Quand on adore, on n’oublie pas. Je n’ai pas attendu très longtemps après la lecture de La Vie et moi pour savourer d’autres aventures de Pico Bogue.
Ce petit garçon à l’âge indéterminé, trop mûr pour être un petiot de huit, trop petit pour être un ado fait preuve de ruse, de subtilité et filouterie pour se sortir des situations les plus « critiques ». Il est également le roi de la négociation, expliquant, par exemple, qu’il ne peut obéir immédiatement à un ordre de son père parce que « c’est humiliant », il faut un petit délai…
Si l’effet de surprise n’était plus présent, j’ai pris autant de plaisir à ce deuxième tome, et j’ai hâte d’attaquer le troisième (ce qui ne saurait tarder). Les dessins sont d’une finesse incroyable et je dirais-même que les planches sans texte font partie de mes préférées.
Petit exemple de dialogue : dans la salle de bain, papa se rase, Pico Bogue le questionne :
- Papa, il y a un truc que je comprends pas…
- Je t’écoute.
- Tu sais, la célèbre histoire de la pomme…
- Ho ! Je t’arrête tout de suite… La Bible dit que le pomme est le fruit de la connaissance du bien et du mal… Mais les gens en ont fit une histoire de sexualité.. Croquer la pomme, ce serait faire l’amour. Mais pas du tout !
- Je ne parlais pas de ça ! Je pensais à Newton et à la gravitation… Il n’avait jamais rien vu tomber par terre, Newton, avant que cette pomme tombe d’un pommier devant lui ? … Est-ce que tu peux me répondre, obsédé sexuel ?
Pico Bogue, c’est aussi de la tendresse à l’état pur :
- Maman, tu sais qu’on peut envoyer une petite caméra avec une lumière à l’intérieur du corps ?
- Oui.
- Moi je refuserais qu’on me le fasse.
- Pourquoi ?
- Parce que l’obscurité qui est dans mon ventre, c’est celle qui tait dans ton ventre. Je l’air emportée en naissant. Et je ne veux pas qu’on la dérange.
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