Mon premier Indridason ! Et la première fois que je lis un livre écrit par un auteur islandais.
Un cadavre est retrouvé dans un appartement de Reykjavik. L’homme s’appelait Holberg, il a été assassiné au moyen d’un très lourd cendrier et la police, avec en tête l’inspecteur Erlendur, découvre assez vite qu’il était un violeur. En parallèle, une femme violée par l’ignoble individu témoigne : sa fille née de l’agression, est décédée à l’âge de 4 ans d’une étrange maladie héréditaire. Cette maladie rare qui ne touche que les êtres du sexe féminin est la clé de l’énigme et mettra Erlendur sur la piste de l’assassin.
Le suspense est bien là, Erlendur est un flic d’une cinquantaine d’années ; après l’avoir trouvé relativement conforme aux clichés de l’inspecteur qui en a vécu et qui en a vu, il m’est apparu comme un gars sensible, très humain. Erlendur a une fille, Eva Lind, qui se drogue et manque à l’appel bien souvent dans le foyer familial où la mère a pris la poudre d’escampette il y a bien longtemps de cela. Et on assiste au désœuvrement de ce père face à sa jeune femme de fille ; il ne se sait que faire, comment se comporter, est parfois maladroit et cruel envers elle. Et en même temps, père et fille ont des moments de complicité.
Une remarque : le roman nous présente une Islande relativement sombre et glauque et Erlendur a une définition bien à lui du « meurtre typiquement islandais » : « un truc dégoûtant, gratuit et commis sans même essayer de le maquiller, de brouiller les pistes ou de dissimuler les preuves. » Ca ne donne pas vraiment envie de se balader dans les rues reykjavikiennes en pleine nuit. (Mais allons-y pour le dépaysement, quelques clichés de la ville ci-dessous … qui, d’ailleurs, me font immédiatement changer d’avis !)
De petits regrets tout de même : le début du roman m’a paru relativement mal écrit, les phrases sont très simples, le style n’a vraiment rien de prodigieux. Au fur et à mesure que l’enquête avance, j’en ai cependant été moins gêné. Autre chose : ceux qui ont lu le livre comprendront, j’ai trouvé aberrant et tout sauf crédible, le fait qu’Einar travaille au centre de l’étude du génome… quelle énorme et grotesque coïncidence ! Et dernier point : l’absence de chute. On nous annonce le probable dénouement bien 50 pages avant la fin et on défait ce nœud de l’intrigue tout simplement pour arriver à la fin.
Donc, sans que ce soit pour autant un coup de cœur, ce polar m’a plu. Il rassemble les qualités qu’on attend du genre. C’est le premier tome d’une longue série d’enquêtes de sieur Erlendur. J’irai lire la suite.