Alex ne jure que par cet auteur et moi, quand ça me titille, je ne résiste pas longtemps !
Madison, à 11 ans, se fait kidnapper. Malgré des recherches longues et poussées, famille, proches, enquêteurs et policier n’ont aucune piste. Et les jours passent. La mère de la fillette se morfond dans un désespoir sans issue. Pour ne pas perdre le lien avec sa fille adorée, elle lui écrit des lettres, dans sa maison basque proche de l’océan. Madison, quant à elle, écrit aussi. Elle a obtenu, après maintes supplications, un cahier de son ravisseur qui se fait appeler Raphaël. Celui-ci la séquestre dans la cave de sa maison. Contrairement à ce qu’on pourrait imaginer, il ne lui fait aucun mal, il veut juste la garder pour elle, ne pas la laisser sortir, il veut qu’elle apprenne à l’aimer et qu’elle l’accompagne dans sa triste vie. Il y a Stanislas aussi, celui qui donnait des cours de tennis à Madison et dont elle était follement amoureuse comme on peut l’être à 11 ans. A 21 ans, le jeune homme a le coup de foudre pour Louison qui le mènera par le bout du nez.
Ces trois voix se font entendre en alternance, chaque personnage étant enfermé dans sa prison. Quand on comprend que le ravisseur de Madison est foncièrement un « gentil » cinglé, le suspense prend de l’ampleur, on se demande si elle va pouvoir sortir, l’amadouer, le convaincre de la libérer. Ce qui est également intéressant, c’est l’évolution de Madison. A 11 ans, elle n’est encore qu’une petite fille, celle qui s’est fait embarquer « le-jour-de-la-Volvo noire », innocente, insouciante, gaie, fantasque. Quelques années plus tard, elle a mûri, elle a beaucoup lu (son geôlier a bien voulu lui permettre de lire la totalité de sa bibliothèque), elle s’est forgée sa propre opinion, loin des bobards de son ravisseur. Son langage s’est enrichi et elle sait ce qu’elle veut.
J’ai beaucoup aimé ce roman, beaucoup, beaucoup. Surfant sur un thème plutôt aguicheur, l’auteur ne cède pas à la facilité du cliché. Le ravisseur n’est pas un violeur et Madison ne finit pas par s’attacher terriblement à lui. La vie, même en captivité, suit son cours. La vie des parents de Madison, malgré leurs terribles souffrances, continue elle aussi. Les chapitres consacrés à Stanislas m’ont d’abord laissée sceptique, le lien avec la jeune fille était mince et je n’en voyais pas le rapport avec ses histoires de fesses et de cœur, et pourtant Stanislas joue un rôle primordial dans toute l’histoire.
L’écriture fluide et simple m’a cependant surprise par ses métaphores et son langage juste ce qu’il faut de familier. Au final, j’ai été conquise et passionnée par ce roman !
L’espoir d’une mère : « Quelquefois, il suffit de regarder les choses en face pour qu'elles commencent à exister. Quelquefois, ce qui semble impossible est à portée de main. Alors ton retour, ma grande : je le regarde en face. Aujourd'hui, j'ai décidé de croire aux miracles. »
« Rien n’est plus lâche au fond que d’être malheureux. »
« Un couple est une association à bénéfice réciproque. »