Je m’étais fait la promesse de ne pas en rester au Vol du corbeau en ce qui concerne le beau coup de crayon de Gibrat… Ici, il n’a fait qu’écrire le scénario, c’est Durieux qui a fait les dessins !
Alors que Philippe fête ses 53 ans, qu’il admire son vélo tout neuf reçu pour l’occasion, un bref coup de fil lui annonce qu’il a été viré. Oui, mais son boulot, c’était toute sa vie, 27 ans de sacrifice et de dur labeur. Sans chômage et sans retraite, Philippe se voit même confisquer sa maison qui n’était qu’un logement de fonction. Ses trois enfants s’inquiètent pour cet homme qui sombre dans l’alcoolisme et dans la déchéance. Heureusement que son meilleur ami est là pour l’héberger. Une nuit de cuite, les deux compères ont d’ailleurs une idée lumineuse. Madelin, nouvellement patron d’une pizzéria, a embauché Philippe comme serveur. Il profite de la faiblesse de son nouvel employé pour l’exploiter. La vengeance ne va pas tarder et la ruse ourdie par Philippe et son pote va rapporter quelques milliers d’euros…
J’ai complètement craqué sur la couverture de ce merveilleux album. L’intrigue est bien ficelée, riche en rebondissements, les personnages sont attachants, l’émotion est au rendez-vous mais on sourit aussi parfois et la chute est délicieuse… Sans doute pour la grosse dose d’humanité, j’ai pensé à Davodeau, Zidrou ou encore Leçon de choses de Mardon que j’avais adoré. Seul petit point noir : le manichéisme des personnages, le pote est vraiment super généreux, Philippe remonte très vite (trop vite ?) la pente et Madelin, avec l’huissier de justice, représentent les gros méchants de la société. Mais on aime, on prend tout !
La fin de l’album pourrait être une vraie conclusion à l’histoire mais, belle surprise, un tome 2 existe, que je vais m’empresser de lire !
» 16.5/20 »