Douglas Kennedy a un nom tellement passe-partout que je suis incapable de dire si je l’ai déjà lu ! En tous cas, ici, c’est en livre audio que je l’ai découvert.
On suit Jane, de son adolescence où, au cours d’une énième dispute entre ses parents, elle affirme qu’elle ne se mariera jamais et qu’elle n’aura jamais d’enfants, à sa vie d’adulte.
Jane clame haut et fort qu’elle ne veut pas suivre le schéma de vie de ses parents et le lendemain, le père quitte la famille. Sa mère lui reprochera toute sa vie ces quelques mots qui auraient été à l’origine du départ du père. Bien sûr, ce n’est pas que cela. Mais cette soirée marquera la vie de Jane. Etudiante, elle connaîtra un amour intense et clandestin dans les bras de son professeur et directeur de thèse. Un peu plus tard, elle plaque sa passion pour la littérature pour un poste de trader, carrière interrompue brusquement par l’annonce de la cavale de son père, devenu un escroc. Ensuite, Jane s’isolera dans une maison sur une côté canadienne pour faire de sa thèse un livre. Encore plus tard, elle acceptera un poste d’enseignante et tombera enceinte, contre sa volonté.
Tout cela paraît assez plat… et bien, ça l’est effectivement. Le récit de la vie de Jane (qui est bien tarte, avouons-le !) est bien entrecoupé de réflexions (philosophiques, sociales, sentimentales, psychologiques), tantôt intéressantes, tantôt terriblement communes mais je n’ai cessé de me demander où voulait en venir l’auteur. Nulle part je crois ! C’est un livre fourre-tout où, a-t-on bigrement l’impression, l’écrivain case de temps à autres les pensées qu’il aurait notées sur son petit calepin au courant de l’année : le bonheur, la maternité, l’héritage familial, la vie de couple, etc. Je suis donc assez déçue même si le livre audio a diverti mes trajets, je crois qu’à lire le livre je me serais beaucoup plus ennuyée.
Voilà ce que j’ai écrit après avoir écouté le premier CD… et avant de découvrir qu’il y en avait un deuxième ! oui, riez, riez !
La seconde partie du roman est bien meilleure que la première, ai-je trouvé. Du moins au début. Jane connaît une tragédie terrible, l’auteur décrit bien ses tourments, son indicible douleur, sa lente et définitivement incomplète reconstruction. Elle déambule toujours, entre Boston, Calgary, Berlin. Là où j’ai été plus sceptique c’est quand elle s’est mise à jouer l’enquêtrice et qu’à elle toute seule, elle a réussi à arrêter un tueur en série. Mon impression initiale perdure, la vie de Jane est divisée en différentes étapes et, contrairement à ce que Kennedy veut bien nous faire croire, ces étapes n’ont pas de lien entre elles. Qu’est-ce que j’ai le plus aimé ? Les quelques images de l’Amérique du Nord qui nous sont données, visions éphémères de populations, de mœurs, de paysages, de vies.