Quelle jolie découverte !
Le début, pourtant, m’a refroidie assez vite. J’ai cru être face à une énième version de Daktari, vous savez, cette série animalière de quand-on-était-jeune. Une vie idyllique dans la brousse… eh bien non, on aboutit à un court roman fort et doux à la fois, intelligent et édifiant.
Frank et Liselotte sont des Afrikaners qui ont installé leur ferme en pleine cambrousse namibienne. Perdue au milieu du veld sauvage et hostile, la maison du couple a tout naturellement été baptisée « la maison des Lointains ». Jan y est né, y a grandi, a traversé les phases classiques de l’adolescence : curiosité, révolte contre ses parents, peurs,… tout cela sur fond de chasse aux zèbres, d’appréhension des big five, de sécheresse. Frankie Hoocker est secondé par Kboko, un indigène de la tribu des Khoi-Khoi. Le Noir apprend à Jan quelques mots de sa langue maternelle, il lui enseigne les rudiments de la survie au contact des bêtes sauvages, il lui raconte son passé et les légendes qui l’ont bercé, enfant.
Cette routine est brisée le jour où Jan apprend la mort de ses parents, emportés par une rivière en crue, à Windhoek. Il est perdu. Ne sait que faire. Et part. Il va errer des jours et des jours, chassant, épiant les animaux sans pour autant craindre la mort, « marcher ainsi, sans autre désir que celui d’arriver à la mer. » Jan se rend compte qu’il est suivi. C’est une lionne qui respecte une distance de sécurité, de respect ; qui l’accompagne dans son errance. S’établit alors une relation basée sur la tendresse, la protection, l’attention.
Ce roman d’apprentissage dépayse le lecteur, se fait tantôt drôle, tantôt émouvant. Il ne manquera pas de plaire aux adolescents, sollicitant leur sensibilité et leur permettant de s’identifier au jeune garçon. L’écriture est simple mais truffée d’un langage « pittoresque » qu’un petit lexique à la fin du livre explique. Oryx, springbok, karakul, gemsbok et autres animaux du veld n’auront plus de secret pour les lecteurs.
Un petit extrait qui se situe après l’attaque du strandwolf, la terrible hyène : « Elle l’avait traîné par le col comme elle l’eût fait pour l’un de ses petits, elle lui apportait chaque matin une part de sa chasse, le faisant lionceau pour le temps de sa convalescence. Elle lui assignait une place dans son monde, trouvant d’instinct la juste expression de son nouveau compagnonnage. »
lopez 10/02/2019 19:10
Annie 04/07/2012 16:09
Violette 05/07/2012 10:13
Alex-Mot-à-Mots 03/07/2012 15:15
Michel 18/02/2019 17:29
Violette 05/07/2012 10:12
Margotte 01/07/2012 20:13
Violette 01/07/2012 21:42
Catherine 01/07/2012 18:18
Violette 01/07/2012 21:44
Ys 01/07/2012 13:31
Violette 01/07/2012 21:45