Un roman très court qui aurait pu s’appeler « Vengeance ». Trois hommes retrouvent Manuel Roca dans une ferme isolée. Ils le tuent sauvagement et s’acharnent également sur son jeune fils. Le père a pourtant eu le temps de cacher sa fille dans une trappe. Elle assiste à toute la scène. La deuxième partie du livre narre la rencontre entre la fillette devenue une vieille femme et un des trois meurtriers. On s’attend à une vengeance, Tito l’ancien guerrier aussi, mais l’histoire se termine par une histoire d’amour.
L’intrigue a l’air peu plausible racontée ainsi, mais le style de Baricco est accrocheur et nous fait passer du mode western à la tragédie sans perdre de vue le côté moral de l’histoire. Pourquoi se venger ? La vengeance entraîne la vengeance. Le personnage de Tito est intéressant car il nous propose une réflexion sur la vie d’un tueur, qui n’est pas dénuée de remords, de regret et où la conscience du châtiment est bien présente. « Nous avons bouleversé la terre d’une manière si violente que nous avons réveillé la férocité des enfants ».
Pourrait-on rapprocher cette fable de la célèbre citation de Hugo : « Se venger est de l'individu, punir est de Dieu » ?
J’ai apprécié cette lecture même si je l’ai trouvée vraiment trop brève.
Je ne résiste pas : Senza sangue est le titre original.