J’avais découvert cet auteur américain avec Le Rouge du péché qui m’avait plu sans que je considère cette lecture comme indispensable…
Le sergent Barbara Havers est connu pour son originalité : toujours mal habillée, elle est laide, trapue et peu sociable. Là voilà affublée, pour son enquête, de l’inspecteur Thomas Lynley qu’elle n’aime pas parce qu’il est son opposé : beau, séduisant, riche, intelligent, sympathique. Elle le trouve snob et pourtant, parce qu’elle n’a pas envie de se retrouver à faire la circulation dans la rue, elle fait tout pour ne pas contrarier Lynley.
Nos deux Laurel et Hardy s’en vont dans un village du Yorkshire où un père de famille, William Teys a été retrouvé décapité. Le même sort avait été réservé à son chien et sa fille, Roberta, a été découverte sur les lieux du crime. Elle aurait avoué « C’est moi qui ai fait ça et je ne le regrette pas ». Très rapidement, les deux enquêteurs ont du mal à croire en sa culpabilité.
J’ai adoré ce polar ! Qu’est-ce qui m’a tant plu ? La relation entre les policiers occupe la première place du podium, c’est un couple atypique où le gars est beau, la femme un laideron, c’est aussi le début d’une histoire d’amitié plutôt maladroite et titubante. La deuxième place reviendrait à l’ordre de mes deux lectures. Ce roman se situe quelques tomes avant Le Rouge du péché et j’ai trouvé très intéressant de découvrir deux personnages en devenir, l’esquisse de ce qu’ils allaient être plus tard. Dans Le Rouge du péché, Lynley pleure son épouse décédée, ici, il n’est pas encore marié avec elle, la trompe et voit en elle plus une amie qu’une amante. Enfin, l’ambiance décrite, ce petit village où tout le monde se connaît, un père de famille trop pieux, une fille indigne qui s’enfuit pour ne jamais réapparaître, une petite sœur qui sombre dans la boulimie, en font des ingrédients d’une intrigue qui vaut le détour.
Réflexions du commissaire Webberly qui avait pris la décision (risquée) d’associer Barbara et Lynley : « Havers ressemblait à un hérisson, toujours prête à se rouler en boule à la moindre provocation. Pourtant sous ces dehors épineux se cachait une réelle et pénétrante intelligence. Le tout tait de savoir si Thomas Lynley serait suffisamment patient et bien disposé à l’égard d’Havers pour l’inciter à laisser ses facultés intellectuelles prendre le pas sur son caractère impossible. Un caractère qui l’avait empêchée de faire équipe avec qui que ce soit jusqu’alors. »