Depuis le temps que je voyais se multiplier des billets sur la blogosphère au sujet de cette série… l’été se prête très bien à la lecture de séries BD, donc allons-y !
Dans ce premier tome, on s’embarque dans un petit village québécois, Notre-Dame-des-Lacs. Félix vient de mourir. Félix, ce n’était pas n’importe qui puisqu’il était gérant de la seule épicerie du village, le « Magasin général ». C’est donc sa veuve, Marie, qui reprend le flambeau, qui « chauffe » le camion alors que son mari ne lui avait montré qu’une seule fois comment faire, qui approvisionne le magasin, qui subvient aux besoins de tout le monde (des craies et de l’encre pour l’institutrice, du tissu pour une villageoise, des clous, du fil de fer et du grillage pour les bricoleurs du coin, …). Elle a du mal à suivre la cadence et demande de l’aide au simplet du village, Gaétan.
La cadre spatio-temporel fait tout l’intérêt de cette BD. Ce magasin est le pilier du village, le centre névralgique d’un endroit qui fleure bon la rusticité et l’authenticité. Chevaux, canards, chapeaux de paille, maisons faites de quelques planches, linge qu’on lave à la rivière… Les personnages, aussi, sont attachants. Hormis Marie la courageuse, il y a le nouveau curé qui ne fait pas la morale à ceux qui ne viennent pas à l’église, il y a Alice, enceinte, qui attend son draveur de mari, il y a encore les poivrots du village qui profitent du camion de Marie pour aller se saouler à la taverne de la ville.
C’est un bien beau voyage que nous proposent là Tripp et Loisel. Les dessins reproduisent bien cette vie à la campagne québécoise, le trait est précis et soigneux, les visages plutôt rudes et disgracieux, les couleurs assez ternes, comme pour montrer que la vie ne fait pas de cadeau à ces Québécois.
Une belle découverte qui n’est qu’un début puisque trois autres tomes m’attendent !
» 17/20 »