Aimant le vin, aimant la BD (et buvant souvent du vin en lisant une BD !), je savais que cet album était pour moi.
Les ignorants, ce sont les deux personnages principaux : Etienne Davodeau, celui qu’on connaît, dessinateur et scénariste, qui ignore tout de la vigne, de la viticulture et du bon vin ; et Richard Leroy, un vigneron d’Anjou qui ignore tout du monde des livres, de la BD, de l’édition. A la manière de la talentueuse émission « Vis ta vie » (la référence est osée, n’est-ce pas !), chacun va partager un peu de la vie et du métier de l’autre.
Etienne va passer une année entière aux côtés du vigneron, commençant par tailler les vignes (trois mois de boulot, et en plein hiver). Il va également accompagner Richard voir un tonnelier fabriquer les barriques de vin et constater l’importance du choix du bois. Il va se servir de la pioche, s’initier à la biodynamie, désherber entre les pieds de vigne, rencontrer un œnologue mondialement connu, s’adonner à l’ébourgeonnage, et bien sûr, participer aux vendanges, à la mise en bouteilles du vin, et attendre que le vin fasse son travail…
De son côté, Richard va se mettre à lire des BD, à rencontrer quelques dessinateurs, à fréquenter les festivals de BD, à découvrir le monde de l’édition et de l’imprimerie.
Les deux compères, car ils sont devenus de très bons amis, trouvent des points communs dans leur profession respective, voyagent beaucoup et semblent également se compléter.
Alors qu’une petite demi-heure peut parfois suffire à lire une BD, il m’a presque fallu deux heures pour celle-ci ! Les deux hommes, liés par la passion de leur métier et leur authenticité, nous font voyager et nous font entrer dans leur univers et leur savoir avec une belle précision. J’y ai appris pas mal de trucs, noté quelques noms de dessinateurs et, même si je le savais déjà, j’ai pu constater, encore une fois, l’ampleur du travail de vigneron, tâche à la fois titanesque et méticuleuse.
J’ai donc beaucoup aimé cet album mais je me permets d’émettre un bémol qui m’agace de plus en plus dans l’univers de la BD, c’est l’absence de couleurs. POURQUOI EN NOIR ET BLANC ? Les vignes en automne et sa symphonie de couleurs ou encore les collines corses de Patrimonio n’auraient-elles pas mérité de la couleur ? « Tout simplement parce que je n’avais pas besoin de la couleur », répond l’auteur sur actuabd… mais moi j’en ai besoin…
Un ouvrage qui reste cependant à lire ! Peut-être même une de ces BD à donner à lire aux non-lecteurs de BD !
» 17/20 »