La quatrième de couverture présente un résumé simple et clair de ce court livre : Ben Ross, professeur d’histoire, propose un cours d’un genre nouveau : devant l’incrédulité de ses Terminales face à l’endoctrinement des Allemands dans le parti nazi, il crée un mouvement appelé La Vague, destiné à allier les élèves de la classe pour en faire une Force plus grande. Leur slogan « La Force par la Discipline, la Force par la Communauté, la Force par l’Action » connaît d’abord un vif succès dans l’équipe de foot puis se propage très rapidement à tout le lycée. Métaphore de la dictature hitlérienne, La Vague se met à mépriser ceux qui n’y adhèrent pas ou restent sceptiques. Le professeur, lui-même gagné par le mouvement qu’il a créé, se rend compte qu’il serait dangereux de poursuivre l’expérience.
Commençons par le positif : j’ai trouvé un vrai suspens dans cette intrigue qui démarre vite mais dont on ne connaît pas la fin (et qu’on a, donc, hâte de découvrir). Je ne sais pas si c’est un livre pour la jeunesse mais je pense que le milieu, le vocabulaire utilisé, la simplicité des propos les séduiront. J’ai bien envie d’essayer de le faire lire à des 3èe l’an prochain.
Cet endoctrinement éclair (quelques jours seulement !), même s’il s’agit de jeunes (ils sont naïfs et influençables, n’est-ce pas), ne m’a pas paru crédible. Du jour au lendemain et seulement parce que leur prof leur inculque une discipline de fer, les lycéens se transforment en petits soldats. Il y en a même un qui demande à être le garde du corps du prof (et il accepte !!!). Sur les dizaines d’élèves dont on a fait un lavage de cerveau (qui est loin d’en être un), seule une, Laurie, trouve ça un peu stupide puis carrément suspect. Mais c’est l’écriture qui m’a le plus agacée. D’une platitude extrême, simpliste.
Cependant, si ce livre est un moyen pour la jeune génération de s’ouvrir aux thèmes de la liberté d’expression et de l’individualité, pourquoi pas. L’amalgame au parti nazi me semble extrême mais il n’est jamais inutile de répéter qu’on ne se ressemble pas tous, qu’on a le droit d’avoir sa propre opinion, que faire la même chose que le voisin juste parce qu’il le fait n’est pas la meilleure option.
« Après tout, à l'origine, le mouvement avait été lancé comme un moyen de montrer à ces gamins à quoi pouvait ressembler la vie quotidienne dans l'Allemagne nazie. Manifestement, en termes de peur et de collaboration forcée, c'était réussi... un peu trop réussi. »