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Âmes sensibles, s’abstenir. Amateurs de sensations fortes, ce livre est pour vous.
Premier ingrédient : un commissaire, pas mal amoché par la vie. Il a perdu sa femme et sa fille, décédées devant ses yeux dans un accident de voiture.
Deuxième ingrédient : un fou à lier qui multiplie les meurtres les plus atroces.
Troisième ingrédient : une arme du crime démente, les insectes.
Quatrième ingrédient : un récit à la première personne, une écriture effrénée, un rythme endiablé, un style coup de poing.
Le commissaire Sharko fait une macabre découverte : le cadavre d’une femme agenouillée dans une église, nue, entièrement rasée. Cette vision d’horreur est le point de départ d’une course aux énigmes qui poussera le commissaire dans ses derniers retranchements.
Je découvre Franck Thilliez et j’avoue que ce thriller m’a scotchée. Les trente-cinq chapitres de livre sont autant de bolides lancés à 200 à l’heure. Le lecteur est happé par la multitude de rebondissements, par l’efficacité du suspens. Un livre énergique, haletant, palpitant et qui présente quelques similitudes avec la série américaine 24h chrono.
J’ai non seulement adhéré au fond mais aussi à la forme. La ponctuation, les métaphores, le vocabulaire, les analogies, les sonorités ne font qu’un avec l’histoire.
Un extrait après deux dernières remarques qui vous convaincront peut-être définitivement : la scène se passe en France, ce n’est pas si courant dans les thrillers ; et le livre a son effet cathartique, pointant nos angoisses les plus ancestrales… comme ici, lorsque le commissaire plonge dans une cuve d’eau de 30 mètres de profondeur avant d’y découvrir un homme agonisant.
« De l’air ! … La bouche ! Inspire par la bouche, souffle par le nez… Encore. Recommence… Écoute ton cœur… boum boum… boum boum… boum boum… Inspire, expire, inspire, expire… inspire, expire… Voilà… Respire profondément… Tu vis encore.
L’homme gisait sous moi, en combinaison, les membres entravés par une épaisse corde reliée à des mousquetons soudés aux parois. Je ne l’apercevais que par saccades, au gré de ma torche. Il respirait à présent sans discontinuer, lâchant des traîneaux argentés de bulles. A ses côtés, deux bouteilles d’oxygène, deux étincelles de vie où serpentait un détendeur. »