
Je ne suis pas de ceux qui courent acheter le Goncourt et… c’est tout aussi bien comme ça. Bon, c’est avec un certain retard que je vous présente le Goncourt 2005. Un livre que j’ai trouvé bien ennuyeux.
François Wegergans (l’auteur) raconte la vie d’un écrivain malheureux, François Wegergraf qui raconte lui-même les déboires d’un de ses personnages écrivain, François Graffenberg qui écrit un livre dont le héros s’appelle François Weyerstein… François Weyergraf a le projet d’écrire un livre intitulé Trois jours chez ma mère. C’est le jeu des poupées russes. Un parfait exemple de mise en abyme, accompagné, forcément, de réflexions sur l’écriture, sur l’angoisse de la page blanche, mais aussi d’anecdotes diverses (dont on s’en fout), de récits des nombreuses frasques sexuelles du héros (et on finit par s’y perdre avec tous ces François…).
Donc, non. La fin m’a un peu plus touchée, elle honore le titre du livre et cible quelques vérités. Quelques passages sont certes, un peu drôles, mais pas de quoi en faire un roman.
La plume de Weyergans n’est pas déplaisante mais son livre est un fourre-tout. Je me suis mise à la place de tant de gens (je suppose), des « petits » lecteurs qui se précipitent sur le dernier Goncourt en se disant qu’ils auront au moins lu un bon bouquin cette année… c’est à les dégoûter de la lecture !
Il y a tellement mieux quand même…
J’ai tout de même collecté quelques extraits :
- La mère d’un voisin qui s’essaie régulièrement aux percussions et casse les oreilles du narrateur : « En Afrique, on dit qu’un village sans musique est un village mort », m’a répondu la mère d‘Art Blakey. Qu’elle aille donc piler du manioc dans un village africain, pour voir, au lieu de faire ses courses chez Lafayette Gourmet. Apprendra-t-elle à son fils que la musique, chez les Dogons par exemple, encourage le rapprochement sexuel ?
- « Le vrai voyageur est impulsif. Il part pour partir. Il ne sait pas ce qui l’attend. Il ressemble au romancier qui, au fur et à mesure qu’il rédige, se méfie de ses plans. Le bon voyageur devient romancier, ce qui n’empêche pas les voyages d’être poétiques, mais quand même les voyages relèvent de la prose. »
- « Je me disais qu’on n’écrit que pour sa mère, que l’écriture et la mère ont partie liée, qu’un écrivain dédie ses pages non pas à celle qui a vieilli quand il est lui-même en âge d’écrire et de publier, mais à la jeune femme qui l’a mis au monde, à celle dont on l’a séparé le jour de sa naissance. »