Bartle, un Américain de 21 ans, s’est porté volontaire pour aller représenter son pays en Irak et combattre l’ennemi en 2004. Là-bas, il se lie d’amitié avec Murphy âgé de 18 ans seulement. Bartle a fait la promesse un peu stupide de ramener son copain à sa mère, vivant. Bien sûr, Murphy va se faire tuer. Bartle va rentrer au pays, tenter de vivre avec ses affreux souvenirs et réparer la « faute » commise en Irak.
C’est un roman sur la guerre et qui, en gros, dénonce les horreurs de la guerre et plus précisément les désastres psychologiques qu’elle entraîne (petit exemple : Bartle, même en civil, aura longtemps le réflexe de serrer un fusil –imaginaire- dans ses mains). Comment dire… en pacifiste convaincue, je savais tout ça et je n’avais pas besoin d’une démonstration en 248 pages avec force de descriptions de corps disloqués, de soldats qui se font pipi dessus parce qu’ils crèvent de trouille, de tympans perforés à cause du bruit des tirs, d’innocents tués. Très américain.
L’alternance des chapitres est intéressante : tantôt le lecteur se trouve en Irak dans le feu de l’action, tantôt il accompagne Bartle, quelques mois plus tard, dans le Richmond. Les chapitres consacrés à « l’après » m’ont paru justes et plus pertinents, empreints d’un certain lyrisme, d’une belle poésie, ils racontent aussi la rencontre entre Bartle et la mère de Murphy.
Si je reprends les critiques de la quatrième de couverture, oui c’est « dévastateur », oui c’est « envoûtant », oui, c’est « puissant et émouvant » mais pour moi, ce livre pêche par son inutilité. Sauf si un éventuel lecteur pense encore que la guerre, c’est sympatoche…
Je vais me faire allumer par tous mes amis blogueurs adorateurs de ce roman (est-ce d’ailleurs un « roman » puisque l’auteur a participé lui-même la guerre d’Irak ?) sauf peut-être Saxaoul qui semble de mon avis.
Dans le Richmond, Bartle devient fou : « De vilaines corneilles croassaient, perchées sur la ligne électrique qu’elles ornaient de leur plumage noir, et leurs cris me rappelèrent les sifflements des obus de mortier au-dessus de ma tête, et là, dans mon jardin, je me mis en position de sécurité avant l’impact. Allez, bande d’enculés, me dis-je, vous m’avez finalement eu ; mais les volatiles s’envolèrent et je repris mes esprits jetant un œil par-dessus mon épaule, et apercevant ma mère qui me souriait par la fenêtre de la cuisine. » (pauvres mères de soldats d’ailleurs, pauvres mères !!!)
Encore une preuve que la-guerre-c’est-trop-moche : « … non pas que j’envisageais de me jeter de ce pont, mais je voulais m’endormir pour toujours car il n’y avait aucune excuse pour tuer des femmes, ou même regardes des femmes se faire tuer, ou tuer des hommes pour les mêmes raisons, leur tirer dans le dos, leur tirer dessus plus de fois que nécessaire afin de s’assurer de les avoir vraiment tués ; c’était comme si tu cherchais à tuer tout ce que tu voyais parfois parce que ton âme était rongée par l’acide, puis elle s’envolait. »