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16 novembre 2009 1 16 /11 /novembre /2009 16:13

Je suis en passe de devenir une fan de Quint!

   L'auteur nous prouve, une fois de plus, qu'il adore les poèmes d'Apollinaire. Comme "Effroyables jardins" et "Aimer à peine", "Et mon mal est délicieux" est une citation du poète extraite de "Marie".

    Une histoire d'amour triangulaire.
Max aime Luz mais Luz n'a d'yeux que pour Gérard Philippe.
Non, c'est plus joli que ça. Le narrateur écoute le récit de Max Klein devenu vieux (oui, Quint est un adepte des récits enchâssés). Ce Max raconte une ancienne histoire d'amour qui le hante encore. Enfant, il tombe amoureux d'une gamine de chiffonniers qu'il compare à Chimène. "Sa peau bise de gitane adolescente aux trouées de sa robe trop grande pour elle, trop lâche du décolleté, ses manières de dévoyée, jamais coiffée, nu-pieds, brûlante et belle, belle, noiraude aux zyeux bleus, rien ne collait avec mes tenues à l'amidon, mes dégaines de grand cul. On n'était pas du même monde. mais j'aurais donné tous mes univers de gosse de riche pour qu'elle m'ouvre son pauvre enfer. Chimène des bas-fonds, Rodrigue des beaux quartiers".
    Ce conte cruel parfumé au jasmin nous transporte dans le monde du théâtre, Luz "ne connaissait, ne voulait que cette pièce : Le Cid, tragi-comédie de Pierre Corneille." Elle s'invente des représentations et Max lui donne la réplique jusqu'au jour où elle tombe amoureuse de la gueule d'ange de Gérard Philippe qu'elle croit rencontrer un soir de 1940. Tous deux font une promesse, il reviendra jouer Le Cid  pour elle, quand il sera un comédien célèbre. Luz ne vit alors plus que pour Gérard dont elle garde toutes les coupures de presse, toutes les photos, tous les articles.
Max se tait, aime la gitane en silence. Mais la jeune fille  est atteinte de monoplégie crurale, son corps s'affaiblit, sa vue baisse. Max, pour elle, "monte" à Paris et devient comédien pour approcher la star et rapporter à son "éternelle fiancée" tous les potins. Mais Gérard Philippe revient et joue Rodrigue... cependant, les apparences sont trompeuses.
Je n'en dis pas plus, la fin est touchante, bouleversante même. Un homme qui n'oublie pas le baiser d'un soir, prénomme sa fille Chimène pour "payer une dette de bonheur".

Michel Quint trouve les mots qu'il faut pour picoter notre corde sensible. C'est beau, c'est tendre, c'est humain.
"Parce que avec du vif, sincère, sans fard, sans frime, ta vie dans tes paumes ouvertes, tu m'as dit aussi l'humanité nue. Pas l'idéal, celle des religions et des philosophies, ni la créature politique, mais celle qui a mal aux dents, qui essaie d'aimer à grande douleur et immenses espoirs, malgré son gros nez, malgré la maladie, les préjugés, malgré les gloires savoureuses et les bravos, la ballottée d'histoire, l'oubliée des guerres et des destinées jolies, la minuscule, celle qui trahit et tue, et celle qui a peur, l'innocente et l'héroïque ordinaire, celle qui veut enfermer l'univers dans son poing fermé et ne peut y tenir un papillon."

Si je ne me retenais, je citerais tout le livre.

Et une furieuse envie de relire Le Cid

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