Deuxième tome de cette série québécoise. Je précise qu’on peut lire ce tome magnifique indépendamment du premier même si les personnages sont les mêmes.
Marie a hébergé un « survenant ». Un homme à moto venu de Montréal est resté coincé par la neige dans le petit village. Marie lui a tout naturellement offert l’hospitalité mais les bigotes du coin jasent. En attendant que la route soit à nouveau accessible, c’est dans la remise que Marie installe son protégé, Serge Brouillet. Le nouvel arrivé n’hésite pas à mettre la main à la pâte et se porte volontaire pour tuer le cochon. Il faut dire qu’en tant que vétérinaire, il sait y faire.
Pourtant, les animaux ne sont pas la passion première de Serge. Il continue à épater les habitants du village en leur concoctant de petites merveilles dignes du Maxim’s parisien dont le chef est d’ailleurs son meilleur ami. Marie n’en revient pas qu’on s’occupe d’elle pour la première fois de sa vie, qu’on la fasse rêver.
De plus en plus proche de Serge, Marie accepte de le soutenir dans son projet fou : créer un restaurant ! « La Raviole » est prête à accueillir du monde et, puisque personne n’a jamais mis le pied dans un restaurant, les habitants sont tirés au sort et c’est à tour de rôle qu’ils sont invités à déguster foie gras, croquants de l’empereur, grignotins des anges ou encore charlotte au chocolat. Les plats sont accompagnés des vins les plus fins. Tout le monde se régale et s’extasie devant ces nouveautés.
On sent bien qu’entre Marie et Serge il y a un début de quelque chose. La tenancière du Magasin général prononce d’ailleurs cette très belle phrase : « Vous savez, Serge… j’ai passé une journée… j… je… Quand j’étais une petite fille, les journées étaient de même. » Feu son mari guette et c’est en voix off qu’il la rouspète « Tabarnac ! Où est-ce qu’on s’en va, là !?! Tu l’as laissé faire son restaurant dans mon magasin général ! »
C’est un COUP DE CŒUR ! Ces gens qui découvrent la finesse de la gastronomie française et québécoise, ce cocon enneigé qui semble inattaquable, cette histoire d’amour balbutiante et pudique, ce patois si adorable… Bon sang, mais que c’est bon !
Après des mois de désert où plus aucune lecture ne m’enthousiasmait, je sens que je tiens le bon bout ! Alors, pourquoi ne pas attribuer la note de 20/20 ?! C’est partiii !
» 20/20 »