avouer.

       Combien de fois, pendant la lecture, me suis-je dit « Mais pourquoi lire autre chose que Zola ? » : style, personnage, écriture, variété des registres, inventivité, intrigue sont d’une incroyable justesse. Le texte, qui était d’abord une pièce de théâtre, a été conçu bien avant les Rougon-Macquart, en 1868 (Zola a 28 ans). Pourtant on pressent les lignes directrices de sa fresque en vingt volumes : l’hérédité, le déterminisme, l’influence du milieu - l’explication d’une psychologie qui peut se trouver dans l’enfance et l’éducation. J’ai souri plusieurs fois au cours de ma lecture : Madeleine et Guillaume ont un couple d’amis, les Rieu, dont la femme, bien plus jeune que son vieillard de mari, ramène à la maison ses amants sous le nez du vieil homme sourd qui a, pourtant, tout compris. La vieille bigote qui a élevé Guillaume est effrayante dans sa dévotion culpabilisante ; vierge méchante et fouineuse, elle voit le Diable partout. Enfin, cette idée que le premier amant d’une femme transmettrait des ressemblances à l’enfant de cette femme… on ne sait pas si on doit en rire ou en pleurer. En tous cas, cette lecture a fait sur moi grande impression, j’ai trouvé le roman passionnant, Zola brillant, satirique et gothique à la fois.

 

« Il n’y avait plus un seul nuage au ciel ; la nappe d’un bleu sombre s’animait du fourmillement vivant d’un peuple d’étoiles. »

Mme de Rieu et son nouvel amant, Tiburce, un peu moins naïf et sot que les précédents : « Elle adorait le drôle au point que son mari devait prendre mille précautions pour ne pas les surprendre à tout instant au cou l’un de l’autre. Elle promenait Tiburce ainsi qu’un jeune chien, l’appelant, le cajolant du regard et de la voix. »

La déclaration d’amour de Guillaume à Madeleine : « Si tu voulais, Madeleine, nous nous en irions ainsi par les chemins, voyageant au jour le jour, couchant où le hasard nous pousserait, et repartant le lendemain pour l’inconnu. Nous quitterions la France, nous gagnerions à petites journées les pays de soleil et d’air pur. Et, dans ce renouvellement continuel des horizons, nous nous sentirions plus seuls, plus unis. Personne ne nous connaîtrait, pas un être n’aurait le droit de nous adresser la parole. Nous ne dormirions jamais qu’une nuit dans les auberges trouvées au bord des routes ; nos amours ne pourraient s’y fixer, nous nous détacherions bientôt du monde entier pour ne plus nous attacher que l’un à l’autre. Je rêve l’exil, Madeleine, l’exil qu’il me serait permis de vivre sur ton sein ; je désirerais n’emporter que toi, me sentir battu par le vent, me faire un oreiller de ta poitrine, là où la tempête m’aurait jeté. Rien n’existerait pour moi que cette poitrine blanche dans laquelle j’écouterais battre ton cœur. Puis, quand nous serions perdus au milieu d’un peuple dont nous ignorerions la langue, nous n’entendrions plus que nos causeries, nous pourrions regarder les passants comme des bêtes muettes et sourdes ; alors nous serions vraiment isolés nous traverserions les foules sans nous soucier de ces troupeaux du pas indifférent dont nous traversions autrefois, pendant nos promenades, les bandes de moutons qui broutaient les chaumes. Et nous marcherions ainsi à jamais... Veux-tu, Madeleine ? »

Madeleine et Guillaume s’essaient à fréquenter les mondains : « La nullité, la niaiserie de ce monde les fatigua. Ils perdirent toute espérance de se guérir dans la compagnie de pareils pantins. »

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6 mars 2020 5 06 /03 /mars /2020 10:26

Résultat de recherche d'images pour "gang des reves pocket"

       Dans la campagne italienne, en 1908, Cetta se fait violer. Ça arrive à tant d’autres filles qu’elle ne s’en formalise pas plus que ça mais elle veut fuir aux Etats-Unis avec son bébé qu’elle baptise Christmas. A New York, c’est aussi en vendant son corps qu’elle réussit à survivre. Mais elle a la chance de rencontrer Sal, un maquereau bourru un peu plus conciliant que la moyenne et de sortir lentement de ce cloaque. Christmas, quant à lui, vit sa vie de gamin des rues. Espiègle, provocateur, audacieux et beau gosse, il crée une bande à lui tout seul, les Diamond Dogs et parvient à asseoir une certaine autorité dans le quartier grâce à son toupet. Un soir, il sauve Ruth qui vient de se faire violer par Bill, un fou dangereux obsédé par la violence. Les deux adolescents que tout sépare – Ruth est née dans une famille de riches – tombent amoureux mais un déménagement, un excès d’orgueil et un manque de chance les éloignent pendant quelques années. Christmas arrive à se débrouiller, toujours et encore, à tel point qu’il devient une star de la radio grâce à ses récits de gangsters. Mais il a toujours gardé Ruth au fond de son cœur. Elle, blessée moralement et physiquement, a trouvé refuge à Los Angeles où elle reprend goût à la vie en photographiant des gens qui ne sourient pas… Ces deux-là, c’est écrit, sont faits pour se retrouver, coûte que coûte.

       Mêlant récit d’initiation et chronique d’un New York des années 20, ce magnifique roman de 944 pages nous engloutit dans un univers bien particulier, dessiné à la perfection. Les personnages sont attachants parce qu’ils sont pour la plupart issus de la classe sociale la plus basse et qu’ils luttent pour s’en sortir et rester dignes. Si vous aimez les bonnes grosses histoires d’amour, vous serez servis également. J’avoue que la scène de retrouvailles entre Ruth et Christmas n’est pas ma préférée du livre mais je dois avoir perdu mon âme romantique quelque part en cours de route ces quinze dernières années. Rajoutons à cela un esprit positif pour une Amérique et un monde en plein essor : théâtre, radio, photographie, … à une époque où tout était possible même de s’asseoir à côté d’un Noir dans une salle de spectacle, rendez vous compte. Le roman insuffle délicatement cet élan optimiste et porteur. Et on tourne les pages sans s’en apercevoir, ça se mange tout seul et sans faim. Merci ma Mimi pour ce gentil prêt que j’ai gardé finalement très longtemps (et lu en si peu de temps !)

Cetta à son fils Christmas : « Tu sais ce que c’est, l’amour ? c’est réussir à voir ce que personne d’autre ne peut voir. Et laisser voir ce que tu ne voudrais faire voir à personne d’autre. »

« La Cadillac Type V-63 noire se gara le long du trottoir, faisant crisser ses pneus sur l’asphalte défoncé de Cherry Street. Christmas se retourna vers la portière qui s’ouvrait alors que la voiture n’était même pas encore arrêtée. Il vit un homme d’une trentaine d’années — blond, yeux clairs, oreilles décollées et nez aquilin écrasé par les coups de poing — sauter d’un bond du marchepied, le saisir par le col et lui asséner un coup de crosse de pistolet en plein front. Ensuite il sentit qu’on le poussait vers la voiture, et il se retrouva soudain à l’intérieur. Alors que le sang commençait à dégouliner dans ses yeux, il tomba face la première contre les jambes d’un type brun à face de cocker, large sourire, nez un peu épaté, bien habillé et avec un chapeau gris sur la tête. L’homme le saisit par les épaules et le releva, pendant que le blond remontait en voiture et que le chauffeur redémarrait en trombe. »

« Bonsoir, New York ! lança-t-il alors d’une voix chaude et gaie. Non, je ne suis pas devenu fou ! Hissez le torchon, c’est l’expression qu’on utilisait autrefois au théâtre pour dire « Levez le rideau. » Alors… hissons le torchon, mesdames et messieurs, parce que vous vous apprêtez à assister à un spectacle que vous n’avez encore jamais vu. Un voyage dans la ville des policiers et des voleurs, comme on appelait alors notre New York. »

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3 mars 2020 2 03 /03 /mars /2020 10:32

Résultat de recherche d'images pour "the end zep"

        Théodore va seconder un éminent professeur en biologie spécialisé dans les arbres, dans une réserve suédoise. Il doit vivre avec cet homme particulier, amoureux des Doors et convaincu que les arbres, en plus de communiquer entre eux, sont capables de se défendre en envoyant une substance nocive à la faune et à la flore. Capables aussi, quand l’homme s’approche, de revêtir son ADN initial pour passer inaperçu. D’abord sceptique, Théodore fait d’étranges découvertes : des champignons inconnus, des animaux sauvages qui se rapprochent des habitations,… un rêve prémonitoire va le pousser à aller plus loin avant de constater qu’il est peut-être le seul survivant d’un monde contaminé.

       Ce que j’ai adoré par-dessus tout, c’est cette vision apocalyptique effrayante et angoissante associée à un optimisme incroyable. J’avais ressenti la même chose pour l’extraordinaire Aveuglement de Saramago. Une sorte d’évidence que l’humanité ne peut plus continuer comme elle le fait aujourd’hui mais le refus d’une destruction irrémédiable. Ici, ce sont les arbres qui gouvernent et ont raison. Il faut souhaiter qu’il y ait une part de vérité face à la bêtise humaine. Zep n’utilise qu’une seule couleur, plutôt pastel, par planche. Du bleu, du vert, du beige, du violet. Ma préférence va aux cases qui occupent toute une page voire une double-page. Je me suis laissé emporter avec plaisir dans ce thriller écolo que j’ai adoré ! En voilà un qui figurera dans mon bilan de fin d’année !

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29 février 2020 6 29 /02 /février /2020 10:08

Résultat de recherche d'images pour "sauveur et fils 5""

-Saison 5-

       Je passe encore une fois la main à Danaé, 11 ans, qui vous présente un résumé de ce cinquième tome :

       Sauveur va passer une année difficile, plus que les autres mêmes ! Eh oui vous ne croyez peut-être pas cela possible, mais Sauveur (& fils) va/vont rencontrer plein de nouvelles péripéties (et patients). Grâce (ou à cause ?) de Louane qui cherche un nouvel animal de soutien émotionnel, Sauveur va devenir psychologue pour animaux … pour de vrai ou non ? Mais il y a aussi Frédérique qui revient pour raconter ses séances d’hypnose chez un monsieur qui lui a fait découvrir que son père n’est autre que Donald Trump, Ella , maintenant appelée Elliot qui souhaite une complète métamorphose et aussi qui hésite de plus en plus à aller chez Sauveur. Samuel qui, lui, va découvrir que les femmes ne sont que des sales hypocrites et que les hommes ne sont dans aucun cas des machos grâce (ou plutôt à cause) d’un garçon avec qui il partage sa chambre. Mais il ne faut SURTOUT pas oublier Maelys qui vient surtout pour régler les problèmes de son papa avec sa nouvelle compagne, et bien sûr Blandine qui mange beaucoup TROP de bonbons et qui va être suivie par un docteur pour qu’elle ne fasse plus des bonbons son repas quotidien. Cependant pour la vie quotidienne de Sauveur, c’est compliqué ! Maintenant qu’il est en couple avec Louise et qu’il héberge Paul et Alice, ils veulent un bébé et c’est là que la situation va tourner au désastre ! Mais je n’en dis pas plus ! Ce sera une surprise, une très grosse même ! Mais bien sûr il héberge aussi Jovo Jovanovic, Gabin et Miaou, un chat donné par une de ses patientes !

       Elle s’exclame beaucoup ma fille…

       La nouveauté, c’est que Sauveur a besoin de parler à quelqu’un lui aussi. Il remet ses compétences de psychologue de plus en plus en question et il n’est pas toujours au mieux de sa forme lui-même. Le couple qu’il forme avec Louise vacille sans couler pour autant même si des moments bien tristes sont à traverser. On retrouve Sauveur & fils, rien qu’eux deux, à la fin du livre, sur la plage des Salines (à laquelle on a pu goûter il y a deux ans aussi !) à manger du matoutou et à se mêler aux Antillais avec plus ou moins de succès. On s’attache à ces personnages au fil des tomes, bouh, c’est de plus en plus difficile de les quitter. J’espère lire encore avec ma fille qui, doucement s’éloigne, c’est souvent moi qui devais rameuter les troupes pour ce joli moment de complicité. Une chose est sûre, on veut retourner au 12, rue des Murlins, on veut continuer à vivre avec cette petite tribu.

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25 février 2020 2 25 /02 /février /2020 16:22

Résultat de recherche d'images pour "eclairs echenoz lalibrairiecom"

Ne vous fiez pas au titre, vous ne mangerez pas de pâtisserie…

       Gregor Tesla est, dès son plus jeune âge, un garçon antipathique, fragile et nerveux. Surdoué, passionné par la physique et les mathématiques, il quitte son pays d’Europe de l’Est pour l’Amérique. A New-York, il se fait embaucher par Thomas Edison qui exploite ouvertement ses talents avant d’être récupéré par Westinghouse qui lui donnera les moyens de développer ses idées sur le courant alternatif. Pendant un temps, Gregor connaîtra la vie mondaine, la célébrité, l’aisance financière mais il se débrouille mal, ne fait pas breveter ses inventions qu’il se fait piquer par d’autres peu scrupuleux. Echalas maladroit, il se voit finalement rejeter projets, sa vie se dégrade, il trouve refuge dans la fréquentation des pigeons newyorkais, il est de plus en plus seul…

       Dans cette biographie largement romancée, Echenoz nous propose de suivre les traces d’un savant fou, Nikola Tesla, parce qu’il faut bien admettre que ce Gregor, malgré son génie, est un être peu sociable, amateur de pigeons à un point assez inquiétant, solitaire, prétentieux et irresponsable, souffrant de tocs de propreté et obsédé par le chiffre 3. Il bondit d’un projet sensationnel à une idée lumineuse et novatrice sans jamais aller au bout de ses concepts ; il est souvent à l’origine d’une grande invention qu’il ne parvient jamais à mener à son terme. L’inégalable plume d’Echenoz nous rend le personnage à la fois attachant et agaçant et la familiarité qu’il se permet d’adopter avec son protagoniste est délicieuse. Avec humour et quelques pointes de raillerie, il interpelle son personnage mais parfois aussi le lecteur, rendant cette biographie -très certainement remaniée à sa sauce- bien agréable à lire. On nage dans l’univers de Tesla sans posséder de détails biographiques mais le tout glisse avec facilité, on en redemande. Après Ravel et Courir, Echenoz signe ici sa 3ème fiction biographique.

       J’avais adoré Envoyée spéciale du même auteur.

Gregor a recueilli un pigeon, ou plutôt une pigeonne qu'il a soignée : "Mais en attendant, il le considère. Le considère longuement. Le considère tant, toutes les heures suivantes et presque malgré lui, qu'une émotion de modèle et de format inconnus semble à sa vue s'emparer de lui. C'est un ravissement attentif, émerveillé, prévenant, rajeunissant, tension sans dévoltage qu'à ce jour il n'a éprouvée avec personne et dont il vient à se demander en fin de journée s'il ne s'agirait pas d'un affect dont il n'a qu'entendu parler sans y prêter attention jusque-là, un sentiment difficile à définir, comment trouver l'expression juste. Un état, risquons le mot, va pour amoureux."

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22 février 2020 6 22 /02 /février /2020 17:23

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        Xipil est une belle jeune femme, fille de roi, prête à être sacrifiée au dieu Caïman, attachée sur un totem. C’est alors que le roi des ours, un énorme colosse blanc, vient la libérer. Xipil, réticente d’abord, comprend que renoncer au sacrifice, c’est désobéir au chaman et courir des risques encore plus grands. Et effectivement, à peine s’est-elle éloignée qu’un homme de sa tribu à qui elle était promise, cherche à la tuer. C’est encore une fois le roi des ours qui vient la sauver, en contrepartie, il veut prendre la jeune femme pour épouse. Guidée et soutenue par une guenon, Xipil finit par accepter et se met les autres animaux à dos. Arrive la nuit de noces, mais Roi Ours sait se métamorphoser… pour en faire une nuit inoubliable. Ours et humain s’échangent leurs savoir et s’entendent de mieux en mieux. Mais l’avenir, pour les deux amants qui commencent à s’apprivoiser, est compromis, le danger venant aussi bien des animaux que des humains.

        Choisie au hasard dans ma bibliothèque préférée, cette BD fut une réelle belle surprise ! D’emblée, on est plongé dans un univers imaginaire peuplé de légendes indiennes où le lien fort que nouent un ours et une femme sera le noyau du récit. Les dessins rendent parfaitement hommage au texte onirique, parfois féériques, parfois sanguinaires. Ce conte fut une parenthèse enchantée et une jolie découverte. Mobidic (c’est une femme) signe ici sa première BD, elle tient un blog où, quand on le parcourt un peu, on comprend qu’elle apprécie les formes hybrides, les créatures étranges et fantasmagoriques.

«    -     Je n’allais tout de même pas t’obliger à passer la nuit avec un corps d’ours.

      -      Je ne sais pas. Moi je t’impose bien un corps de femme ! »

 

« Tu dois cesser de regarder tes pieds, et voir lion devant toi… apprendre à voir ce qui est vraiment important. »

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18 février 2020 2 18 /02 /février /2020 10:47

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        J’ai choisi ce livre audio un peu par dépit, parce qu’il n’y avait rien d’autre à se mettre sous la dent à ma bibliothèque. Quelle belle surprise !

        D’un côté Victoria. Elle peine à élever seule son fils Evan… pourquoi ? Parce que le gamin de huit ans est franchement dérangé, capable de violences inouïes. Ne voulant pas le laisser dans un centre spécialisé, Victoria, quittée par son mari, tente d’en assumer les douloureuses conséquences. D’un autre côté, il y a Danielle, infirmière travaillant dans un service psychiatrique pour enfants et toujours en proie aux affres de son passé : en effet, son père, 25 ans plus tôt, a massacré sa famille avant de se tuer, la laissant seule survivante. Au milieu d’eux : l’inspectrice D.D. Warren de la brigade criminelle de Boston et ses deux affaires sur le dos : deux familles géographiquement éloignées ont été assassinées sauvagement. Des points communs émergent, d’étranges ressemblances qui seront la clé de voûte de l’enquête.

        Ce roman est absolument passionnant, il fait partie de ces livres audio qu’on ne veut plus arrêter (ou comment rendre un trajet en voiture plus du tout contraignant !) Mise à part l’intrigue vraiment captivante, les thèmes prédominants de l’éducation, de l’amour filial, de la résilience ou encore de la psychologie de l’enfant sont bien traités à travers le point de vue des trois narratrices : D.D., Victoria et Danielle. J’ai l’impression que le scénario est plus poussé et mieux ficelé que pour La maison d’à côté (qui évoque aussi une sordide histoire d’enfants) qui ne m’a pas laissé un impérissable souvenir… Petit bémol pour la fin, après quelques longueurs, le dénouement m’a paru vite expédié. M’enfin, en livre audio, ça passe très bien, il n’est pas trop nécessaire de se concentrer.

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