J’avoue que j’ai choisi cet album uniquement parce qu’il a reçu le Fauve d’Or du meilleur album français et que je peux ainsi jouer dans la cour de Mo’ et du Roaarrr Challenge. Il s’agit du tome 4 d’une série qui en compte actuellement huit.
Jean est une trentenaire qui a un peu du mal à faire sa vie : côté cœur, même s’il est amoureux de Cathy et heureux avec elle depuis un an, il a du mal à se stabiliser et à exprimer ses sentiments, il se montre jaloux. Côté boulot, il écrit des livres qui ne semblent pas faire l’unanimité et qui portent des titres quelque peu douteux comme « Poisson mort - poisson cru ». Côté amitié, il a tendance à accumuler les relations envahissantes, comme ce Félix qui squatte chez lui et lui laisse très souvent son fils Eugène.
On a donc un type un peu veule, sans forte personnalité, qui subit les événements de sa vie plus qu’il ne les choisit. Il est souvent hanté par des hallucinations qui le bloquent au quotidien. Jean est attachant, soit, on doit tous se reconnaître à un moment ou à un autre dans ce « monsieur-tout-le-monde » mais je dois dire que j’attends plus d’une BD, une touche d’originalité, d’inventivité, de surprise. Légère déception qui est pourtant à nuancer : je n’ai pas lu les tomes précédents et je pense que suivre la vie et l’évolution de ce personnage peut être intéressant. Deux preuves cependant, de mon manque d’intérêt : j’ai eu l’impression d’avoir déjà lu quelque chose de ressemblant (et c’est effectivement mon deuxième essai pour les auteurs Dupuy et Berberian : Un peu avant la fortune) et… j’ai lu la BD un soir, et le lendemain matin, j’ai été obligée de rouvrir l’album parce que j’avais … absolument tout oublié !!!
Je terminerai ce billet fouillis par une note positive : c’est souvent drôle, bien emmené, les premières planches m’ont particulièrement plu : on voit Jean se dépatouiller avec des gamins turbulents pour l’anniversaire d’Eugène et quelques cases plus loin, on comprend que ce n’est même pas son fils…
Extrait d’un dialogue entre Jean et Cathy :
« Parfois, j’ai l’impression de te déranger, Jean. Ca fait un an qu’on est ensemble et on dirait que tu t’investis à reculons. La vérité c’est que ça te fait peur de t’impliquer, de remettre en question ton petit confort de célibataire… moi j’en ai marre d’être en visite ici ! j’ai 32 ans et je n’ai pas envie d’attendre des années que tue te décides. Alors t’inquiète pas, je ne vais pas te déranger plus longtemps ! »