Sambre, à la fois sang et ombre … rouge et noir, mystère et vérité, amour et haine …
Le tome 1, Plus ne m’est rien commence par un enterrement, celui de Hugo Sambre, un père de famille. Le fils, Bernard, et la fille, Sarah, sont en conflit ; quant à la veuve, elle sait très vite se consoler dans les bras d’un autre. C’est Julie, la braconnière aux yeux rouges qui est la clé de l’album, elle séduit, pire, envoûte Bernard, le provoque. Mais cette sauvageonne rappelle l’obsession du vieux Sambre : celle de terminer sa grande œuvre littéraire : La Guerre des Yeux.
Le tome 2, Je sais que tu viendras, se déroule toujours au milieu du XIXème siècle. Julie, accusée du meurtre de Mme Sambre, fuit à Paris, à la recherche de son passé. Bernard, malgré les soupçons qui pèsent sur elle, veut la retrouver, happé par la malédiction qui semble entourer les gens qu’elle côtoie.
C’est noir, c’est grandiose, c’est romantique. Les textes, comme les dessins sont d’une élégance sauvage. Les illustrations, signées Yslaire sont particulièrement attirantes par leur précision, leur finesse, leurs couleurs. Le texte n’est pas en reste grâce à la plume de Balac et Yslaire : « Cette nuit-là, la lune avait de lugubres reflets pourpres sur son globe d’opale, et le sang et les larmes qui coulèrent à flots, semblaient l’éclabousser. Au premier chant du coq, les derniers regards rouges s’éteignirent, noyés sous une lourde paupière sanglante. »
Je prouve encore une fois l'immensité de mon ignorance en matière de BD puisque je ne connaissais pas du tout cette saga, dont l'élaboration du premier tome remonte à 1986 et compte une vingtaine d'opus.