Je vous avais dit, fin 2011, qu’avec la lecture de Louis à la plage, je ne comptais pas en rester là avec ce cher Monsieur Delisle (oui, il est déjà « cher » puisque je l’apprécie beaucoup).
Après la mort de son collègue Blaras, Moroni – inspecteur - est muté dans un bureau qu’il doit partager avec un petit homme nommé Pedro. L’objectif des deux hommes n’est pas le même : pour Moroni, il s’agit de faire son travail au mieux, il est plutôt discipliné et consciencieux mais Pedro, quant à lui, fait tout pour mettre des bâtons dans les roues de son nouveau collègue afin qu’un de ses bons copains prenne sa place. Moroni, par sa naïveté, ne se doute de rien. Il trouve un peu étrange que sa tâche ne consiste qu’à faire semblant de travailler, mais il suit les directives de Pedro. Il se fait très vite épingler par le grand chef, Wilkinson, mais un bienheureux concours de circonstance lui permet de s’en sortir la tête haute.
Moroni est un personnage succulent qui n’est pas sans rappeler les héros du cinéma burlesque américain : il lui arrive un tas de coups durs, il n’a pas de bol, il accumule les maladresses et les bêtises mais il persévère, il ne voit pas le mal qu’il entoure, il a même tendance à confondre les bons et les méchants. Ces problèmes s’enchevêtrent pour finalement se démêler grâce à un tout petit événement qui a lieu en sa faveur.
J’ai donc adoré cet album, ses dessins simples aux traits géométriques, son humour, ses personnages attachants (la groupie du chef Wilkinson qui lèche le gobelet dans lequel il a bu son café est désopilante ! … ou encore la jolie prostituée qui se fait envoyer balader par Moroni qui ne comprend pas ce qu’elle lui veut – elle est nue pourtant !)
N’oublions pas la mission que Moroni s’est confié à lui tout seul : enquêter sur l’utilisation de la machine à café : « après un minutieux recoupement de ces données, une constation troublante s’imposa… certains jours, les rapports sucres/bâtonnets et cafés/gobelet de correspondent pas. » Ciel !!!
Et ce chien, ce chien-amant, ce chien-compagnon de tous les jours, qui pique des crises de jalousie, qui mitonne de bons petits plats à son Moroni, qui l’écoute et le conseille avec intelligence et indulgence !
De quoi passer un bon moment, à la fois drôle et divertissant. Un p’tit zut à la fin de ma lecture quand j’ai réalisé que je venais de lire le tome 2 d’une série de trois … donc pas dans l’ordre… et ça, ça m’énervouille toujours, pouvez pas savoir !