Histoire d’amour fatale…
Ruth est une très jolie jeune femme, très sexy, mariée à un rustre, indifférent à ses charmes et toujours épris de sa regrettée première épouse.
Judd est un charmant jeune homme, porté sur la boisson, marié et s’ennuyant dans sa vie de couple.
Les deux étaient faits pour s’éprendre mais Ruth a clairement attisé leur flamme. Elle a tant joué au jeu du chat et de la souris que Judd s’est révélé prêt à tout pour elle… même à tuer son mari ! Le meurtre, complètement amateur, a laissé traces et indices révélant la culpabilité des amants terribles. Comme nous sommes aux Etats-Unis à la fin des années 20, c’est la chaise électrique qu’on réserve à Ruth et à Judd.
L’histoire commence par le récit du meurtre du mari et lentement, l’auteur déroule l’écheveau de la rencontre, de l’idylle et des origines de cette idée de meurtre. Il s’agit donc surtout de raconter le pourquoi et le comment.
Du côté, « j’ai aimé », je mettrais l’ambiance de l’époque, proche de l’écriture de Fitzgerald. L’histoire est largement inspirée d’un crime qui a fait scandale aux Etats-Unis. Et la fin est saisissante, Ron Hansen nous livre un récit détaillé de ces deux condamnés à mort et le gouffre entre cette mise à mort électrique et les quelques heures la précédant et la légèreté, voire la frivolité des deux premiers tiers du roman est déstabilisant.
Donc, dans la catégorie, « j’ai moins aimé », j’y mettrais cette très longue première partie où je me suis un peu ennuyée. On développe le thème de la fille aguicheuse et machiavélique qui met le grappin sur le gars naïf et lourdaud sans pour autant y apporter quelque chose de nouveau. Le fait divers a déjà été la trame du film Le facteur sonne toujours deux fois. Et j’ai rarement rencontré un type (Judd) qui boit autant de whisky dans un verre à dents…
J’aimerais bien pouvoir me souvenir comment mon choix s’est porté sur ce livre. Ca ne vous arrive-t-il pas souvent, d’oublier vos « sources » ?
Après le crime … : « Les avocats de Judd obligèrent leur client à subir un radiographie du crâne afin de déterminer s’il existait une raison médicale au crime, puis à s’entretenir avec un jury de quatre aliénistes afin d’arrêter s’il était sain d’esprit. Entre autres tests, Judd dut fournir un échantillon sanguin à des fins d’analyse, marcher sur une ligne tracée à la craie et tourner sur lui-même jusqu’à ce qu’il s’écroulât. La psychiatrie en était encore à ses premiers pas. »