Pour un album pris au hasard avec les enfants à la bibliothèque, nous avons eu du bol, encore une fois ! Mes enfants aiment les histoires de loup. Il faut dire qu’on en rit souvent, de cet animal qui, à force de passer pour un croqueur d’enfants, a été tourné en ridicule. Ici, il récupère son véritable statut.
Le narrateur s’exprime à la première personne. C’était une première pour mes petiots, en tous cas, ça les a marqués. Dans le grand Nord glacial, il raconte que son grand frère a dû le quitter pour quelques jours. Au bout d’un mois de solitude, un jour que Hilmar suivait les traces de renne dans la neige, il tombe sur un loup : « C’est un loup qui court vers moi, un loup affamé ». En voulant s’enfuir, Hilmar glisse du sommet d’une falaise. Le loup l’observe, « doucement, sans comprendre mon courage, je tends une main vers lui. Je le vois hésiter, puis il s’éloigne. » Le début d’une relation homme/loup basée sur le respect et l’entente muette commence. Hilmar va nourrir ce loup, le loup va le protéger de l’attaque d’un aigle énorme.
A la fin, le retour du grand frère marque la séparation entre l’homme et son nouveau compagnon : « Le loup et moi, nous le savons : c’est ici que nos chemins se séparent. Il fait demi-tour, me frôle. Du bout des doigts, je touche sa fourrure chaude. Puis il s’éloigne dans les broussailles. »
Je ne cesse de me dire que je connais ce Carl Norac… bon, déjà, il est le fils de Pierre Coran, ce n’est pas rien. Mais je connais ce nom … ? quelqu’un pourra peut-être m’aider ?
Et les dessins !! Dieu que j’ai craqué sur les magnifiques pastels ! Le noir, le blanc et le rouge prédominent, soulignant l’âpreté et la rigueur de l’espace, du froid, du paysage. Louis Joos est un nom à retenir !
Un album lu religieusement, ma petite demoiselle qui, habituellement, pose dix mille questions par page s’est abstenue ! Le retenue et la sobriété de ce petit récit nous a émus tous les trois.