Lors d’un dîner en famille, alors que les parents se battent pour que Lucas et sa petite sœur Leïa vident leur assiette, Lucas pose la question qui tue : « Comment t’as rencontré maman ? » à son père. S’ensuit un long récit qui occupera plusieurs soirées.
Tout a commencé en 1986, lorsque maman et papa avaient 9 ans. A cet âge et surtout à cette époque, les enfants traînaient dans les rues, des clans se formaient et des jeux plus ou moins violents distrayaient les mômes. La passion d’Etienne et de ses copains, c’étaient les pirates. Les garçons décident de déclarer la guerre au clan opposé mené par La Grande Rousse, une fille courageuse et rusée. Sur fond de chasse au trésor et armés de sabres et surtout d’insultes, les enfants se battent. L’objectif réel d’Etienne est d’approcher la jolie et discrète Marie, la fille aux longs cheveux noirs, à qui il envoie des lettres d’amour. Bien sûr, Lucas et Leïa voient Etienne et la petite Marie dans les personnages des deux chefs de clan, mais une petite surprise créera l’effervescence dans la famille…
Avec cette évocation d’une enfance belliqueuse, La Guerre des boutons n’est pas loin, sauf que ça se passe au Québec et que ça s’entend parfois ! Les références aux années 80 sont nombreuses et réveilleront des souvenirs de certains lecteurs. J’ai bien aimé cette histoire à la fois naïve et cruelle (comme le sont souvent les enfants) qui est à l’origine d’une grande histoire d’amour. Des couleurs, il n’y en a que trois : du blanc, du noir et du brun clair. Les traits sont précis et les quelque 143 planches raviront les lecteurs qui, comme moi, trouvent toujours les BD un peu trop courtes… Dans la description des batailles, j’ai trouvé les dessins des visages un brin trop crus, proches des zombies (qui n’ont rien à faire ici).
Lorsque la piraterie s’associe à l’amour : « D’après vous, quelle est la principale raison d’exister des pirates ?? […] A quoi sert tout l’or du monde, les victoires sur les champs de bataille, l’aventure et le large… A quoi bon découvrir de nouveaux continents, entrer dans la légende… à quoi bon composer des chansons en notre honneur s’il n’y a pas… les femmes ! C’est le destin de tout pirate d’épouser les plus belles femmes !!!!Que ce soit la fille d’un capitaine du clan ennemi, une riche comtesse sur un navire de guerre portugais ou une jeune veuve abandonnée au cœur d’une ville côtière saccagée par notre clan ! »
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