Je l’avais repéré sur plusieurs blogs grâce à son thème accrocheur et je n’ai fait qu’une bouchée de ce court roman !
« Châtillon-en-Bierre est un village de mille habitants situé au centre de la France, entre Auvergne et Morvan. » Avec ses quelques commerces, ses deux restaurants, son épicerie et sa supérette, le village ainsi que les hameaux l’entourant, est paisible.
Dans la nuit du 14 au 15 septembre 2012, un événement « extra-ordinaire » vient briser la routine des Châtillonnais : il leur est impossible de quitter la bourgade ! Les voitures, lancées sur la route menant à la prochaine grande ville, sont stoppées net, en panne, au bout de cinq kilomètres. Cyclistes et piétons se voient contraints de revenir aussi car la route n’aboutit à rien. Sans connexion internet, sans télévision, sans ligne téléphonique permettant de joindre l’extérieur, les Châtillonnais sont coupés de tout le reste du monde.
L’amusement fait vite place à l’affolement puis à l’organisation. Les jours passent et rien ne change, aucun moyen de dépasser ce périmètre relativement restreint dont on fait le tour en trois jours ! L’urgence, c’est la nourriture. Alors que le maire prend des dispositions de partage équitable, des voix s’opposent à lui, certains refusent d’ouvrir leurs stocks à des voisins moins économes qu’eux. On se rend, en tous cas, vite compte que les quelques agriculteurs du village deviennent très importants. L’un d’entre eux, crée un « ranch », une sorte de microcosme dans le microcosme où il réunit tous les artisans et les hommes bricoleurs. Se créent petit à petit deux clans.
Tous les sentiments y passent : la peur, la joie (de courte durée !), l’esprit d’équipe, le découragement total, les envies de démocratie, de communisme, le recours à la religion, la solidarité, la jalousie… Bien évidemment, après des mois et des mois de ce qu’on pourrait appeler « captivité » dans ce monde clos qui devient vite trop petit, le lecteur se demande comment ça va se terminer, quelles étaient les raisons rationnelles de cette claustration à grande échelle. Eh ben, vous saurez tout quand vous aurez lu le roman ! Bien fichu, intéressant, à mi-chemin entre la fable et le conte fantastique, il soulève plusieurs questions existentielles et nous fait apprécier le petit plaisir de savoir, tout simplement de savoir, qu’on peut aller partout dans notre vaste et riche monde.
« La hiérarchie des compétences se renversait ; l’essentiel n’était plus de savoir allumer un ordinateur ou calculer une TVA mais d’être habile, d’avoir du bon sens et de posséder des connaissances pratiques. Beaucoup de Châtillonnais paniquaient, qui n’avaient jamais travaillé de leurs mains ni accompli aucun des gestes dérisoires dont dépendait à présent leur survie. »