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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 11:31
    Le texte n'est pas de moi mais tout y est !

   "Actuellement, le temps de travail d'un enseignant de collège ou de lycée est de 18 heures par semaine. C'est, pour les professeurs certifiés, le seul élément fixe et clair relatif au temps de travail qui leur est demandé. Il a été fixé par un décret datant de 1950.
   Rendez-vous compte! 18 heures par semaines! Quel salarié ne voudrait pas travailler aussi peu pour d'aussi bons salaires? Comment le législateur a-t-il pu créer en 1950 un statut aussi avantageux?
 
   En fait, ce temps a été conçu en prévoyant qu'un enseignant travaille 1,5 heures chez lui pour une heure devant élève afin de préparer ses cours, évaluer les élèves et actualiser ses connaissances dans sa discipline. Cela fait 18 fois 2,5 heures (1 devant les élèves et 1,5 à la maison), soit 45 heures hebdomadaires. En effet, le temps de travail légal de l'époque s'il était légalement de 40 heures par semaine, était en réalité de environ 42 h par semaine, sur 50 semaines.
   Mais que s'est-il passé depuis pour les enseignants? Rien! Alors que pour les autres salariés il y a eu la troisième semaine de congé payé en 1956, puis quatre en 1969. Les 40 heures réelles ont été atteint au début des années 70 (elles étaient un droit depuis 1936).  
   Mais ça n'est pas fini : il y a eu les 39 heures et la cinquième semaine en 1982, puis les 35 heures en 2000. En somme le temps de travail hebdomadaire pour les salariés a baissé de 25 %. Mais les enseignants doivent toujours le même service.  
   C'est au moins un enseignant qui écrit cela vous dîtes-vous, en lecteur éclairé! Certes je l'avoue, je fais partie de ces privilégiés. Car, comment peut-on parler de temps de travail sans parler des vacances? Eh bien justement, le législateur a tout prévu et cela de deux façons. D'abord 45 heures dues quand les autres devaient 42, ça c'est pour les petites vacances (Toussaint, Noël...). Donc notre temps de travail était annualisé.
   Mais, et les deux mois d'été alors? Là, c'est un tout petit peu plus compliqué. Certains enseignants ne le savent même pas, d'ailleurs. Cela se situe au niveau de la grille des salaires. Notre grille a été, elle aussi, fixée en 1950 au même niveau que les autres cadres de la fonction publique recrutés avec un concours au niveau bac + 3. Mais à cette grille, il nous a été retiré deux mois de salaires, puis le résultat a été divisé par 12. (Par exemple si un inspecteur des impôts est payé 2000 € par mois il recevra 24 000 € par an, alors que pour la même qualification, un enseignant recevra aussi 2000 € par mois mais sur 10 mois, soit 20 000 € par an. Cette somme est ensuite divisée par 12 et donne 1667 € par mois).
   Eh oui, chers lecteurs, les enseignants ne sont pas payés pendant les grandes vacances.
 
   Oui bon d'accord, peut-être que nous ne sommes pas si privilégiés que cela concernant le temps de travail. Mais côté salaires, quand même, nous ne sommes pas à plaindre! Eh bien soit, comparons: Nous sommes nettement en dessous de la moyenne des cadres du privé comme du public (qu'on nous prouve le contraire). Mais, à mes yeux, l'exemple le plus frappant de la dégradation de la valeur que la nation accorde à ceux qui éduquent ses enfants est le suivant. Le salaire de départ d'un enseignant en 1970 était 2 fois supérieur au SMIC. Aujourd'hui, il n'est plus que 1,2 fois plus élevé." 
    
                       Laurent TARILLON, enseignant de sciences économiques et sociales à Grenoble.
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commentaires

Y
<br /> Légende urbaine ?<br /> <br /> Je ne sais pas. Ce serait intéressant de savoir... En tout cas, ce serait un mythe fondateur : notre modeste salaire aurait son origine dans une division oubliée ou niée.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> bon, qui a le temps de chercher? je n'ai fait qu'une maigre recherche de 2 minutes, je n'ai pas trouvé de lien direct à un quelconque texte officiel...<br /> <br /> <br />
S
<br /> Si quelqu'un est capable d'avoir la référence du texte officiel, cela cessera d'être une légende urbaine.<br /> <br /> <br />
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S
<br /> Cela fait un moment que ce texte circule et l'histoire des vacances non payées n'apparaît dans aucun texte officiel et serait une légende urbaine.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> ah bon? c'est ce que j'ai toujours entendu !<br /> <br /> <br />
P
<br /> Merci de ce petit rappel...<br /> Une précision utile : si les agrégés ne doivent "que" 15 heures, leur temps de travail a également été calculé pour atteindre 45 heures - sur la base de 2 heures de travail pour une heure de cours<br /> ( 2x15=30 + 15 = 45)<br /> En effet, ils étaient censés enseigner en lycée, où le travail de préparation et de correction était considéré comme plus lourd.<br /> Deux réflexions à ce sujet :<br /> - Les professeurs enseignant de nos jours en collège apprécieront... réunions, paperasses, formation personnelle (dans des domaines parfois complètement étrangers) s'additionnent au point de rendre<br /> absurde ce calcul... différentiel.<br /> - Quant aux certifiés en lycée, ils effectuent donc... 18x3 = 64 heures hebdomadaires, à supposer qu'il ne fassent pas d'heures sup. On comprendra pourquoi, par exemple, dans un lycée où j'ai<br /> longtemps exercé, je n'ai JAMAIS vu une certifiée de lettres modernes travailler à temps complet. Le temps partiel n'est parfois pas si choisi que ça : c'est une question de survie, familiale oiu<br /> individuelle.<br /> <br /> <br />
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V
<br /> très juste remarque au sujet des profs en lycée. D'autant plus que la gestion de la discipline devient de plus en plus importante, bouffe du temps, fatigue, ralentit le cours...<br /> <br /> <br />