Le Japon est un des seuls pays du monde qui ne m’attire pas vraiment. Pourtant, si je devais retenir une image nippone que j’aime, ce serait celle donnée par cette bande dessinée. Sérénité, transmission, nature, calme, calligraphie, peinture, douceur, mesure pourraient être les quelques mots-clés de cette œuvre.
Môhitsu, un calligraphe errant de village en village, prend une fillette sous son aile. Elle s’appelle Atsuko et ses dons en peinture poussent le calligraphe à la présenter à Nishimura, un peintre renommé, dans la grande ville d’Edo. Le long voyage à pied vers Edo liera le calligraphe et la jeune peintre à tout jamais.
L’émotion traverse les planches où il n’est pas seulement question de calligraphie mais aussi de vie qui passe, d’inspiration et d’héritage spirituel. Les dessins sont très beaux, les couleurs sont sobres, le trait fuyant. Tout n’est que grâce et finesse. Une grande sagesse émane de ces parcours individuels.
Petite leçon de Môhitsu : « Le progrès en calligraphie consiste à créer une harmonie entre le parchemin, le pinceau et l’encre. Je pense qu’il en est de même en peinture. Je ne peux pas t’apprendre la peinture, mais la calligraphie t’aidera. L’une comme l’autre s’épanouissent dans la persévérance ».