Vu le peu d’informations que je trouve sur ce livre et même sur ce romancier, je me demande comment le roman a pu se retrouver sur mon étagère de livres à lire… Mystère…
Philip Cavanaugh, le narrateur, est un parolier gay qui sort tout juste d’un fiasco : la comédie musicale qu’il avait montée avec sa meilleure amie, Claire, a été un échec cuisant. Gilbert, un de ses meilleurs amis, vient lui proposer un travail un peu particulier, il ‘agit en effet de jouer à l’espion en s’introduisant dans la maison de Peter Champion. Pourquoi Peter Champion ? Parce que c’est un milliardaire qui construit à peu près tout ce qu’il veut à New York et nos deux amis vont tenter de prouver que c’est illégal. C’est Boyd Larkin, un autre milliardaire véreux, qui tire les ficelles et dirige Philip et Gilbert. Comment faire pour s’introduire dans la famille Champion ? Proposer à Elsa, l’épouse de Peter, de faire un concert où elle exhiberait son talent de chanteuse. Oui mais de talent, Elsa, n’en a guère. La tâche s’avère donc difficile pour Philip et Claire (cette dernière n’est même pas au courant de la supercherie). Quiproquos et renversements de situation rythment le roman. On se cache, on ment, on planque des chewing-gums qui sont en fait des micros, on retourne sa veste…
Lorsque j’ai commencé le livre, j’ai failli arrêter ! Ces histoires de milliardaires américains encore plus bêtes que riches, cette foule de gays (un hétéro est clairement un intrus !), les noms propres des célébrités que je ne connais pas, cet humour qui est censé nous faire éclater de rire (la quatrième de couverture nous le promet, en tous cas) n’est pas du tout ma tasse de thé. Et pourtant…, et pourtant, je suis allée jusqu’au bout des 382 pages avec une rapidité déconcertante ! Il faut avouer que j’ai pris du plaisir à lire les mésaventures et déconvenues de ces personnages qui finissent toujours par s’en sortir avec le sourire (et une coupe de champagne !). Du (très) léger, du burlesque, du fantasque et du farfelu, voilà les ingrédients que j’avais déjà trouvés chez Tante Mame et qui sont ici, omniprésents. Des ressemblances avec Les nouvelles chroniques de San Francisco apparaissent également. Si je n’ai pas ri aux éclats, j’ai souri maintes fois.
Voilà le genre de description qui me fait habituellement fuir… le superbe yacht de Peter Champion : « Nous savions qu’il y avait une discothèque, un cinéma, un chenil, une pâtisserie, un salon de coiffure et un de massage, une piscine (avec piste de danse amovible en marbre), un gymnase (avec machines), une cuisine (avec chambre froide), un salon de réception (avec grand orchestre prêt à intervenir à tout moment), un pont promenade (avec jardin anglais), et une chapelle pour ceux qui se sentiraient enclins à remercier luxueusement le ciel de tout ce qu’il avait fait pour eux. (…) Chaque suite était équipée de couettes en chinchilla et de nécessaires de toilette en écaille de tortue, pour ne rien dire de l’ivoire des robinets, des dérouleurs de papier-toilette, et des poignées de trappes à serviettes périodiques usagées.»