J’ai longtemps hésité quant à la façon de découvrir ce gros roman : livre audio ou lecture ? J’ai opté pour la deuxième solution.
Carl Morck est un flic mis à l’écart. Une récente altercation a mal tourné : un de ses collègues, Harry, s’est retrouvé immobilisé à l’hôpital, et un autre est mort. Carl a du mal à vivre avec cette culpabilité et, de peur qu’il bâcle son boulot, on l’isole dans un département spécialement créé pour l’occasion, le Département V, chargé de déterrer de vieilles histoires non élucidées. Contre toute attente, Carl, accompagné de son improbable assistant, Assad, se met à la tâche avec brio et résout la première enquête :
Merete Lyyngaard est une jeune politicienne dynamique et jolie. Elle cache pourtant un secret : son frère, Oluf, handicapé mental dont elle s’occupe depuis l’accident de voiture qui a tué leurs parents. Elle n’a donc aucun autre loisir que celui de s’occuper de son jeune frère. Un jour, Merete disparaît. C’est sur le pont d’un bateau qu’elle a été vue pour la dernière fois, en compagnie d’Oluf. Lorsque Carl reprend l’affaire en main, cinq ans plus tard, il constate que les policiers avaient bâclé le travail et avaient relativement facilement conclu à la thèse de l’accident et de la noyade.
Les chapitres consacrés à Merete nous apprennent que la jeune femme a été enlevée et séquestrée dans des conditions affreuses. Tantôt noyée dans une lumière aveuglante, tantôt plongée dans le noir, la jeune femme ne voit personne, reçoit un seau quotidien de nourriture abjecte et ne comprend pas pourquoi elle est retenue prisonnière. Ça va durer cinq ans…
Le thème de l’enfermement est assez courant dans le genre policier, j’ai pensé aux Morsures de l’ombre de Karine Giebel, notamment. Et c’est vrai que ça fonctionne. On tremble avec Merete quand elle est obligée de s’arracher une dent pourrie, quand elle découvre pour la première fois le visage de ses bourreaux. Le roman est efficace même si on devine assez vite les tenants et les aboutissants, si les incohérences poussent comme une mauvaise herbe vers la fin du livre… Une lecture facile qui se serait effectivement parfaitement prêtée à une écoute en livre audio.
« Le sol en béton sur lequel elle se réveilla était glacé. Elle leva la tête et sentit une douleur lancinante. Ses jambes étaient lourdes et elle pouvait à peine soulever ses épaules, qui semblaient collées au sol. Elle se força à s'asseoir et essaya de s'orienter dans cette obscurité fracassante. Elle voulut appeler mais elle n'osa pas et elle se contenta de respirer profondément et en silence. Puis elle tendit prudemment les mains pour sentir s'il y avait quelque chose à sa portée. Il n'y avait rien. »