J’avais déjà testé l’écriture d’Olivier Adam destinée aux jeunes. Voilà mon premier livre pour adultes. Une série de nouvelles écrites à la première personne.
~ Une infirmière du service des prématurés qui craque,
~ un chauffeur de taxi qui assiste, en spectateur, à la tristesse d’une jeune Asiatique répandant des cendres dans la Seine,
~ un professeur qui est touché par la mort de Pialat plus qu’il ne faudrait,
~ un homme qui affronte une tempête démentielle, enterre son chien et fait face au chagrin d’un enfant qui a perdu son père,
~ une pompiste qui trouve un amant, un soir de Réveillon, avant de se retrouver, seule, abandonnée,
~ une femme qui assiste à la longue agonie de son père,
~ une femme qui travaille à La Défense un soir de 24 décembre
… voilà quelques résumés éclairs de ces courts textes.
Ces nouvelles m’ont fait penser à une grande marche, une marche dans la nuit, dans le froid, dans le vent. Les personnages, même s’ils ne se connaissent pas, partagent cette randonnée difficile et éreintante. Chacun pour soi, chacun dans son coin. La solitude pourrait constituer le fil directeur de ces textes empreints de morosité et de mélancolie ; la souffrance, une souffrance sournoise et lancinante aussi.
La brièveté des textes obligent le lecteur à être attentifs, à s’approprier chacun des mots. Chaque mot compte d’ailleurs, les phrases sont courtes, directes.
« Je me sens vide. Tout le temps, je pense à ça. Ce vide à l'intérieur. Je me dis que si je pouvais me sonder en profondeur, m'ouvrir la tête et le cœur et voir dedans, je ne verrais rien. Rien. Du vent, un désert, un champ de glace où rien ne bouge. »
« Il faisait soleil et à cette heure, le sable était d'un jaune intense, la mer émeraude. J'étais bien. Calme et reposée pour une fois. La mer me lave, m'emplit, m'élargit, comme si j'avais plus d'air dans la poitrine, comme si plus rien n'obstruait dans ma tête. »
- et merci encore à Nesto pour cette lecture ! -