On m’avait dit que ce polar était bon… mais c’est carrément de la bombe !
Il s’agit de la suite de La Cité des Jarres quoi qu’on puisse très bien lire ce roman indépendamment. On en apprend un peu plus sur le commissaire Erlendur et sur sa fille notamment qui restera dans le coma toute la durée du livre.
Le début de la quatrième de couverture est déjà en mesure de fasciner le lecteur : « Dans une banlieue de Reykjavik, au cours d'une fête d'anniversaire, un bébé mâchouille un objet qui se révèle être un os humain. Le commissaire Erlendur et son équipe arrivent et découvrent sur un chantier un squelette enterré là, soixante ans auparavant. Cette même nuit, Eva, la fille d'Erlendur, appelle son père au secours sans avoir le temps de lui dire où elle est. Il la retrouve à grand-peine dans le coma et enceinte. »
Comme dans le premier opus, l’intrigue tourne autour de faits passés mais il reste des survivants au drame… Je n’ai pas tellement envie de résumer le polar mais sachez qu’il est question de violence conjugale, de réflexions diverses et variées sur l’amour, la paternité, … je n’ai d’ailleurs jamais lu un polar qui s’interrogeait tant sur des sujets universels. Erlendur mène l’enquête doucettement, partagé entre son désir de faire avancer une histoire sordide et celui de veiller sa fille alitée et inconsciente. L’homme est tiraillé entre son propre passé, le présent, les démêlés de l’affaire en cours… on se demande d’ailleurs comment il fait pour tenir sur ses deux jambes. Le lecteur s’attache à lui, comprend ses failles et ses faiblesses grâce aux petites bribes qui nous révélées sur son passé.
Quant à l’intrigue policière en tant que telle, on passe de la révolte à la compassion ; le réalisme des portraits est saisissant et se mêle à une forme de poésie et même de philosophie. J’adore ! Indridason, avec simplicité et talent, nous accroche à la page.
A lire de toute urgence !
Un petit extrait qui prouve bien qu’on est loin des polars purs et durs, froids et empreints de machiavélisme…
Erlendur « pensait à ces enfants qui ne connaissent jamais vraiment leurs parents. Qui ne parviennent jamais à savoir qui ils sont en réalité. Ces enfants qui faisaient irruption dans la vie de leurs parents quand celle-ci était déjà à moitié écoulée et qu’ils ne savaient rien d’eux. Qu’ils ne voyaient en eux rien d’autre que la figure du père, de la mère, celle de l’autorité ou encore la figure tutélaire. Et ne découvraient jamais le secret qu’ils conservaient ensemble ou chacun de leur côté, ce qui avait pour conséquence de rendre les parents aussi étrangers à leurs enfants que tous les autres gens croisés sur leur chemin. »