Y a-t-il encore des personnes dans l’assemblée qui n’ont pas lu ce thriller ? Elles doivent être rares ! Etant donné le nombre de pages, j’avoue avoir eu quelques réticences dans un premier temps… vite balayées !
Amy est une belle jeune femme mariée à un beau jeune homme. Mariés depuis cinq ans, ils sont, en apparence, un couple amoureux, mignon, uni, … parfait. Pourtant, le jour même de leur cinquième anniversaire de mariage, Amy disparaît. Son mari, Nick, retrouve la maison sens dessus dessous, la table basse brisée, l’ottomane renversée, le fer à repasser toujours branché et au milieu de la scène, une paire de ciseaux, « bien tranchants ». Même si Nick appelle la police qui conclue vite à un meurtre (des taches de sang – celui d’Amy – ont été mal camouflées), le lecteur sent que le bonhomme a quelque chose à se reprocher. Des doutes planent sur son innocence, et Nick, qui ne se sentait plus amoureux de sa femme, a du mal à cacher sa quasi indifférence.
L’alternance des chapitres consacrés à Nick puis à Amy permettent au lecteur de se faire une idée de ce couple complexe et peu ordinaire. Chacun a ses secrets, chacun se montre différent de ce qu’il est en réalité et celui qui paraît le plus coupable l’est peut-être le moins !
Sans en faire un coup de cœur, j’ai beaucoup aimé cette lecture, complètement addictive. L’auteur nous mène en bateau, nous envoie sur de fausses pistes et les renversements de situation et les grosses surprises évitent l’ennui. Les 570 pages défilent vitesse grand V, et, en plus d’être un très bon thriller, le roman propose quelques réflexions intéressantes et très justes sur le couple et l’image qu’on peut donner aux autres.
A lire absolument si on est en panne de lecture (ce qui m’était presque arrivé fin 2013 !), le suspense, le portrait tout en nuances et en méandres des personnages et la fluidité du texte en raviront plus d’un !
Juste après la découverte de la scène du « crime », Nick se réfugie chez sa sœur jumelle, Go : « Je n’ai pas écouté les conseils de Go sur l’alcool, j’ai vidé la moitié de la bouteille assis tout seul sur le canapé, et ma dix-huitième montée d’adrénaline s’est déclenchée juste au moment où je pensais que j’allais finir par m’endormir : mes yeux se fermaient, je remuais mon oreiller, mes paupières étaient closes, et là, j’ai vu ma femme, du sang coagulé dans sa chevelure blonde, en larmes, aveuglée par la douleur, qui rampait sur le sol de notre cuisine. Elle m’appelait : Nick, Nick, Nick ! »